Pour le parti communiste russe, la décision de Fidel Castro est la preuve de son "courage" politique et de son souci d'agir dans "l'intérêt de son pays et de son peuple". Le chef du PC russe, Guennadi Ziouganov, candidat à la présidentielle du 2 mars, a salué mardi "un responsable politique génial qui a hissé haut le drapeau de la liberté".
La France s'est réjouie du communiqué de Fidel Castro mais porte un jugement plus sévère sur ses quarante-neuf années de pouvoir. Pour le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, interrogé mardi matin 19 février sur Europe 1, cette décision ouvre "une voie nouvelle" qui conduira à "plus de démocratie" pour Cuba. Pour le secrétaire d'Etat, le régime castriste restera le"symbole du totalitarisme". M. Jouyet, un des ministres d'ouverture issus de la gauche, a néanmoins estimé qu'"au départ" Fidel Castro avait "assuré une certaine indépendance par rapport à ce qui était une présence par trop marquée des Etats-Unis en Amérique centrale". "CASTRO CONTRÔLE TOUJOURS LE PARTI ET L'ARMÉE"
L'Espagne s'est elle aussi félicitée du renoncement de Fidel Castro à la présidence de Cuba. "C'est maintenant que Raul Castro va pouvoir assumer avec une plus grande capacité, solidité et confiance, son projet de réformes", a déclaré la secrétaire d'Etat pour l'Amérique latine, Trinidad Jimenez. Mais le gouvernement espagnol n'a pas été "surpris" par cette annonce. Cela faisait quelques semaines, a expliqué Mme Jimenez, qu'"à La Havane, la possibilité [que Fidel Castro renonce à la présidence] était évoquée en vue des élections du 24 février". Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, qui avait réalisé en avril 2007 un voyage historique à La Havane, s'est abstenu pour l'heure de commenter la décision du Comandante.
Pour l'ancien président polonais et chef historique du syndicat Solidarnosc, Lech Walesa, la renonciation de Fidel Castro à la présidence de Cuba ne change rien au fait que "le communisme tient toujours bon" à Cuba. "Si Castro continue à transmettre le pouvoir à ce rythme, il le passera dans deux cents ans", a ironisé Lech Walesa. "Ce n'est malheureusement qu'un premier pas vers la démocratie à Cuba, car Castro contrôle toujours le parti [communiste] et l'armée". |