Les scandales se suivent et ne se ressemblent pas. Un lobbyiste américain du nom de Jack Abramoff aurait, en 2003, demandé 9 millions de dollars (soit 5,056,740,000 milliards de F CFA) à Omar Bongo pour arranger un meeting avec George Bush à la maison blanche, a rapporté le 9 novembre dernier le New York Times.
Omar Bongo avait, l'on se souviendra, rencontré le préident Bush à la maison blanche le 26 mai 2004, après avoir, des années durant, sué eau et sang pour pouvoir obtenir cet honneur. Omar Bongo avait déjà fait des efforts similaires pour rencontrer Bill Clinton à l'époque où ce dernier était président américain et avait payé des sommes monumentales à divers groupes de lobby américains, dont chacun lui promettait la rencontre avec le président américain. Selon les sources du BDP-Gabon Nouveau, le dictateur gabonais aurait perdu, au cours des 20 dernières années, près de 150 milliards de francs CFA à payer des groupes divers dans ses tentatives obsédées de se faire recevoir par les présidents américains successifs à la maison blanche. Obsession bien coûteuse pour le trésor public gabonais à ce qu'il paraît. Selon le New York Times, des documents récemments découverts montrent que Jack Abramoff aurait dirigé des frais reçus du président gabonais dans les comptes d'une compagnie du Maryland actuellement sous enquête fédérale pour des affaires de corruption et de recettes non déclarées. M. Abramoff aurait tenté de dissimuler son rôle dans cette affaire vu que les documents publics ne font état nulle part du rôle qu'il aurait joué dans la transaction, alors que la loi américaine exige de tout groupe lobbyiste recevant de l'argent de pays étrangers de déclarer non seulement la nature de la transaction, mais aussi toutes sommes reçues. Or, c'est dans un document découvert dans les fichiers personnels de Jack Abramoff que les enquêteurs du Comité Sénatorial chargé de l'enquête auraient trouvé que durant l'été de 2003, Jack Abramoff aurait fait des pieds et des mains pour offrir ses services à Omar Bongo, ajoutant même qu'il était prêt à se rendre au Gabon avec des députés et sénateurs américains qui font partie de son "cercle d'amis" si Omar Bongo mettait à sa disposition un jet privé. C'est dans ces documents que le Comité a découvert une ébauche de contrat de 9 millions de dollars devant être reversés dans les comptes de GrassRoots Interactive, une petite compagnie de lobbying du Maryland contrôlée par ... Jack Abramoff. Plusieurs documents, y compris des copies de chèques payés, montrent que des millions de dollars ont circulé dans les comptes de la compagnie en 2003, l'année même de sa création et année des contacts avec Omar Bongo. Ces sommes incluent 2,3 millions de dollars versés à une compagnie de consulting de Californie qui utilisait la même adresse que le cabinet d'avocats du frère de... Jack Abramoff, un certain Robert. Un autre chèque trouvé, selon le New York Times, faisait état de 400 000 dollars versés à Kay Gold, une autre compagnie faisant partie de la galaxie des compagnies de Jack Abramoff. Le New York Times note que Jack Abramoff, jadis l'un des lobbyistes les plus puissants de Washington, fut mis en examen sous le coup de charges fédérales en Floride pour des affaires de corruption. Il fait aussi actuellement l'objet d'enquêtes fédérales conduites par un Grand Jury fédéral et deux Comités d'enquête du Sénat américain. L'enquête du Grand Jury portait initialement, selon le Times, sur des accusations selon lesquelles Jack Abramoff aurait frauduleusement soutiré des dizaines de millions de dollars à des tribus indiennes américaines dans des opérations impliquant des sociétés de jeux, y compris des frais payés pour des services jamais rendus. Mais l'enquête s'est par la suite élargie à des opérations douteuses dans les rapports entre Jack Abramoff, la compagnie GrassRoots Interactive et d'autres petits groupes contrôlés par lui. Les enquêteurs du Congrès américain soupçonnent tout simplement Monsieur Jack Abramoff d'avoir voulu cacher ses transactions avec le régime d'Omar Bongo pour éviter de payer les impôts sur les sommes perçues, et ainsi échapper à la loi qui exige que les compagnies faisant du lobby pour des gouvernements étrangers se déclarent officiellement et déclarent les sommes reçues au Départment de la Justice. Les documents personnels de Jack Abramoff contenaient un contrat préliminaire dans lequel Jack Abramoff et ses associés avaient demandé au dictateur gabonais Omar Bongo de verser la somme en 3 tranches de 3 millions de dollars via virement bancaire dans les comptes de GrassRoots Interactive, au lieu de la compagnie Greenberg Traurig, dans laquelle Jack Abramoff travaillait officiellement. Jack Abramoff serait ainsi impliqué dans diverses tentatives d'évasion fiscale et de sommes non déclarées dans diverses activités de lobbying, y compris les sommes reçues du dictateur gabonais. C'est lors d'une enquête sur les autres activités douteuses de Jack Abramoff que le nom d'Omar Bongo est apparu, suscitant ainsi un approfondissement de l'enquête dans la direction du dictateur gabonais. Jack Abramoff serait également, selon le Times, un habitué des dictateurs africains, y compris le tristement célèbre feu Mobutu Sese Seko du Zaïre. Avant ce scandale, Jack Abramoff avait des connexions avec le Gabon via David Safavian, un de ses associés ancien employé de la maison blanche récemment incarcéré pour avoir menti sur ses relations d'affaire avec Jack Abramoff. Le Comité d'enquête du Sénat aurait ainsi publié une lettre de trois pages datant du 28 juillet 2003 indiquant que Jack Abramoff aurait écrite à Omar Bongo sur le papier entête de la Compagnie Greenberg Traurig, ce qui, de toute évidence, établissait sans ambiguïté aucune que des relations d'affaires directes existaient entre Jack Abramoff et le dictateur gabonais. Ce dernier scandale n'est qu'un exemple des lubies et dépravations de la dictature d'Omar Bongo au Gabon. Chaque année, des milliards de francs gabonais sont ainsi dépensés pour satisfaires les obsessions du dictateur, juste pour obtenir ici une photo avec un président étranger, là la tête d'un opposant. Des milliards qui auraient pu servir à financer des projets de développemet au Gabon. Sur les 38 ans passés au pouvoir à financer ses obsessions et à corrompre la nation gabonaise toute entières, des milliers de milliards ont été tout simplement jetés à la poubelle qui auraient pu sauver les Gabonais de la misère et développer le pays. Et c'est ce même dictateur corrompu qui aujourd'hui demande 7 ans de plus pour finir de ruiner "son" pays. La honte ne tue pas les criminels, c'est bien connu. Omar Bongo est un criminel qui devra un jour être jugé pour ces crimes. 5 milliards de francs CFA jetés par la fenêtre alors que chaque année au Gabon, 1 bébé sur 10 meurt avant même d'atteindre l'âge d'un an. Toutes ces morts sont attribuables à Omar Bongo, ni plus ni moins, et il faudra bien que ces crimes se paient un jour. Source: BDP-Gabon Nouveau Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent laisser un commentaire. SVP, connectez vous ou enregistrez vous.
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