Pens�e et action politique du BDP-Gabon Nouveau


Le scandale des salaires du r�gime Bongo

24 mai 1999

Dans une d�p�che de l'AFP en date du 7 mai 1999, Jean-Pierre Lemboumba, qui s'�tait lui-m�me immens�ment enrichi comme membre du gouvernment entre 1980 et 1989, d�clarait que certains titulaires du minist�re des finances gagnaient "au bas mot 30 millions de FCFA mensuels (300.000 FF)".

On serait effectivement tent� de croire Lemboumba puisqu'il fut le grand argentier et homme de confiance de Bongo � l'�poque o� les deux hommes �taient sur la m�me longueur d'onde. Ce que cette d�claration d�montre c'est que la fonction politique s'est, au fil des ann�es, transform�e en une vraie mine d'or pour la classe politique gabonaise. Comment alors s'�tonner que la plupart des Gabonais, qu'ils soient de l'opposition ou de la mouvance bongo�ste, veuillent se jeter corps et �mes dans cette fonction par trop lucrative?

Le contraste est saisissant quand on compare un petit pays d'un million d'habitants comme le Gabon � la nation la plus puissante du monde, les Etats-Unis.

Sur le plan des mentalit�s, la diff�rence est d�j� frappante: les Am�ricains ne vont pas en politique pour s'enrichir, mais plut�t pour se faire un nom dans l'histoire de leur pays. En g�n�ral, ils s'engagent dans la carri�re politique quand ils sont d�j� riches, ce qui leur �vite les tentatives de la corruption. En plus, � cause du syst�me de pouvoir et de contre pouvoir qui existe dans le pays, personne n'est � l'abri de la main justici�re du corps judiciaire. L'affaire Lewinski est l� pour nous le rappeler.

L'id�e am�ricaine est donc que la fonction politique est une chance inouie pour celui/celle qui veut laisser une empreinte historique positive dans l'histoire de son pays par les grandes r�alisations qu'il/elle aura accomplies. Tout se joue donc au niveau de l'honneur. Voil� pourquoi les grands principes de la d�mocratie am�ricaine mettent l'accent sur l'id�e de service: la fonction politique rel�ve de la fonction publique, c'est-�-dire du service rendu � la nation. Celui qui veut s'enrichir doit donc s'int�resser � d'autres types de professions--surtout dans le secteur priv�--, et non point � la politique.

Au Gabon, point de ces principes r�publicains. La fonction publique est synonyme de "vautourage": l'on se jette dessus comme des vautours sur des chiens morts et l'on ne veut en sortir que quand le chien est devenu une carcasse d�soss�e. Voil� donc pourquoi, Bongo, en tant que vautour en chef, est ind�racinablement vautr� sur le pactole gabonais. Ce n'est pas le sens de l'honneur ou du travail bien accompli qui le retient � la t�te du pays, mais bel et bien cette manne, cet argent gabonais dont il a d�cid� de s'emparer, ne laissant aux Gabonais que les miettes dont il ne veut pas. Et encore!

C'est donc dans ce contexte que la probl�matique des salaires est int�ressante. Elle r�v�le, du c�t� am�ricain, le c�t� service de l'administration publique, mais d�montre, du c�t� Gabonais, la nature rapace de la classe politique.

C'est ainsi que l'on se rend compte, scandaleusement, qu'un ministre gabonais a, en moyenne, un salaire mensuel trois fois plus �lev� que celui du pr�sident am�ricain, Bill Clinton, qui a un salaire comparable � celui d'un simple pr�sident d'Universit� aux Etats-Unis.

Comparons donc le salaire d'un ministre gabonais � celui du pr�sident am�ricain:

GABON:

Un ministre gabonais gagnant donc, en moyenne, 30 millions de FCFA PAR MOIS, ceci repr�sente, en dollars am�ricains, 54.545 dollars PAR MOIS (pour un cours moyen d'un dollar pour 550 F CFA).

AMERIQUE

Le pr�sident am�ricain gagne 200.000 dollars PAR AN, ce qui repr�sente un SALAIRE MENSUEL de 16.666 dollars, ce qui revient � un salaire de 9 millions 666.666 F CFA PAR MOIS.

RESUMONS:

Salaire moyen du Ministre gabonais: 30 millions de FCFA par mois.

Salaire du pr�sident am�ricain: 9 millions 166.666 FCFA par mois.

CONCLUSION:

Comment alors s'�tonner que, devant l'ignominie abominable de salaires monstrueusement �lev�s comme ceux des ministres gabonais, l'on ne veuille pr�ter aucun argent � Bongo?

Comment s'�tonner qu'un pr�sident am�ricain, qui gagne durement mais honn�tement sa vie, ne mamque pas de s'�trangler quand on lui dit qu'un pr�sident n�gre d'Afrique centrale vient qu�mander des dollars en Am�rique, alors que ses ministres gagnent en moyenne 360 millions de FCFA par an, et que lui, le pr�sident du pays le plus puissant du monde, ne gagne que 110 millions de FCFA par an?

Comment s'�tonner de l'�tonnement du pr�sident am�ricain quand on lui dit que ce ministre gabonais, qui gagne 21 millions de FCFA DE PLUS que lui, obtient aussi un parking de voitures 4x4 et ne paie ni son logement, ni son �lectricit�, ni son t�l�phone, ni son transport en avion, alors que lui, le pr�sident am�ricain, doit payer de sa propre poche la nourriture qu'il mange avec sa famille? (selon CNN, 24 mai 1994)

Comment s'�tonner, finalement, que Bongo, dont le salaire jamais r�v�l� demeure deux � trois fois sup�rieur � celui d'un ministre gabonais, soit la ris�e de ces chefs blancs et autres pr�sidents africains qui n'arrivent toujours pas � comprendre comment le soi-disant pr�sident gabonais ose encore se pr�senter � eux comme pr�sident d'un pays pauvre, si pauvre qu'il n'arrive plus � supporter son statut de pays � revenu interm�diaire?

Omar Bongo: qu'avez-vous fait de notre pays?

BDP-Gabon Nouveau.


La psychose d'Omar Bongo

11 avril 1999

C'est � croire qu'Omar Bongo vit de plus en plus dans la psychose g�n�ralis�e depuis que les coups d'�tat se sont multipli�s derni�rement dans des pays comme les Comores (o�, paradoxalement, Bongo lui-m�me aida jadis � d�poser un pr�sident), le Niger, et il y a quelques jours, la Guin�e-Bissau.

Qu'est-ce qui rend Bongo schizophr�nique � ce point? Probablement:

1) la crainte de voir des militaires gabonais s'engaillardir et d�cider d'imiter leurs coll�gues africains. Cette peur s'�tait d�j� traduite dans les faits par la nomination � la d�fense du fils Ali Ben dont la mission officieuse consiste � ma�triser les troupes en faveur de "papa". De plus, le coup d'�tat du Niger a apport� une marque innovatrice qui ne peut �chapper � Bongo: ce sont des membres de la garde pr�sidentielle m�me de Ma�nassara qui l'ont liquid�. Cette id�e rend �videmment tr�s nerveux un Bongo plus que jamais aux abois car le contexte actuel ne peut plus garantir l'int�grit� d'un pouvoir qui vit d�sormais ses derni�res heures. La psychose qui envahit peu � peu l'esprit de Bongo le rend d�sormais tellement irrascible qu'il ne peut s'emp�cher, � chaque fois qu'il en a l'occasion, de cracher sa haine contre le nouveau pouvoir au Niger. C'est ce que confirme la d�p�che de l'AFP du 11 mai courant. Evidemment, comme � son habitude, la m�galomanie de Bongo l'emporte sur la logique. En mena�ant les nouveaux dirigeants nig�riens et en se promettant de ne jamais leur parler ni les recevoir, Bongo se croit plus gros que la grenouille qui se mesura au boeuf. Qu'est-ce que cela peut bien foutre aux Nig�riens que Bongo leur parle ou non?

2) Mai l'on comprend vite le probl�me de Bongo. On comprend en fait qu'en s'attaquant au Nig�riens, Bongo s'en prend en fait � la France. En effet, rien dans le pr�-carr� postcolonial fran�ais ne se fait sans l'accord de la France. Dans la plupart des coups d'�tat foment�s ou financ�s par la France en Afrique, Bongo fut toujours mis au courant, ayant souvent dans ces contextes-l� jou� les arbitres d�cideurs. Au Niger, Bongo n'a rien vu venir et personne ne l'a averti, m�me pas "sa" France. En ne le mettant plus dans la confidence, la France �veille les suspicions et certains observateurs se demandent si Paris n'avait pas d�j� d�cid� de ne plus lui faire confiance. Du coup, Bongo s'emporte. Et panique. "Je ne suis pas quelqu'un qu'on l�che comme cela. Si la France me l�che, je la l�che", a r�torqu� Bongo � l'AFP ce 11 mai 1999.

C'est qu'� Paris et dans les milieux fran�ais, des rumeurs commencent effectivement � circuler sur un �ventuel l�chage d'un Bongo devenu trop encombrant et embarrassant pour une France qui essaie plus que jamais d'embellir son image souill�e aupr�s des Africains. Probablement � cause de la rivalit� de plus en plus visible de l'Am�rique? N�anmoins, le fait que cette m�me France fasse la sourde oreille � Bongo, pr�f�rant l'envoyer aux quatres coins d'un monde de plus en plus sourd � ses requ�tes, ne semble pas devoir calmer Bongo de sit�t. Alors, Bongo ressort son arme habituelle: "Si la France me l�che, je la l�che", menace-t-il. C'est que Bongo compte encore sur les secrets de "famille" qu'il d�tient pour faire fl�chir une France qu'il sait est d�sormais pr�te � le l�cher.

Normalement, le l�chage de Bongo par la France aurait d� se faire avant l'�lection pr�sidentielle de d�cembre dernier, mais Bongo avait apparemment tr�s vite vu dans le jeu de la France. Le fameux colonel Marion, chef des renseignements de la pr�sidence Bongo, devait servir de maillon central dans ce l�chage, mais il fut liquid� par Bongo avant m�me que les jeux n'aient �t� totalement faits. La France dut donc, comme signe de bonne volont� visant � �vider la m�fiance de Bongo, envoyer "officieusement" des �quipes d'observateurs pour soutenir leur "ami et fr�re" Bongo aux �lections pr�sidentielles.

Cepandant, Omar Bongo n'�tait pas encore au bout de ses peines. Devant le refus de la France de cautionner, comme � son habitude, les pr�ts faits � Bongo, Bongo dut pr�parer fr�n�tiquemnt un voyage aux USA non seulement pour essayer de diversifier ses sources, mais aussi pour montrer � la France qu'il �tait capable de se d�brouiller sans elle. Mais c'�tait l� sans compter avec la solidarit� capitaliste des occidentaux! On joua de Bongo comme une balle de ping pong: Clinton l'�vita comme la peste, tandis que les Canadiens ne lui apport�rent leur soutien que du bout des l�vres. L'entretien avec Chirac ne semble pas avoir donn� grand chose non plus puisque c'est finalement avec le "petit" Antoine Pouillieute de l'Agence Fran�aise de D�veloppement (AFD) que Bongo doit aller n�gocier sa pitance.

Ce qui reste s�r, malgr� les apparences qui �chappent encore � tout le monde au Gabon comme � l'�tranger, c'est que les jours du r�gime Bongo sont de plus en plus compt�s. C'est que l'attrait qu'avait le Gabon il y a 20 ans s'est peu � peu volatilis�. Chaque ann�e, des centaines de Fran�ais quittent le Gabon parce qu'il n'y a plus rien � en tirer. Quand vous leur parlez, ils vous disent: "Bof, le Gabon c'est foutu; y a plus grand chose � en tirer. C'est le chaos total". Dans un contexte o� la manne p�troli�re s'est amincie, ne laissant au Gabon que 7 � 10 ans de ressources p�troli�res dans un contexte international d�prim�, et pour cause du manque d'un tissu �conomique viable � l'int�rieur du pays, les investisseurs h�sitent � s'engager.

Pis, le Gabon, malgr� les discours officiels qui parlent de stabilit�, est consid�r� par plusieurs observateurs comme une poudri�re susceptible de sauter � tout moment. A l'int�rieur du pays comme sur la fronti�re congolaise, l'image du Gabon � l'�tanger est celle d'un pays qui attend patiemment, mais explosivement, que la masse critique atteigne son paroxysme. Dans ce contexte, le combat de Bongo s'av�re rude. Il doit non seulement convaincre ses cr�anciers de sa capacit� � reformuler son syst�me, mais aussi de sa capacit� � ne plus d�tourner � des fins personnelles l'argent que l'on pr�te au pays pour son d�veloppement. Personne n'en est apparemment convaincu puisque Bongo n'a m�me pas pu r�duire la pl�thore des membres de son gouvernement. En sus de cela, la r�duction de la masse salariale au niveau de l'administration est renvoy�e aux calendes grecques. Bongo n'a point envie de risquer le m�contentement de son administration au cas o� des r�formes douloureuses seraient engag�es. A un moment o� il n'arrive m�me plus � payer les salaires des fonctionnaires et � assurer le service de sa dette, Bongo se retrouve donc les mains li�es, avec comme pour seule solution... l'endettement suppl�mentaire.

Dans le gouvernement m�me de Bongo, les tiraillement sont fr�quents. Il y a d'abord la rivalit� entre le nouveau premier ministre Ntoutoume Emane et ses deux pr�d�cesseurs Paulin Obame Ngu�ma et Casimir Oye Mba. Il y a aussi les regroupements ethniques qui, selon La Lettre du Continent No. 327 du 15 avril 1999, se font de plus en plus visibles au sein du gouvernement. C'est que l'on sent avec empressement que, qu'il le veuille ou non, Bongo ne pourra garder le pouvoir tr�s longtemps. Alors on essaie tant bien que mal de se positionner, tant sur le plan individuel qu'ethnique, juste au cas o�...

Mais il y a surtout l'ambition de Ntoutoume Emane qui, maintenant qu'il a conquis la primature, se voit comme un successeur naturel � un Bongo que les uns consid�rent moribond physiquement et politiquement, et � plusieurs autres �gards. Et Bongo voit d'un mauvais oeil l'ombre que lui fait de plus en plus Ntoutoume Emane. En principe, c'est Ntoutoume Emane qui, "nouveau" comme il est, aurait d� faire le voyage aux Am�riques et en France pour le compte du Gabon. Son image de dipl�m� aux mille dipl�mes et sa "nouveaut�" auraient en effet pu apporter de meilleurs r�sultats face � des interlocuteurs qui supportent de plus en plus mal l'arrogance �cervel�e du petit homme venu du Gabon. Seulement, Bongo souhaite absolument que Ntoutoume Emane se souvienne de sa place: il n'est qu'un premier ministre. Au Gabon, ceci a une signification bien particuli�re: un premier ministre ne d�cide pas, il ob�it. Contre vents et marr�es, Bongo a donc d�cid� de faire ce voyage de la honte, ce qui � ses yeux �tait pr�f�rable � un Ntoutoume Emane prenant trop d'envergure internationale. A un moment o� Bongo voit de plus en plus mal le voyage de ses opposants � l'�tranger, il lui appara�t tout � fait aussi inacceptable de permettre � un aspirant ambitieux comme Ntoutoume Emane d'aller n�gocier on ne sait quoi avec les Blancs. On ne sait jamais qui pourrait l'approcher pour une �ventuelle r�volution de palais...

C'est dire que la psychose schizophr�nique de Bongo ne fait que commencer. Pour le moment, il est le seul, avec ses "amis" fran�ais, � d�tenir le secret de ses rages m�diatiques de plus en plus fr�quentes. Mais tout secret �tant condamn� � �tre r�v�l�, il ne reste au peuple qu'� attendre la lourde chute de l'okoum� Bongo.

BDP-Gabon Nouveau.


Ntoutoume Emane et la langue de bois de l'AFP

5 mai 1999

S'il est des choses que l'on peut reprocher � la presse et aux m�dias fran�ais, c'est certainement leur manque d'objectivit� et leur langue de bois quand il s'agit de traiter du sujet Gabon. Ce sujet reste �videmment extr�mement tabou dans le discours politique fran�ais, soit par l'embarras qu'il cr�e, soit par les complexit�s entourant les relations Bongo-France. Certes, de temps en temps, on entend parler du Gabon en France lors de tel scandale politique mouillant des personalit�s fran�aises, ou � l'occasion de telle �lection pr�sidentielle scandaleuse, � l'instar de celle du 6 d�cembre dernier. Mais le sujet Gabon reste, de mani�re g�n�rale, plut�t t�n�breux dans les m�dias fran�ais.

Evidemment, le sujet Bongo-Gabon inqui�te les milieux fran�ais. A ce titre, il y a comme un code du silence qui semble submerger jusqu'aux m�dias fran�ais dits "libres". On critiquera volontiers de mani�re visc�rale tous les autres pays africains, mais le Gabon, comme par miracle, restera souvent un il�t de myst�re avec lequel m�me les m�dias fran�ais n'osent point interf�rer. C'est comme si, par peur de casser ce bijou fragile, le Gabon �tait pris avec les pincettes de la prudence extr�me.

Il en va ainsi de la derni�re d�p�che de l'AFP (4 mai 1999). Cette d�p�che frappe par son extr�me ambiguit�. D�j�, dans son titre, elle dit ceci: "Cent premiers jours sans "�tat de gr�ce" mais avec quelques r�sultats".

L'on peut alors se poser les questions suivantes. A quel �tat de gr�ce fait-on allusion ici, et quels sont les QUELQUES (sic) r�sultats auxquels l'AFP fait allusion?

L'on verra n�anmoins � la lecture de l'article qu'il y a ambiguit�. Cette ambiguit� n'emp�che cependant pas l'observateur averti de lire entre les lignes de cette ambiguit� et d'en faire ressortir les messages cach�s.

Analysons donc, un � un, les �l�ments principaux de cette ambiguit�.

L'ETAT DE GRACE

L'article de l'AFP, dans son titre, dit que le gouvernement de Ntoutoume Emane aura pass� ses cent premiers jours dans un contexte difficile qui ne lui a donn� aucun "�tat de gr�ce". Cependant, quand on lit l'article, on est frapp� par un nombre de faits qui contredisent cette d�claration:

L'on "apprend" en effet que Ntoutoume Emane, malgr� l'ambiance �conomique morose du pays, a r�ussi � d�samorcer "un long conflit social", "alors que l'opposition continue de dig�rer sa d�faite � l'�lection pr�sidentielle de d�cembre dernier." Ces deux id�es ma�tresses montrent donc que:

1) Ntoutoume Emane a bel et bien connu un �tat de gr�ce social qui, reposant sur la m�turit� professionnelle de nos syndicats et la patience parfois trop l�gendaire de notre peuple, lui aura accord� le b�n�fice du doute. Ntoutoume Emane n'a donc aucune excuse � avancer quant au bilan de ses premiers 100 jours de pouvoir (nous y reviendrons).

2) Ntoutoume Emane a bel et bien connu un �tat de gr�ce politique puisque l'opposition est rest�e TOTALEMENT dormante et amorphe (irresponsabilit� majeure), lui laissant ainsi les coud�es franches pour toute action qu'il aurait voulu contempler. L� encore, aucune excuse possible.

LES RESULTATS

Nous ayant pr�sent� le contexte social et politique de "gr�ce" dans lequel aura �volu� le gouvernement Ntoutoume, l'AFP se penche ensuite sur les r�sultats qu'aura obtenus le nouveau premier ministre au bout de 100 jours d'exercice.

1) R�sultats politiques

- Ntoutoume Emane nous est pr�sent� comme un "grand" n�gociateur car il a non seulement r�ussi � d�samorcer les conflits sociaux avec les syndicats, obtenant m�me d'eux des concessions inattendues (rallongement de la pause, pragmatisme dans la recherche d'une solution en proposant que soit men�e fermement la chasse aux fonctionnaires "fant�mes" estim�s � 10.000 sur 40.000).

- Les opposants politiques ayant apparemment d�missionn� d'eux-m�mes de leurs responsabilit�s d'opposants, Ntoutoume n'a pas eu � n�gocier quoi que ce soit avec eux.

2) R�sultats socio-�conomiques

- Premier cadeau de Ntoutoume Emane aux Gabonais: Budget du pays r�duit de 40,25%, "soit 547,4 milliards de FCFA contre les 916,2 mds FCFA pr�vus initialement. La banqueroute donc, comme r�sultat apr�s 100 jours d'exercice.

- la chasse aux fonctionnaires "fant�mes" propos�e, non pas par Ntoutoume Emane, mais plut�t par les syndicats, a donn� lieu � un PROJET de recensement des fonctionnaires, mais, conclut l'AFP, connaissant les vieilles habitudes gabonaises, ce projet sera lui-aussi vite renvoy� aux calendes... gabonaises (sic).

- les projets de privatisation tra�nent le pas, le gouvernement ne sachant trop comment s'y prendre. Rien donc, en 100 jours, ne s'est produit de ce c�t�, ni du c�t� de la r�forme des entreprises d'�tat comme Air Gabon et beaucoup d'autres qui ont besoin en ce moment d'une v�ritable culture de l'entreprise que le syst�me Bongo ne semble pas pouvoir insuffler.

- le remboursement de la dette demeure �galement un puzzle pour le gouvernement qui, au lieu de r�former son syst�me de gestion, pr�f�re prendre le taureau par la queue en allant n�gocier avec le FMI un all�gement de la dette qu'une simple r�allocation des ressources � l'int�rieur du pays pourrait aider � r�sorber. Ainsi, au lieu de s'attaquer aux probl�mes de gestion internes qui contribuent � l'endettement du pays, Bongo et Ntoutoume Emane ont pass� 100 jours � tra�ner dans les capitales occidentales � faire la queue et � jouer les mendiants n�gres. Leur projet? Endetter un peu plus le Gabon, sans pour autant changer leurs habitudes de gestion sur le plan interne.

Conclusion? Les Gabonais "sont toujours confront�s � des difficult�s majeures et ne voient pas encore poindre � l'horizon les signes d'une r�elle embellie" (sic).

Verdict? 100 jours marqu�s par un �chec total dont l'immobilisme demeure le plus gros signe distinctif. Pourquoi?

Evidemment, ce qui fait la langue de bois de l'AFP c'est que le fond de son article demeure inaccessible au lecteur non-averti. Seuls quelques gabonais auront saisi les ambiguit�s de l'article, en ce qu'il a d'ironique. En effet, son message de surface reste totalement trompeur. On croirait effectivement que l'AFP est en train de faire des �loges � Bongo-Ntoutoume, alors qu'il n'en est rien du tout. S'il est une chose que la d�p�che de l'AFP r�v�le implicitement (au fait, pourquoi ne l'avoir pas dit plus ouvertement?), cette chose demeure l'incroyable immobilisme du gouvernement "inventif" de Ntoutoume Emane. Si cr�ativit� il y a, cette cr�ativit� reste visible dans le sommeil scandaleux qui fait du gouvernement Ntoutoume Emane un gouvernement du statut quo. Apr�s les grands discours �lectoraux, les vieilles habitudes sont vites revenues au galop. On parle, on passe son temps � discourir, mais l'action reste une denr�e rare. L'immobilisme de Ntoutoume Emane est visible dans le fait que:

1) A aucun moment dans l'article de l'AFP, on ne voit une initiative venant proprement de lui. La seule action sugg�r�e est celle d'un recencement des fonctionnaires fant�mes. Mais Ntoutoume aura attendu que les syndicats le lui proposent. Cette id�e n'est pas de lui. Le reste n'est que VIDE TOTAL et inactivit�.

2) Or, ce ne sont pas les actions � entreprendre qui manquent. Outre la r�duction des effectifs de la fonction publique, il reste un nombre incroyable de probl�mes structurels et �conomiques � r�soudre: train de vie de l'�tat, r�duction des salaires de Bongo, des ministres et autres gagneurs de gros sous de l'administration, r�forme du syst�me �ducatif avec allocation de nouvelles ressources, la sant� et la salubrit� pour tous, le logement, la route, l'agriculture, rel�vement du SMIG, l'alternance politique, la s�paration des pouvoirs, r�forme de la justice, etc.

Autant de projets qui demandent une action imm�diate. Mais que nous offre, fi�rement, Ntoutoume Emane? IL A REUSSI A MUSELER LES PROTESTATAIRES. Pire: il laisse son patron enliser le Gabon dans une guerre congolaise dont le pays se passerait bien en ce moment. Voil� ce qui caract�rise les 100 premiers jours de gouvernement Ntoutoume Emane.

Path�tique...

BDP-Gabon Nouveau


Omar Bongo: Qu'avez-vous fait de nos libert�s?

28 avril 1999

La notion de libert�, de par son �lasticit� culturelle, demeure l'une des notions les plus complexes � d�finir. Depuis la Gr�ce antique d'il y a pr�s de 2500 ans, o� cette notion fut d�battue au fil des si�cles par les philosophes de l'antiquit�, jusqu'� nos jours, la notion de libert� est rest�e difficile � cerner du fait des contours qu'elle peut prendre dans les diverses soci�t�s dans lesquelles elle s'exprime. Ainsi, ce qui est libert� chez les Fran�ais, ne l'est pas forc�ment chez les Am�ricains ou les Russes. Tandis que, par exemple, l'Am�ricain au travers de son �tat interdira la consommation de l'alcool aux moins de 21 ans, exigeant rigoureusement la pr�sentation d'une carte d'identit� � l'entr�e d'un bar ou � la commande d'une bi�re, l'�tat fran�ais lui, malgr� des lois limitant la consommation d'alcool aux plus de 18 ans, ne s'en pr�occupera point et pr�f�rera laisser les citoyens jouer de leur libre arbitre.

Mais alors, pourrait-on �tre tent� de r�torquer, il n'y pas d'id�al libertaire possible puisque chaque culture peut faire ce qu'elle veut et d�finir � SA mani�re SA propre libert�!

A une telle remarque, nous dirions tout simplement que OUI, il existe un id�al de libert�. Tandis que le genre de libert�s ci-dessus �voqu�es entre dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler la RELATIVITE CULTURELLE, il existe, au-del� de ces sp�cificit�s culturelles, un id�al commun � tous les peuples qui entre dans le domaine d'une universalit� irr�vocablement humaine.

Dans le cadre de la relativit� culturelle, les lois d�finies par chaque culture dans le contexte de son fonctionnement r�fl�tent g�n�ralement les modes de pens�e de cette culture. Ainsi, une soci�t� islamique aura des lois qui ne correspondront pas forc�ment � celles �dict�es par une soci�t� chr�tienne. De m�me, dans le cadre des grands ensembles culturels, l'Europ�en d�finira ses lois d'une mani�re que l'Africain aura du mal � accepter, et vice-versa.

Cependant, au-del� des sp�cificit�s culturelles qui distinguent telle soci�t� de telle autre, il existe un domaine dans lequel s'exprimera l'universalit� de la libert� au sein de chaque groupe culturel. Ce domaine est celui des droits humains qui furent si bien d�finis dans la D�claration Universelle des Droits de l'Homme. En termes simples, que dit cette d�claration? Puisque dans chaque soci�t� connue, l'assassinat pour quelque raison que ce soit d'un �tre humain est vue comme un crime contre l'humanit�, cet acte qui enl�ve la vie d'un autre devient une atteinte � la libert� de vivre et au droit � la vie. D'autre part, si dans un coin recul� de la brousse �quatoriale, un enfant meurt de faim parce que la soci�t� dans laquelle cet enfant vit, de par ses lois et sa gestion de la chose publique, a cr�� les conditions de la famine qui tuent � petit feu cet enfant fam�lique, alors cet acte de mauvaise gestion, d'incomp�tence ou de cruaut� de la soci�t� devient une atteinte au droit fondamental de cet enfant � la vie.

La question qui se pose alors, dans le cadre du Gabon, est la suivante: les Gabonais sont-ils LIBRES?

Comprenons-nous bien. La notion de libert�, si on l'appr�hende dans le sens �largi de son universalit� et l'applique � la situation gabonaise, r�v�lera que les Gabonais n'ont JAMAIS �t� libres, et n'ont jamais joui d'aucune libert�, sous le r�gime Bongo. Certes, � cause de la d�magogie bongolienne qui, depuis 1990, leur a fait croire qu'ils �taient d�sormais libres puisque les journaux pouvaient insulter Bongo et le peuple pouvait aller aux urnes, les Gabonais ont �t� amen�s � penser que la libert� d'un individu ou d'une nation se limite � la libert� d'insulter son pr�sident ou d'aller voter. Rien n'est plus erron�. La libert�, cette libert� universelle que le monde entier recherche, a chez nous �t� �ternellement bafou�e � tous les niveaux de l'existence de notre peuple par Bongo et le r�gime qu'il a mis en place.

Nous nous expliquons:

1) Puisque, sous le r�gime Bongo depuis son usurpation du pouvoir en 1967-1968, les Gabonais n'ont jamais connu l'alternance politique et n'ont jamais pu �lire qui ils voulaient, il en ressort que le r�gime Bongo a toujours port� atteinte au droit des Gabonais � d�cider de leur destin�e et du choix de leur leader ou de leur r�gime politique.

2) Puisque, sous le r�gime Bongo, depuis 1990, le droit de vote des Gabonais est constamment bafou� par des r�sultats �lectoraux qui ne r�fl�tent jamais le choix du peuple, il en ressort que le r�gime Bongo porte atteinte aux droits civiques des Gabonais qui sont ainsi r�duits � la simple expression d'une mascarade carnavalesque.

3) Puisque, sous le r�gime Bongo, le droit des Gabonais de se d�faire du r�gime en place par tous les moyens � leur disposition est constamment compromis par la force militaire de la GP bongolienne et celle des interventions fran�aises, il en ressort que Bongo, en vendant le Gabon � la France, porte atteinte au droit des Gabonais � d�cider de leur destin�e nationale et fait du Gabon un pays sans autonomie politique ou �conomique.

4) Puisque, sous le r�gime Bongo, le baillonnement des m�dias ind�pendants (comme le d�montrent l'interdiction r�p�t�e de La Griffe et les brouillages de la Radio Libert� b�cheronne) est constant en p�riode �lectorale comme en p�riode non-�lectorale, c'est que Bongo porte atteinte � la libert� d'expression des Gabonais.

5) Puisque, sous le r�gime Bongo, les manifestations �tudiantes, populaires ou syndicales sont toujours mat�es par la force militaire, c'est que Bongo n'a jamais arr�t� de porter atteinte � la libert� du peuple de montrer son m�contentement par la manifestation.

6) Puisque, sous le r�gime Bongo, l'�ducation des enfants est n�glig�e depuis belle lurette, que les �tudiants et les �l�vent r�ussissent difficilement dans des conditions de travail o� r�gne la surpopulation, le manque d'�quipement, le manque de transport scolaire, etc., c'est que Bongo compromet profond�ment le droit � l'�ducation et � la formation de notre peuple.

7) Puisque sous le r�gime Bongo, le pays n'a aucun syst�me de sant� pouvant apporter aux Gabonais les soins m�dicaux auxquels ils s'attendent, c'est que Bongo porte atteinte au droit des Gabonais � se soigner dignement, ce qui, ultimement, compromet le droit � la vie de nos enfants qui meurent chaque jour de paludisme, de malnutrition et autres maladies de l'enfant longtemps ma�tris�es ailleurs.

8) Puisque sous le r�gime Bongo, la route n'a jamais �t� d�velopp�e, il en ressort que Bongo porte atteinte au droit des Gabonais non seulement � circuler librement sur le territoire national, mais aussi � �tablir des �changes commerciaux et culturels capables d'apporter � notre pays la dynamique socio-�conomique int�rieure dont il a besoin pour son d�veloppement et pour la valorisation de nos campagnes sur les plans du socio-�conomique et du culturel.

9) Puisque, sous le r�gime Bongo, les antagonismes ethniques entre Gabonais ont �t� exacerb�s, c'est que Bongo a port� atteinte au droit des Gabonais � cultiver un esprit national capable d'amener � la syncr�tisation de nos divers apports culturels dans le cadre d'un creuset porteur d'une dynamique culturelle v�ritablement nationale.

10) Puisque le r�gime Bongo avait longtemps r�duit nos femmes � des "bougeuses de fesses" condamn�es � chanter �ternellement la gloire du "Grand Camarade", c'est que Bongo s'�tait mis dans la t�te de porter atteinte non seulement au droit � la dignit� de nos femmes, m�res et soeurs, mais aussi � leur droit � un vrai �panouissement socio-�conomique et culturel.

11) Puisque, sous le r�gime Bongo, seuls 2% de la population b�n�ficient des largesses du r�gime, et seulement 20% de la population a acc�s � la masse mon�taire du pays, c'est que Bongo a depuis toujours port� atteinte au droit des Gabonais � b�n�ficier des diverses opportunit�s �conomiques que le Gabon aurait d� offrir � tous ses citoyens.

12) Puisque, sous le r�gime Bongo, la corruption a �t� �rig�e en valeur, la mendicit� l�che-cul en loi et l'incomp�tence en excellence, il ressort que Bongo a port� atteinte au droit des Gabonais � gagner honn�tement leur vie et � faire valoir leurs comp�tences dans le service qu'ils veulent rendre � leur pays.

13) Puisque Bongo continue de phagocyter les institutions gabonaises au point de servir, � lui tout seul, de pouvoir ex�cutif, l�gislatif et judiciaire, il appara�t que son r�le au poste usurp� de chef de l'�tat a port� atteinte au droit des Gabonais � contr�ler l'action de ceux qui pr�sident aux destin�es de leur pays, ce qui par extension, �quivaut (encore une fois) � la compromission de leur libert� d'expression.

14) Puisque le r�gime Bongo, malgr� les maints suggestions, avertissements, menaces auxquels il a �t� soumis, s'est ent�t� dans la voie de la destruction du pays par son refus de laisser l'alernance se produire, c'est que Bongo a d�cid�, ultimement, de porter atteinte � l'existence m�me du Gabon en tant qu'entit� nationale, faisant ainsi de son r�gime la structure liberticide qu'elle est aujourd'hui.

La liste est longue de ces libert�s universelles qui, de tous temps et de tous peuples, correspondent aux aspirations �l�mentaires d'une soci�t� donn�e. Ces libert�s ESSENTIELLES, c'est-�-dire celles dont l'�tre humain a ABSOLUMENT BESOIN pour sa survie imm�diate, ont TOUTES �t� refus�es aux Gabonais depuis que Bongo a d�cid� de faire de ce pays son royaume en 1967.

En somme donc, toutes ces caract�risques du r�gime Bongo se r�sument en un seul mot: DICTATURE.

Et quand, en plus de tout ceci, Bongo lui-m�me, au bout de 32 ans de pouvoir, a accumul� une fortune personnelle (officielle) de 500 millions de FF, soit plus de 50.000 millions de F CFA (selon le French Weekly de Mai 1997), -- et ceci n'inclue pas les propri�t�s immobili�res diss�min�es � tavers le monde--, on ne peut que conclure que Bongo a longtemps priv� les Gabonais non seulement du droit � la vie, mais aussi du droit � l'enrichissement et au bien-�tre socio-�conomique.

Et comme Bongo refuse non seulement de quitter le pouvoir, mais aussi de reverser � l'�tat cet argent vol�, il n'y a qu'une solution au fl�au que repr�sente ce r�gime: BDP.

Bongo, qu'avez-vous fait des libert�s de notre peuple?

BDP-Gabon Nouveau.


Qui tue par l'�p�e p�rit par l'�p�e: les le�ons du coup d'�tat au Niger

Lundi 12 mars 1999

La surprise fut grande le vendredi 9 avril dernier lorsque le monde apprit avec �moi l'assasinat du pr�sident Ibrahim Bare Ma�nassara du Niger. Alors qu'il s'appr�tait � quitter l'a�roport de Niamey pour se rendre � l'int�rieur du pays, le pr�sident Ma�nassara fut fauch� par un feu nourri de sa propre garde pr�sidentielle qui mit fin � ses trois ann�es de pouvoir.

Selon les derni�res nouvelles en provenance du Niger, le nouvel homme fort du pays serait... Daouda Mallam Wank�, le chef m�me de la garde pr�sidentielle qui avait pour charge de prot�ger le chef de l'�tat.

Cependant, tout bien pens�, devrait-on �tre si surpris que cela de voir Ma�nassara renvers� par sa propre garde pr�sidentielle? Non, pas vraiment. Pourquoi?

Parce que:

1) En 1996, Ma�nassara lui-m�me �tait arriv� au pouvoir par un coup d'�tat militaire.

2) En 1996, Ma�nassara avait renvers� Mahamane Ousmane, pr�sident nig�rien d�mocratiquement �lu en 1993 lors des toutes premi�res �lections multipartistes du pays. L'�lection de Ma�nassara lors de la seconde comp�tition pr�sidentielle organis�e � la va-vite la m�me ann�e (juillet 1996), avait �videmment �t� vue comme une vraie fraude de la part d'un homme venu au pouvoir par la force et qui s'y imposait au travers d'une �lection tronqu�e.

3) La gestion socio-�conomique de Ma�nassara depuis 1993 n'a pas �t� des plus brillantes

On peut donc dire que Ma�nassara a p�ri par l'arme m�me qu'il avait utilis�e pour acc�der et se maintenir au pouvoir: le coup d'�tat despotique et la fraude �lectorale.

Quelles le�ons pouvons-nous donc tirer de la situation au Niger dans le contexte gabonais?

1) Depuis 1990, Bongo s'impose par la fraude �lectorale.

2) Puisque gagner une �lection par la fraude �lectorale �quivaut � un coup d'�tat militaire, on peut donc dire que la vie politique gabonaise n'a �t� marqu�e que par une succession de coups d'�tat �lectoraux/militaires qui ont vu Bongo se maintenir au pouvoir par la force � chaque fois.

3) La gestion de l'�conomie gabonaise par le r�gime Bongo depuis 1967 est l'une des plus honteuses d'Afrique, non seulement par son incomp�tence, mais aussi par sa corruption, son ethnicisme exacerb� et ses abus r�p�t�s contre des citoyens croulant sous une mis�re inacceptable pour un pays regorgeant de richesses comme le Gabon.

Parce que le Gabon vit aujourd'hui des crises multisectorielles (politique, �ducation, sant�, �conomie, culture, ch�mage, pauvret�, etc.) pires que celles qui ont men� les Nig�riens � la solution du coup d'�tat, l'on devrait donc s'attendre dans les temps qui viennent � ce que le r�gime de Bongo soit balay� de la m�me fa�on.

S'il y a une chose que ce coup d'�tat nig�rien vient de d�montrer, c'est qu'il est parfois possible que des coup d'�tat se passent sans une effusion exag�r�e de sang. Le coup d'�tat du Niger a �t� un coup d'�tat propre qui, avec l'aide d'une sorte d'acquiescement populaire qui demandait ce changement, pourrait servir d'inspiration � d'autres lib�rateurs en Afrique, surtout dans la Gabon d'Omar Bongo.

L'on peut donc d�sormais deviner un r�gime omarien totalement aux abois. En fait, Bongo sait qu'un tel sc�nario est d�sormais possible au Gabon, d'o� le positionnement d'Ali Ben et d'autres hommes de confiance aux postes cl�s. Seulement, par ce geste enfantin, Bongo se trompe encore une fois de strat�gie car ce n'est pas en faisant de la r�sistance qu'il sauvera sa t�te. La mort de Ma�nassara vient de le d�montrer, la r�sistance ne servira � rien quand le moment du jugement dernier arrivera. Nous avions � nos d�but propos� trois solutions � Bongo: la d�mission ou la pr�sidence symbolique comme solutions de paix, ou les diverses possibilit�s de violence comme solution de changement. Bongo a, comme � son habitude, fait la sourde oreille, montrant ainsi qu'il �tait pr�t � mourir plut�t que de c�der le pouvoir.

Or, le moment arrive toujours lorsqu'un fils du pays se l�ve pour sauvegarder la dignit� d'un peuple � un moment o� ce peuple n'a plus que ses yeux pour voir ses enfants se mourir � petit feu sous le regard indiff�rent, repus et arrogant de son chef. Il arrive toujours un moment o� m�me les r�gimes les plus enracin�s croulent comme des f�tus de paille sous la vindicte f�roce d'une peuple qui n'en peut plus. Il arrive toujours un temps o�, au moment le plus inattendu, un r�gime trop ent�t� tombe. L'URSS a eu son moment, le Za�re a eu le sien, le Nigeria et aujourd'hui, le Niger. Ce moment, pour le moment contempl� de loin par les Gabonais, arrivera aussi chez nous.

Ce moment, les Gabonais l'attendent d�j� depuis fort longtemps. Puisque tout le monde sait aujourd'hui que Bongo n'est pas pr�t � partir dans des conditions d�mocratiques capables de pr�server la paix au Gabon, le moment du Gabon ne pourra arriver que sous la forme d'actions tranchantes qui seront in�vitablement violentes: vindicte populaire, coup d'�tat et autres possibilit�s impr�visibles. Qui sait? Peut-�tre qu'un membre patriotique de la Garde Pr�sidentielle de Bongo, inspir� par la situation du Niger, se l�vera pour faire � Bongo ce qui a �t� fait � Ma�nassara? Il suffit parfois d'un homme...

Peu importe la mani�re. Tout ce que l'on sait c'est que dans un contexte o� il n'existe aucune possibilit� d'alternance d�mocratique, le changement arrive toujours par la m�thode Niger. C'est une �quation math�matique sur laquelle ni nous au BDP, ni ceux qui m�neront une telle action n'avons aucune emprise. Elle est la conclusion in�vitable dans le contexte d'une r�gime qui, par sa r�sistance farouche au changement, appelle de telles m�thodes. Ce moment, il arrivera donc aussi chez nous. Ce n'est donc plus qu'une question de temps. Une chose est s�re cependant: quand ce moment arrivera chez nous, le perdant, ce ne sera pas le peuple gabonais, mais le r�gime ent�t� d'Omar Bongo.

Eveillons-nous, Gabon!

BDP-Gabon Nouveau


Press Release by the BDP-Gabon Nouveau (Bongo Doit Partir—Bongo Must Go), in relation to Omar Bongo's April trip to the United States.

Communiqu� de presse envoy� � divers organes de presse, ainsi qu'� certains organismes �tatiques ou para-�tatiques.

Monday, April 12, 1999

As a Gabonese opposition movement to the Omar Bongo regime based in the United States, we would like to convey to the American authorities and other US-based organizations our opposition to Omar Bongo's upcoming visit in the United States. In a press release by ARG Media Services (see Africa News Online, April 9, 1999), it is said that Omar Bongo, the despotic ruler who has presided over the destiny of Gabon for the past 31 years will be visiting the United States where, from April 18 to May 1, he will be meeting with government officials, UN, World Bank and IMF representatives and various interest groups in New York City, Washington, D.C. and other parts of the United States.

We believe that the respect shown to Omar Bongo by the various groups he will be meeting is vastly undeserved. Sitting on the wealth of sub-Saharan Africa's richest country, Omar Bongo over the course of a 31-year old monolithic regime has brought only misery and dictatorship to his own citizens.

Today, despite Gabon's oil manna which ranks the country first in sub-Saharan Africa in terms of per capita income, more than 60% of the Gabonese population still live beneath the poverty threshold. In addition, the country is permanently vegetating at the brink of socio-economic bankruptcy and unrest: no health care system, electoral frauds, constant strikes, closing of schools for fear of student demonstrations, media censorship, rampant corruption, military control that keeps the population subdued, rampant unemployment, gestapic methods that constantly abuse the civil and human rights of the Gabonese people, etc.

Because of the advanced state of decay of his paradoxically-rich country, Omar Bongo's visit to the United States has only one meaning: he is coming to beg for the mercy and generosity of both Gabon's creditors and the American government. Our position is that no government, no interest group and no financial institution should give Bongo any economic aid, as such aid always means one thing: Bongo and his regime will use all the financial aid for themselves and no part of it will go to development projects that would help Gabon's economy and the Gabonese people. In other words, any aid that would be accorded Gabon at this time would only serve one purpose: help Bongo consolidate his dictatorship in Gabon, maintain his Presidential Guard of oppression and pay those who help him preserve power. None of it will go to fixing the country's bankrupt economy.

We therefore would recommend that:

1) No high-ranking American official meet Bongo and that he, as one of the most shameful rulers of Africa for his incompetence and incapacity to run a blessed country such as Gabon, not be given any press in the American circles he is planning to visit.

2) No financial aid be accorded Bongo to prevent him from using it for himself and his corrupt regime.

3) No reprieve be accorded to his government by the IMF, the World Bank and other creditors. We believe Gabon's economic problems come from Bongo's mismanagement and corruptedness, and that those problems could be easily fixed with a simple internal re-allocation and reorganization of the country's economic resources and assets. There is therefore no need to endebt Gabon any further as the country is already one of the most indebted countries in the world. We believe that, as long as Bongo is in power, Gabon should be placed under a severe economic quarantine that would force the Bongo regime to use Gabon's resources for national development rather than personal benefit.

4) Bongo be asked to relinquish power immediately, and new elections organized that would lead to the emergence a new generation of Gabonese leaders that would save Gabon the hard times that await the country if Bongo stays in power for the next 7 years.

Let no one be misguided about it. Gabon, contrary to what some have said in the past, is not the most stable country in Africa. There is a big difference between stability as imposed by dictatorship and stability stemming from democratic institutions. Gabon is currently a stateless country because of the irresponsibility of Omar Bongo and his regime. Under Gabon's false cover of apparent stability is constantly brewing the fire of rebellion, civil strife and war. We believe that Omar Bongo should leave power if peace is to be preserved in Gabon: Bongo is not the garantor of peace in Gabon; on the contrary, it is his presence that represents a clear and present danger to the continued stability of Gabon as internal discontent is doomed to grow to devastating proportions due to the lack of vision of the Bongo regime.

We ask that the American government and the various groups scheduled to meet Bongo help Gabon by not giving credit to the fake discourses that Bongo and his regime will be pronouncing. They have been using the same rhetoric for the past 31 years, yet nothing has changed for the better in Gabon. We believe American and Gabonese relations can be better without Bongo and, in the light of France's failings in Gabon, we are calling for the United States to step more heavily in the equation of political change and transition in Gabon.

Dr. Daniel M. Mengara
Coordinator
BDP-Gabon Nouveau
bdpgabon@home.com
Tel: (973) 655-5143
Fax: (973) 324-9789

Notes: BDP-Gabon Nouveau means: Bongo Doit Partir, pour la construction d'un Gabon nouveau (Bongo Must Go, for the construction of a new Gabon). Dr. Daniel M. Mengara is a Professor in the French Department at Montclair State University, New Jersey. Visit the BDP's Web site at: http://www.globalwebco.net/bdp