Communiqué : Le BDP-Gabon Nouveau condamne l’expulsion de Raïssa Mengue et apporte son soutien à l’action de la Maison du Gabon de Toulouse au profit des Gabonais de France
Au nom du BDP-Gabon Nouveau, de la nation gabonaise et de tous les Gabonais au pays comme à l’étranger, je voudrais exprimer la vive inquiétude de notre mouvement face aux brimades dont font de plus en plus l’objet les ressortissants gabonais en France.
De l’affaire de Paul Wem, expulsé le 4 janvier dernier, à celle de Raïssa Mengue Ondo, expulsée ce 19 février, se profile de plus en plus le spectre d’une déshumanisation grandissante des Gabonais en territoire français, déshumanisation qui ne peut laisser insensibles tous ceux qui aspirent au respect des droits humains, droits dans lesquels le droit à la dignité et à la justice se situent au firmament des droits les plus élémentaires dont la garantie se doit de s’affirmer au sein de tout état qui se veut état de droit.
Dans l’expulsion sans aucune forme de procès de Raïssa Mengue Ondo se trouve la révélation d’un arbitraire de l’état français qui lui nie désormais, à nos yeux, tout caractère d’état de droit, non pas parce qu’il n’a pas le droit d’expulser, mais plutôt parce qu’il utilise le droit d’expulser en dehors des prémisses légales qui se doivent de canaliser, par des procédures juridiques adéquates, ce droit.
Le BDP-Gabon Nouveau constate que la situation de déshumanisation des Gabonais en France tient à trois paramètres importants:
– Elle tient tout d’abord de l’arbitraire de l’état français qui ne cesse de contourner ses propres lois pour reconduire à la frontière des Gabonais pourtant couverts par les protections juridiques qui découlent des accords bilatéraux signés entre l’état français et l’état gabonais. Ce sont des accords qui, dans le fond, étendent aux Gabonais résidant en France les mêmes droits et protections que ceux réservés aux citoyens français, quoi que modulés dans le contexte particulier des accords de réciprocité signés par les deux pays. A ce titre, le BDP-Gabon Nouveau épouse totalement l’argumentaire avancé par la Maison du Gabon de Toulouse, argumentaire qui affirme l’intolérable vice de forme et de fond qui se dégage d’une expulsion qui n’a jamais épousé les contours juridiques qui s’imposent. Nous pensons que, quelque soit la situation d’irrégularité ou de singularité d’un ressortissant gabonais en France, les clauses légales qui définissent les droits des uns et des autres doivent se plier à l’impératif qui donne à toute personne le droit de se défendre contre l’arbitraire de l’état, que cet état soit l’état français ou l’état gabonais. Par exemple, il n’est pas impossible d’imaginer une situation où l’état français pourrait protéger, dans le cadre de son droit, un Gabonais d’une extradition demandée par le gouvernement gabonais si l’état français détermine qu’une telle expulsion serait de nature à priver l’extradé de ses droits et mettre sa vie en danger en terre gabonaise. Ce que cela suppose, donc, c’est la nécessité de donner à tout citoyen gabonais la possibilité de se défendre devant un juge de manière à confronter ses arguments à ceux de l’état français ou gabonais, garantissant ainsi le respect des procédures visant à l’affirmation du droit à la dignité humaine et à la justice. Autrement dit, l’état français se trouve devant l’obligation, comme il se doit, non seulement de donner l’opportunité à Raissa Mengue de se défendre, mais aussi de prouver devant juge que sa décision d’expulser Raïssa Mengue est justifiée à la fois sur le plan des faits et sur le plan du droit. Il semble, hélas, que sur les faits comme sur le droit, l’état français ait erré dans sa décision arbitraire d’expulser manu militari la jeune fille du territoire français.
– Elle tient ensuite de l’incompétence notoire de l’état gabonais qui non seulement signe des accords qui tendent à brimer ses propres citoyens en terre étrangère, mais montre également une insupportable légèreté dans la gestion par ses services consulaires de la situation socioéconomique des Gabonais de l’étranger. Le pire dans cette affaire c’est que le régime Bongo a pris la fâcheuse manie de faire signer des accords à fond juridique patent par des membres du gouvernement n’ayant aucune instruction juridique, sans jamais prendre la peine d’associer à la fois des juristes et des représentants de la société civile à de tels accords. Pourtant, plus que tous autres accords, les traités bilatéraux demandent que des équipes de juristes débattent en détail des divers paramètres inhérents à de tels accords, et que la société civile elle-même en soit partie prenante pour garantir la protection des droits citoyens à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières nationales. C’est là la seule manière de garantir le respect des clauses à la fois juridiques et humanitaires qui doivent faire partie de tout accord bilatéral. Le citoyen gabonais reste citoyen dans n’importe quelle partie du monde et il appartient à l’état de s’assurer de la préservation et de la défense de ses droits, quelque soit le contexte auquel un tel citoyen se retrouverait confronté. En d’autres termes, il ne doit jamais se créer de situation où l’état français affirmerait unilatéralement ses prérogatives sans donner opportunité à l’état gabonais d’affirmer les siennes, et quand la procédure n’est pas commune, l’état gabonais doit refuser de recevoir chez lui un citoyen expulsé tant que la partie adverse (l’état français) ne se sera pas pliée aux injonctions affirmées par les principes de légalité et de réciprocité.
– Elle tient enfin aux conditions de dictature du régime Bongo au Gabon, régime qui, au bout de 40 ans de gestion désastreuse du patrimoine national dans un pays pourtant riche, a mené à une paupérisation nationale incompréhensible qui pousse de plus en plus les Gabonais à vouloir rester à l’étranger pour fuir les conditions économiques et politiques d’un pays où l’expression libre est de plus en plus réprimée et où la pauvreté frappe désormais plus de 80% de la population, avec plus de 60% vivant sous le seuil de pauvreté, et ce malgré un baril de pétrole à 100 dollars.
Le BDP-Gabon Nouveau condamne donc, sans détour, l’arbitraire de l’état français dans le traitement des dossiers relatifs aux droits des Gabonais en France. Il condamne aussi, avec la plus grande véhémence, l’immobilisme de l’état gabonais qui donne de plus en plus l’impression de signer des accords qui ne garantissent aucun droit aux Gabonais en terre étrangère, trouvant plutôt là le moyen de contrôler politiquement la diaspora au lieu de la protéger socio-économiquement. Au lieu de voir la présence de Gabonais à l’étranger comme bénéfique à court, moyen et long terme pour un Gabon qui a vivement besoin des expertises et des expériences que ses ressortissants y acquièrent, le régime Bongo se fait complice des brimades de ses propres citoyens pour des raisons de survie politique.
C’est là un état d’irresponsabilité devenu intolérable.
Devant cet état des choses, le BDP-Gabon Nouveau salue l’initiative de la Maison du Gabon de Toulouse et exhorte l’état français à plus de retenue dans son traitement des ressortissants gabonais en France. Il demande aussi la restitution, même provisoire, de Raïssa Mengue dans ses droits afin de lui permettre de plaider son cas devant un juge français, dans les conditions fixées par la loi.
En attendant, le BDP-Gabon Nouveau appelle les Gabonais de France à apporter leur total soutien à l’initiative de Madame Cécile Ntoutoume, présidente de la Maison du Gabon de Toulouse, et de tout faire pour faire vivement entendre la voix des Gabonais de France.
Il est important, par l’action conjuguée des uns et des autres, de mener à l’abolition immédiate des arbitraires imputables aux gouvernements français et gabonais dans cette affaire, de manière à mettre durablement fin, par la clarification des accords entre nos deux pays, aux conditions de précarité qui frappent de plus en plus nos compatriotes en terre française.
Fait à Montclair, le 28 février 2008
Dr. Daniel Mengara
Président, BDP-Gabon Nouveau
BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey, 07052, USA
Tél: 973-447-9763
Fax: 973-447-9763
Site: https://www.bdpgabon.org
Le BDP-Gabon Nouveau (“Bongo Doit Partir, pour la Construction d’un Gabon Nouveau”) est un mouvement politique gabonais de libération nationale en exil dont le siège se trouve dans le New Jersey aux Etats-Unis. Le BDP-Gabon Nouveau (
https://www.bdpgabon.org) recherche la suppression du régime Bongo et le départ d’Omar Bongo du pouvoir par tous les moyens possibles. Le Mamba (
http://www.lemamba.org) en est la branche armée.
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Médias : L'Union, Le Nganga, Gabonews, RFI, AFP, BBC, Voix de l'Amérique, etc.
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