Sarkozy et Chirac réunis pour les funérailles de Bongo
La présence, mardi à Libreville, du président français et de son prédécesseur, rappelle les liens particuliers qui unissent Paris à son ancienne colonie.
L’arrivée aura valeur de symbole. À Libreville, la venue, mardi matin, de Nicolas Sarkozy, accompagné de Jacques Chirac, pour les funérailles du président gabonais Omar Bongo, soulignera à nouveau les intérêts qui lient la France à son ancienne colonie.
Depuis lundi, le boulevard du bord de mer, le cœur de la capitale, a été placé sous haute surveillance, des militaires ayant été postés devant le palais présidentiel, mais aussi le long de bâtiments voisins : l’ambassade de France, le siège local de Total et la caserne de la 6e brigade d’infanterie de marine (Bima), où sont stationnés 800 soldats français. Un périmètre qui incarne la Françafrique.
«Le Gabon sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans le Gabon, c’est une voiture sans essence», répétait, dans un sourire, le défunt président Omar Bongo, qui a régné pendant quarante et un ans sur ce petit pays d’Afrique centrale gorgé de pétrole. «Il existe quelque chose de spécial, qui est né dès la décolonisation», rappelle Jean-François Obiang, un universitaire spécialiste des relations franco-gabonaise. Léon M’Ba, le premier chef d’État gabonais, rêvait à voix haute de transformer le Gabon en un département français. Son successeur, Omar Bongo se contentera d’en faire un ami aussi fidèle que dangereux.
Car, en quatre décennies de règne, Omar Bongo a aiguisé son flair politique rare et a montré qu’il n’avait pas oublié les leçons apprises comme agent de renseignements français. Il a lentement accumulé les dossiers, les informations sur les réseaux d’influences de l’ex-métrople, achetant aussi les silences et les amitiés politiques de l’extrême droite à la gauche extrême.
La percée chinoise
Ce jeu dangereux a fini par ternir l’idylle. À Libreville, on se plaignait de plus en plus souvent de l’ingratitude française. Le gouvernement le faisait savoir en ouvrant ses marchés à la concurrence. En quelques années, la Chine, mais aussi la Malaisie, comme partout sur le continent africain, se sont ainsi invitées dans cette ancienne chasse gardée française, raflant l’exploitation du bois et des riches mines de fer. «On a vu le nombre de conseillers français fondre dans l’entourage du président. Il n’y en avait plus qu’une poignée, dont cinq gardaient une petite influence», assure un bon connaisseur des arcanes du palais présidentiel.
Dans les quartiers de Libreville, la colère contre les Français ne se cache plus. À Venez-Voir, faubourg déshérité de la ville, où l’argent du pétrole n’a jamais adouci les conditions de vie, le rêve parisien est passé depuis longtemps. Devant son petit salon de coiffure, Marthe ronchonne sans retenue. «Les Français, ils viennent ici et prennent le travail. Et nous, si on demande un visa pour Paris, il faut de nombreux documents, et après, ils refusent», martèle-t-elle. Elle est certaine que le départ de Français du Gabon lui permettrait «enfin de gagner de l’argent ».
À Paris, l’omniprésent président gabonais avait aussi fini par agacer. Nicolas Sarkozy, moins «africain» que Jacques Chirac, avait certes, avant son élection, honoré la tradition d’une visite à Omar Bongo pour «y prendre ses conseils ». Mais dès son entrée à l’Élysée, le chef de l’État français a cherché à prendre des distances, au moins publiquement. Pour éviter qu’Omar Bongo soit son premier hôte africain, Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia, a été invitée en catastrophe. Et lors de sa tournée en Afrique en juillet 2006, Nicolas Sarkozy ne fera qu’un passage éclair au Gabon.
Le choix de Paris
Jamais jusqu’alors un président français n’était venu à Libreville sans y passer une nuit. La rupture a toutefois ses limites. Lorsque Jean-Marie Bockel, ministre de la Coopération, prononce dans un discours la «mort de la Françafrique», il est rapidement poussé à la démission. Omar Bongo, qui n’ignorait pas que le texte avait été dûment relu à l’Élysée, a obtenu son éviction.
Plus que tout, ce sont cependant les affaires, du procès Elf aux enquêtes sur les biens acquis par le richissime clan Bongo France, qui a miné l’entente cordiale.
Reste qu’aucun leader gabonais ne souhaite aujourd’hui se priver du soutien de Paris. «La France a perdu de son influence, c’est vrai, mais ici tout le monde est persuadé, à tort ou à raison, que si la France choisit un candidat, celui-là aura de bonnes chances d’être élu», affirme un ancien journaliste gabonais.
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Auteur/Source:
Le Figaro
·
Date: 15 Juin 2009
Catégorie(s):
Monde Fil RSS 2.0 ·
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