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Déclaration de l’association « ODZAMBOGHA » sur l’affaire « Roquettes d’Oyem »

Auteur/Source: · Date: 16 Nov 2010
Catégorie(s): Opinion,Politique,Société

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Chers compatriotes.

Nous vous avons invités aujourd’hui à cette conférence de presse afin de vous faire part d’une situation alarmante qui concerne l’avenir de notre pays dont nous sommes soucieux et pour lequel nous œuvrons de toutes nos forces afin qu’il se déroule dans la paix et l’harmonie sociales.

Le Cercle Odzamboga souhaite prendre à témoin l’ensemble de l’opinion gabonaise sur une situation dont l’épisode le plus récent nous oblige à sortir de notre réserve habituelle. Quels sont les faits ?

Ayant constaté qu’une réserve de munitions était devenue dangereusement défectueuse, le commandant de la seconde région militaire basée à Oyem, a, comme c’est toujours le cas, décidé de procéder à la destruction de ce stock. Il en informe l’Etat-major qui commet des experts de la Direction des Services Techniques de l’armée de terre, afin de les détruire. Ils arrivent à Oyem le 2 mai 2008.

C’est le mardi 3 juin 2008 que les artificiers entreprennent le désamorçage de roquettes de 7,3 mm, d’obus de 60 et 81 mm et d’autres munitions. Dans de telles circonstances, on recourt à des procédés pyrotechniques pour faire exploser les munitions, toujours sur un site militaire, interdit au public. Ce périmètre de sécurité avait été acquis par la 2è région militaire au village d’Aloum, à 6 km d’Oyem. Malheureusement, les munitions étaient tellement défectueuses que leur mise à feu était impossible. Impossible également de les faire sauter au C4, les pains de plastique, de fabrication chinoise, pourtant livrés récemment, s’étant avérés être de la pacotille. Il a donc été décidé de les enterrer sur ce site, rappelons-le, acquis par l’armée nationale gabonaise. Mais l’érosion due à la forte pluviométrie de la province septentrionale a sorti de terre quelques obus qui ont été prélevés par des riverains, causant une certaine panique dans la contrée.

Cette information a été mise en ligne par le site d’informations Gaboneco, qui a rapporté les faits tels qu’ils se sont déroulés, en précisant que la Défense nationale reconnaissait avoir enterré ces munitions.

Mais quelle ne fut pas notre surprise, quelques jours après, de lire à la une du quotidien L’Union, proche de la présidence de la République, dans son édition n° 10 431 du 21 septembre 2010, en grand titre « Insécurité : les roquettes d’Oyem », faisant délibérément connoter Oyem avec insécurité.

En page 7, l’article intitulé « insécurité : découverte d’un important stock de roquettes » affirme, dans le lead, que « les autorités militaires s’activent à déterminer la provenance (…) ainsi que les raisons de la présence» de « projectiles dissimulés (sic) à 6 km d’Oyem ».

Afin de démontrer la gravité de l’affaire, L’Union cite des soi-disant spécialistes qui ont, comme par hasard, « requis l’anonymat », pour leur faire dire qu’ « un nombre aussi important de roquettes sur un terrain neutre est inquiétant. Surtout que toutes sont encore opérationnelles, car non encore utilisées. Tout le système de mise à feu est encore intact, notamment les amorces. Mais la société Mika Services a de la chance ! Elle qui a travaillé cette route et exploité la carrière sans provoquer les explosions de ces engins. »

Prenant faussement la posture du candide afin d’alimenter la diabolisation dont les Fang sont systématiquement l’objet, L’Union feint de s’interroger : « s’agit-il de munitions d’opposants prêts à en découdre avec le régime ? ». A.E., le rédacteur de l’article, connaissait pourtant la réponse, puisqu’il la donne sournoisement sous forme de question, pour mieux l’éluder, tout en jouant l’équilibre, en émettant l’hypothèse « de roquettes dont la 2è région militaire voulait se débarrasser ».

Enfin, la rédaction de L’Union prend une responsabilité grave en reprenant à son compte les rumeurs engageant le Cameroun et la Guinée Equatoriale accusés de soutenir les Fang, dans « la préparation d’une insurrection à partir du Nord, en cas de défaite de certains candidats à la dernière élection présidentielle. » Comme si tous les Fang avaient soutenu le même candidat de l’opposition fang.

S’il est vrai que de nombreux ressortissants de notre communauté ont été embastillés et torturés pour avoir seulement exprimé verbalement et pacifiquement leur désapprobation de notre système de gouvernement, il n’en est pas moins vrai qu’en quarante deux années de pouvoir d’Omar Bongo Ondimba, aucun Fang n’a jamais été impliqué dans les innombrables tentatives de coups d’Etat.

Nous sommes excédés par cet acharnement à faire de la communauté fang des sous-Gabonais et des Gabonais à part :  « les Fang mangent les hommes » ; « les Fang sont sauvages » ; « les Fang sont violents » ; « les Fang se prennent pour qui ? » ; « il y a trop de Fang partout » ; « il faut réduire le nombre de Fang dans les concours nationaux » ; « il y a trop de Fang boursiers » ; « l’université a trop de professeurs fang », « TSF (Tout sauf un Fang) : si on donne le pouvoir à un Fang, il va tous nous tuer », etc. En six ans de pouvoir, combien de non Fang Léon Mba a-t-il tué ou persécuté ou même discriminé ?

Si la discrimination positive, qui consiste à promouvoir les minorités défavorisées trouve des justifications, la discrimination négative que nous subissons n’a pour résultat que le déchirement du tissu social et constitue le plus puissant catalyseur de tous les conflits possibles.

Les Fang, pas plus ni moins que les autres, sont capables du meilleur comme du pire. Nous ne revendiquons pas plus de droit que les autres. Mais nous n’accepterons plus d’avoir moins de droits que les autres. Nous n’accepterons plus l’ostracisme et la diabolisation que nous subissons depuis un siècle et qui a contraint nos grands-parents à tenir un congrès, en 1947, pour nous dessiner un avenir plus équitable, plus prospère et plus humain.

Si nous ne sommes pas des Gabonais, qu’on nous le dise clairement et nous prendrons les dispositions qui s’imposent, que nous assumerons pleinement.

Il n’y aura pas de pogrom anti-fang.

Enfin, ce n’est pas du tribalisme que de relever l’inconséquence de ceux qui s’acharnent, de la manière la plus aventurière, à ostraciser et frustrer la plus grande minorité du pays, lorsque celle-ci est réputée être une horde de sauvages cannibales.

Car, nous le disons de façon claire et solennelle, même au plus haut sommet de l’Etat, nous sommes affublés des clichés les plus négatifs : Omar Bongo ne confessait-il pas volontiers de préférer un Téké de l’opposition à un Fang de son propre parti ? En plein contentieux électoral, la présidente intérimaire Rose Rogombé n’a-t-elle pas dit aux Port-Gentillais que les Fang veulent amener des armes à Port-Gentil au lieu de les amener chez eux ? Ce qui revient à dire que dans l’esprit de ceux qui sont garants de la Constitution qui proclame la nation une et indivisible, il y a « chez les Fang » et chez les Gabonais.

Nous déclarons donc solennellement, ce jour, devant la nation tout entière que la campagne de rwandisation orchestrée par de hautes personnalités de ce pays, et relayée par les médias publics et L’Union mille collines ne trouvera ni martyrs, ni victimes expiatoires.

L’association « ODZAMBOGHA


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