Le Premier ministre gabonais, Jean-François Ntoutoume Emane, a dénoncé la "mauvaise foi" de l'opposition gabonaise dans ses récentes accusations sur les risques de fraudes électorales lors des prochaines législatives, a-t-on appris mardi de source officielle.
"L'opposition profite de la fièvre électorale pour confirmer sa mauvaise foi", a affirmé le Premier ministre en référence à la déclaration commune de quinze partis politiques de l'opposition rendue publique samedi lors d'une conférence de presse.
Ces partis avaient en particulier dénoncé "le gonflement" des listes remises par le ministère de l'Intérieur à la Commission nationale électorale (CNE) du Gabon le 31 octobre, et qui font apparaître, selon eux, un collège électoral de 778.000 électeurs (hommes et femmes de plus de 18 ans) pour une population d'environ seulement 1.048.000 personnes.
"A cette volonté de manipulation, le gouvernement ajoute les violations graves de la loi et le blocage de moyens dont la CNE a besoin pour travailler", avait ajouté l'opposition, annonçant vouloir saisir la Cour constitutionnelle.
"Il ne faut pas que (...) ceux qui, voyant leur côte de popularité en baisse sur le terrain, cherchent à semer la zizanie dans l'esprit des populations en portant des accusations dépourvues de tout fondement sur le gouvernement et ses membres", a rétorqué M. Ntoutoume Emane sans citer de noms ou de partis.
Le Premier ministre a toutefois reconnu des "imperfections" dans les opérations de préparation des législatives, notamment à propos des listes électorales, mais sans contredire le chiffre avancé par l'opposition sur le collège électoral.
Il a également défendu son ministre de l'Intérieur, Antoine Mboumbou Miyakou, contre les accusations "indignes" dont il fait l'objet.
Déjà critiqué à plusieurs reprises pour le retard pris dans la préparation des listes électorales, le ministre de l'Intérieur a été en effet de nouveau violemment pris à parti lundi par le quotidien gouvernemental L'Union pour s'être "obstiné à manipuler le fichier électoral".
Le chef du gouvernement a en outre jugé "irresponsable" l'attitude de l'opposition qui a menacé de boycotter les législatives en cas "au cas où tous les manquements constatés n'auraient pas trouvé d'issue favorable". Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent laisser un commentaire. SVP, connectez vous ou enregistrez vous.
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