Gabon : La révision constitutionnelle tant attendue ?
A l’occasion du Conseil des ministres du 19 octobre, le chef de l’Etat, Ali Bongo, a décidé d’initier une révision de la Constitution gabonaise. Les modifications concernent 3 paragraphes et 36 articles.
Le président Ali Bongo a souhaité lors du Conseil des ministres du 19 octobre, une révision de la Constitution pour «amorcer une importante nouvelle étape de satisfaction des attentes du peuple gabonais, grâce à un concert institutionnel synergique, dynamique et équilibré».
«En effet, l’évolution des pratiques ayant cours de par le monde, s’agissant notamment de l’impact des situations de crise sur le jeu des institutions, conjuguée à notre propre expérience, montrent que la loi fondamentale se heurte aujourd’hui à des contingences diverses qui l’obligent à s’adapter à la réalité. Pour corriger ces imperfections, le Conseil des Ministres a apporté des modifications relatives à certaines dispositions pertinentes de la Constitution, notamment sur trois (3) paragraphes et trente-six (36) articles», a indiqué le gouvernement.
Selon le communiqué final du Conseil des ministres, « la réforme touche l’ensemble des matières, avec pour constante d’offrir au citoyen une meilleure lisibilité de la loi fondamentale. Dans certains cas, la réforme s’attache à rationaliser les compétences entre le constituant et le législateur, en réservant au premier le soin d’affirmer les principes et en invitant le second à déterminer les modalités opérationnelles de leur mise en œuvre. Dans d’autres cas, elle inscrit résolument le fonctionnement des institutions dans le sens de l’efficacité, et ceci, dans le respect scrupuleux du principe de la séparation des pouvoirs ; le tout, avec une particularité : celle d’imprimer notre identité propre. »
En ce qui concerne le paragraphe 13 alinéa 2, la réforme vise la liberté d’association, la liberté du culte, qui demeurent inscrites, l’une et l’autre, dans la présente réforme, au rang des droits fondamentaux, lesquelles doivent, s’agissant de leur exercice, être soucieuses du respect des bonnes mœurs. «Cette orientation commandée par l’épreuve des faits, a conduit à prescrire une disposition qui réalise un équilibre intelligent, entre l’exercice des libertés publiques et la préservation de la tranquillité publique», a précisé le communiqué.
Le Conseil des ministres a également décidé de « l’insertion d’un nouvel alinéa à l’article 4 du titre premier,[qui] vise à assurer la continuité du service public en cas de survenance d’un cas de force majeure, d’une catastrophe naturelle, d’une déclaration de guerre ouverte contre notre pays, et qui, à ce titre, appellent la mobilisation de l’ensemble de l’effort national, rendant ainsi impossible l’organisation des opérations électorales. »
«Sans rien enlever au droit légitime des citoyens à concourir à l’expression des suffrages, le devoir de solidarité ou de défense nationale, conjugué à la nécessité d’assurer la continuité du service public, peuvent commander, dans ces cas d’espèce, et sous le contrôle et l’encadrement de la loi, qu’il soit sursis à la convocation du collège électoral, avec pour conséquence, de proroger les mandats en cours», a souligné le conseil.
Le nouveau projet de révision constitutionnelle prévoit également de nouvelles conditions pour être éligible à la présidence. «La reformulation de l’article 10, répond à un souci de clarté dans les conditions retenues pour être éligible à la fonction suprême. Ainsi sont instituées : la condition de résidence minimale sur le territoire, d’une durée de douze (12) mois, l’inéligibilité des titulaires de la double nationalité, ayant assumé des fonctions politiques ou administratives dans un autre pays», a indiqué le communiqué.
«Le régime de l’article 11 a, va avoir une répercussion sur l’ordonnancement de la procédure électorale. A cet effet, la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle, qui ouvre droit au contentieux sous le régime en vigueur, n’interviendra désormais qu’après l’examen des recours. De la sorte, l’annonce des résultats par l’Autorité administrative marquera désormais le début du contentieux électoral», a poursuivi le communiqué.
Dans le même ordre d’idée, «la reformulation de l’article 22 élargit le domaine d’intervention du Chef de l’Etat, jusque-là porté sur les forces armées et les forces de sécurité, en intégrant désormais les forces de défense», alors que «la réforme envisagée à l’article 26 vise à renforcer les capacités opérationnelles du Président de la République, pour rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels, en cas de troubles graves menaçant l’indépendance et l’intégrité du territoire».
Enfin le Conseil des ministres précise que «la création ou la suppression des établissements et services publics autonomes, relèvera désormais du pouvoir règlementaire, par une modification de l’article 47 de la Constitution. S’agissant du Pouvoir Judiciaire, la réforme est orientée dans le sens d’assurer un équilibre des pouvoirs, par l’association des Magistrats dans la conduite du Conseil Supérieur de la Magistrature. Dans ce sens, une vice-présidence désormais instituée au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature, sera assurée dans un ordre rotatif déterminé par la loi, par chaque président des Hautes Cours».
En janvier, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, avait «exigé» une révision de la Constitution et de la Loi électorale pour pallier les nombreuses insuffisances observées dans les «textes» pendant l’organisation du scrutin présidentiel du 30 août 2009. L’opposition a fait de même. Toutefois il reste à savoir si cette réforme va résorber toutes les insuffisances soulignées à l’époque par la gardienne des lois.
SUR LE MÊME SUJET
Membre de la cellule mobilisation et logistique de l’Union nationale (UN, opposition), l'évêque Mike Jocktane parle de la crispation politique au Gabon dans cette interview accordée à abidjandirect.net. Pour cet homme de Dieu, «l’heure est à l’émancipation des peuples et personne ne pourra plus stopper cette profonde mutation».
Quelles sont les origines de la crise gabonaise ?
«L’origine de la crise, c’est le contentieux électoral de 2009. C’est très simple. Ali Bongo Ondimba n’a pas gagné les dernières élections Présidentielle. Il le sait, nous le savons, les Gabonais le savent et même la communauté internationale le sait. Il s’est ...
Lire l'article
La présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon, Marie-Madeleine Mborantsuo, s’est prononcée, jeudi à Libreville, pour une révision urgente de la loi sur les partis politiques et du code électoral.
Dans une allocution à l’occasion de la rentrée de la haute juridiction, qui s’est déroulée en présence du président Ali Bongo Ondimba et du Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, Mme Mborantsouo a également estimé qu’il y avait urgence à revoir l’ensemble des lois organiques, ordinaires et des actes réglementaires dont les dispositions sont devenues caduques, à la suite de la dernière révision constitutionnelle.
Mme Mborantsuo a estimé juste ...
Lire l'article
Les députés et sénateurs réunis ce matin au Palais Léon Mba ont adopté le projet de la révision constitutionnelle initié par Ali Bongo, à l’issue du Conseil des ministres du 19 octobre dernier. Combattue par l’opposition, elle est passée sans encombre. Un seul député PDG a voté contre.
Les parlementaires des deux Chambres du Parlement réunis aujourd’hui au Palais Léon Mba (Assemblée nationale), ont adopté le projet de modification de trois paragraphes et 36 articles de la Constitution, initié par le président Ali Bongo à l’issue du Conseil des ministres du 19 octobre dernier.
Cette issue n’est pas vraiment une surprise ...
Lire l'article
Députés et sénateurs sont réunis au Palais Léon Mba pour l’adoption du projet de la révision constitutionnelle initié par Ali Bongo, à l’issue du Conseil des ministres du 19 octobre dernier. Cette révision combattue par l’opposition concerne trois paragraphes et 36 articles de la Constitution.
Les parlementaires des deux Chambres sont invités aujourd’hui au Palais Léon Mba (Assemblée nationale), pour se prononcer sur l’adoption de la modification de trois paragraphes et 36 articles de la Constitution, initiée par le président Ali Bongo à l’issue du Conseil des ministres du 19 octobre dernier.
Cette rencontre qui regroupe les deux Chambres du parlement ...
Lire l'article
Le premier ministre, Paul Biyoghé- Mba, lors de son audition, lundi, par les députés membres de la Commission des lois et des Affaires administratives a défendu le projet portant révision de la constitution qui concerne une quarantaine articles et trois paragraphes dont nous vous livrons certaines dispositions d’un texte devant « consolider la démocratie gabonaise », selon le chef du Gouvernement.
Article10 :
« Sont éligibles à la présidence de la République, tous les Gabonais des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques, âgés de quarante (40) ans au moins et résidant au Gabon depuis 12 mois ...
Lire l'article
Le communiqué final du Conseil des ministres de ce mardi a indiqué: « le Président de la République, Chef de l’Etat, a décidé d’initier une révision de la Constitution de la République » afin de « corriger (…) certaines dispositions pertinentes (…) de la loi fondamentale notamment sur trois (3) paragraphes et trente-six (36) articles » en l’adaptant à la « réalité ». Cette réforme qui « touche l’ensemble des matières, avec pour constante, d’offrir, au citoyen, une meilleure lisibilité de la loi fondamentale » a-t-on précisé, porte, entre autres, sur « la reformulation ...
Lire l'article
La présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon, Marie-Madeleine Mborantsuo a exigé jeudi, à Libreville, à l’occasion de la rentrée solennelle de la haute juridiction, la révision de la constitution et de la loi électorale.
Mme e Mborantsuo, après observation de plusieurs lacunes dans la constitution et dans les lois qui forment le code électoral, a sollicité en urgence le toilettage de la norme fondamentale, les normes du cadre électoral et celles qui régissent l’organisation du pluralisme politique.
La présidente de la Cour constitutionnelle a notamment constaté des lacunes sur la norme fondamentale.
‘’Il y a la mise en œuvre des prescriptions de ...
Lire l'article
Libreville, 9 septembre (GABONEWS) – Le ministre de la Communication, Laure Olga Gondjout, conférant ce mercredi en matinée, avec la presse nationale et internationale, a déclaré qu’au lieu de prôner la violence et les réclamations de recomptage des bulletins qui n’ont aucune valeur juridique, les candidats contestataires des résultats devraient se conformer à la loi, par la saisine de la Cour Constitutionnelle et préserver la paix sociale.
A l’entame de son propos, Laure Olga Gondjout s’est déclarée globalement satisfaite du travail abattu par l’ensemble des médias qui ont eu l’opportunité de couvrir l’élection présidentielle, même si « certains ...
Lire l'article
La Cour constitutionnelle gabonaise a décidé mercredi de suspendre la révision des listes électorales entamée le 14 janvier suite à un recours introduit lundi dernier par l'opposition contestant l'opération engagée dans ce sens par le ministère de l'Intérieur.
L'opposition dans son recours a mis en cause la crédibilité de la révision actuelle des listes électorales. Elle estime que le ministère de l'Intérieur veut organiser la fraude en s'entêtant à réviser les listes sur la base de l'ancien système. Or l'opposition souhaite qu'au moment de son inscription, le nom du père et de la mère de l'électeur figure sur les données recueillies.
Cela ...
Lire l'article
Le Comité Directeur, le Gouvernement de Salut National en exil du BDP-Gabon Nouveau et le mouvement dans son ensemble condamnent avec vigueur et rejettent avec force la modification unilatérale et scandaleuse de la constitution gabonaise par le régime d'Omar Bongo. La modification unilatérale et sans consultation avec la classe politique et civile de la république des articles 4, 9, 10, 73a, 75b, 77, 84, 109, 110 et 116 de la loi fondamentale gabonaise par la mafia étatique qui sévit actuellement au Gabon est la preuve flagrante qui, aujourd'hui, fait officiellement du régime Bongo une dictature monolithique à parti unique.
Les modifications ...
Lire l'article
Gabon : «La dernière révision constitutionnelle est la provocation de trop», pense Mike Jocktane
La Cour constitutionnelle pour une révision urgente du code électoral gabonais
Gabon : La révision constitutionnelle adoptée
Gabon : Ali Bongo aura-t-il sa révision constitutionnelle ?
Politique/ Révision constitutionnelle : les changements attendus
Politique / « Le Président de la République, Chef de l’Etat, a décidé d’initier une révision de la Constitution de la République », (Conseil des
Politique : La présidente de la Cour constitutionnelle exige une révision de la constitution et la loi électorale
Gabon: Présidentielle 2009/ « Les réclamations de recomptage des bulletins n’ont aucun fondement juridique tant que la Cour Constitutionnelle n’en est pas saisie », Laure
La Cour constitutionnelle suspend la révision des listes électorales
Communiqué – Révision constitutionnelle : Le BDP-Gabon Nouveau rejette le scrutin à un tour
Votez cet article (Cliquez les étoiles · 1 = mauvais - 5 = excellent)

Loading...