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Avec le renforcement de la dictature des Bongo au Gabon, les conditions d’une insurrection révolutionnaire sont désormais réunies

Auteur/Source: · Date: 21 Nov 2010
Catégorie(s): Biafreries d'Ali,Communiqués BDP,Idéologie,Politique

Communiqué de Presse, pour diffusion immédiate

Le mouvement « Bongo Doit Partir » (BDP-Gabon Nouveau) condamne l’imposture, la dictature et le banditisme d’état d’Ali Bongo et note que les conditions d’une insurrection révolutionnaire, sous forme de guerre civile, de coup d’état et/ou de soulèvement populaire en bonnes et dues formes, sont désormais réunies au Gabon.

C’est le constat qui s’impose suite à l’annonce du régime bongoïste du Gabon de renforcer, par une énième modification de la Constitution, les pouvoirs déjà excessifs et dictatoriaux du Président de la République gabonaise tels que définis par la Constitution actuelle du pays, une Constitution devenue chiffon après avoir été pendant 43 ans maintes fois rabibochée à la mesure de la mégalomanie politique des Bongo, qui se croient doués du droit divin d’être les seuls à pouvoir diriger le Gabon. Bongo le père a vécu cette folie pendant 42 ans avant d’être justement foudroyé par la main de Dieu en mai/juin 2009. Bongo le fils, frappé lui aussi par la fièvre dynastique qui ronge les Bongo au Gabon, commence maintenant sa propre folie et annonce déjà, un an à peine après son arrivée frauduleuse au pouvoir, les couleurs d’un despotisme inacceptable. Comme son père, il se veut roi à vie du Gabon. Mais les Gabonais, les vrais, ne lui en laisseront pas l’occasion.

Que l’on ne s’y trompe plus. Le corollaire le plus naturel d’une dictature est qu’elle suscite automatiquement une réaction de révolte opposée. Plus, donc, une dictature est forte et se renforce, plus elle provoque elle-même les conditions de la révolution insurrectionnelle. C’est une loi fondamentale de la nature que l’être humain, quel  qu’il soit, aspire naturellement à une liberté inconditionnelle et tout dictat visant à le priver de cette liberté l’amène toujours à se révolter.

Ce n’est donc pas pour rien que les textes fondateurs de la monarchie constitutionnelle en Angleterre ou de la République en France et aux USA entérinent tous le droit des peuples à se révolter contre la dictature et à la combattre par tous les moyens, y compris par le moyen de la violence la plus absolue.

Dans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis du 4 juillet 1776, il est clairement stipulé que « tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur ».

La déclaration américaine ajoute que « lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de (…) soumettre [les hommes] au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future ».

Ce droit, mais également ce devoir, des gouvernés à se défaire de leurs despotes sont également consignés dans les diverses déclarations françaises des droits de l’homme et du citoyen. La Déclaration de 1789, en son Article 2, affirme ainsi le droit de révolution comme un droit inné et naturel au même titre que tous les autres droits naturels : « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ». Ce droit de révolution est ensuite renforcé dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, qui stipule que « Tout acte exercé contre un homme hors des cas et sans les formes que la loi détermine, est arbitraire et tyrannique ; celui contre lequel on voudrait l’exécuter par la violence a le droit de le repousser par la force » (Article 11)  et que « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs » (Article 35).

Or, vu qu’au Gabon, la dictature des Bongo depuis 43 ans ne laisse de choix au peuple qu’entre la résignation face à la dictature ou la violence contre la dictature, il ne fait plus aucun doute que, pour recouvrer leurs droits à la dignité et à la poursuite du bonheur, l’insurrection est désormais, pour le peuple gabonais et pour chaque portion du peuple gabonais, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.

Les Gabonais sont aujourd’hui conscients du simple fait que le changement qu’ils souhaitent de toutes leurs forces ne viendra ni par les urnes ni par la volonté de démocratiser des Bongo. Ils savent que le changement ne viendra que par le moyen de la violence la plus absolue contre la dictature des Bongo, et que cette violence se profile de plus en plus comme inévitable. Elle appelle à une insurrection révolutionnaire généralisée du peuple gabonais, quelle qu’en soit la forme.

Cette insurrection, les Gabonais doivent désormais s’y préparer, et même la préparer, pour ne plus avoir à subir, pour ne plus avoir à souffrir.

Dans la décision d’Ali Bongo, lors du Conseil des ministres du jeudi 21 octobre 2010, de modifier la Constitution gabonaise aux fins d’établir :

–          les conditions visant à imposer des obligations de résidence  sur le territoire national pendant un minimum de douze mois pour les candidats à la présidence de la République ;

–          les conditions visant à rendre inéligibles les titulaires de la double nationalité ayant assumé des fonctions administratives dans un autre pays ;

–          les conditions d’un contrôle direct et absolu de l’Armée par le Président de la République ;

–          les conditions de l’arbitraire qui permettraient au Président de la République de suspendre indéfiniment la Constitution pour quelque raison que ce soit, c’est-à-dire selon ses humeurs politiques ;

les Gabonais voient se dessiner deux objectifs principaux : le premier vise à éliminer toute concurrence politique pouvant venir des Gabonais de la diaspora, que l’on veut ainsi mettre hors d’état de nuire en les empêchant de prendre part aux grands débats politiques nationaux ; le second vise, par le renforcement des pouvoirs arbitraires d’Ali Bongo, à tout simplement préparer le pays à une dictature brutale et militaire telle que le Gabon n’en aura jamais connue.

Ce processus de despotisation et de monarchisation du pouvoir politique au Gabon, commencé sous Bongo le père, est donc en voie de parachèvement sous Bongo le fils. Pendant 42 ans, et notamment après la conférence nationale de 1990, « papa Bongo » s’était assuré de se faire fabriquer une constitution sur mesure lui garantissant l’éligibilité et le pouvoir à vie. « Bébé Bongo », après avoir hérité du pouvoir exactement comme son père l’avait programmé, s’est depuis un an engagé sur le chemin de biafreries anticonstitutionnelles visant à l’établir en véritable despote. La consolidation de ses pouvoirs militaires sur le pays est à ce titre inacceptable. Les Gabonais de tous bords politiques doivent refuser cette prise en otage du Gabon par la famille Bongo et rejeter cette énième modification de la Constitution.

A ce titre, le mouvement « Bongo Doit Partir » (BDP-Gabon Nouveau), prenant acte du despotisme désormais avéré d’Ali Bongo au Gabon, rejette avec force toute mesure visant à museler non seulement la diaspora gabonaise, mais également le peuple gabonais.

Alors même qu’un vrai débat national et complet sur la Constitution s’impose, surtout après la débâcle électorale de 2009 qui a montré à quel point la Constitution du Gabon était devenue un chiffon qui avait plus que jamais besoin de toilettage, Ali Bongo et ses sbires préfèrent distraire les Gabonais sur des sujets qui n’ont aucun impact concret sur leur misérable quotidien.

Quel est le rapport entre les misères dont souffrent les Gabonais depuis 43 ans et le besoin d’Ali Bongo de militariser ses pouvoirs ? Quel est le rapport entre le besoin d’empêcher les Gabonais résidant 12 mois à l’étranger de se présenter à l’élection présidentielle et les maux socioéconomiques qui ont miné le pays au cours des 43 dernières années de règne bongoïste ?

Le fait de donner des pouvoirs militaires à Ali Bongo va-t-il comme par miracle transformer le Gabon en pays développé et résoudre les problèmes relatifs à un taux de chômage de 25% qui prive les Gabonais d’emplois, sauver la vie des 1/5 de bébés gabonais qui meurent avant leur cinquième anniversaire, construire les routes inexistantes dont le pays a besoin pour son développement économique, résorber la situation de paupérisation généralisée dans laquelle baigne le pays, construire les hôpitaux et les écoles, réduire la mortalité infantile et adulte, résorber la grande pauvreté qui frappe plus de 70% des Gabonais et défaire le tissu de corruption généralisée qui ruine le pays depuis 43 ans à l’instigation des Bongo ? Le fait d’empêcher les Gabonais de la diaspora de se présenter à l’élection présidentielle est-il ce qui bloque la fameuse politique d’« émergence » d’Ali Bongo, alors même que la prochaine élection présidentielle n’est qu’en 2016 et qu’Ali Bongo n’a pour le moment utilisé qu’une seule année de pouvoir sur les sept que totalise son mandat actuel ? Quelle est donc cette bizarre préoccupation pour une élection présidentielle encore lointaine au moment où le pays attend plus que jamais le développement auquel il a droit ? Pourquoi Ali Bongo passe-t-il plus de temps à organiser la prise en otage de la République  qu’à organiser l’« émergence » du Gabon ?

Le BDP s’étonne que les fameuses « réformes » annoncées avec fracas par le nouveau dictateur gabonais aient non seulement accouché d’une souris plus d’un an après son arrivée frauduleuse au pouvoir, mais que, curieusement, les réformes constitutionnelles attendues par les Gabonais en vue d’une plus grande démocratisation se soient bizarrement réduites à la peau de chagrin despotique annoncée le 21 octobre, une démarche qui, en fin de compte, cache mal une honteuse tentative de tout simplement noyauter, puis réduire au silence, les éléments réformateurs et progressistes que l’on retrouve au sein de la société civile gabonaise, et notamment au sein de la diaspora.

Le plus grave c’est quand les élites du Parti Démocratique Gabonais (PDG), parti au pouvoir, acceptent béatement les sévères limitations des libertés civiles et politiques commanditées par les bongoïstes. Ils ne comprennent pas que ces privations de liberté, et les pouvoirs étendus donnés à Ali Bongo, finiront un jour par les toucher, tout comme les touche déjà le simple fait qu’au Gabon, à cause justement de ce genre de manipulations constitutionnelles, il n’y ait que les Bongo qui aient le droit de diriger le pays. Les pédégistes ne voient-ils pas que, par ces manœuvres absolutistes, il sera impossible pour eux-mêmes ou pour leurs enfants au sein du PDG de rêver de devenir un jour Président de la République du Gabon tant qu’un Bongo sera vivant ? Comprennent-ils l’équation politique qui leur est ainsi imposée, à savoir que la seule manière pour un de leurs enfants de rêver un jour d’arriver au pouvoir au nom du PDG consisterait soit à assassiner tous les membres de la famille Bongo, soit à leur faire eux-mêmes un coup d’état, donc à passer, à l’intérieur même du parti au pouvoir, par des violences inévitables pouvant conduire à une guerre civile en bonne et due forme ? Est-ce cela la manière dont nos compatriotes du Parti Démocratique Gabonais veulent vivre, c’est-à-dire se faire les esclaves d’une famille de bandits ne sachant de la vie que la jouissance animalière, et tout cela au détriment de l’intérêt et du bien communs ?

Ali Bongo, on peut le dire, se situe dans la droite ligne déjà tracée par son père pendant 42 ans, celle de la destruction massive des intelligences dont peut regorger le Gabon. Quand ces intelligences réformatrices ne sont pas corrompues et reconverties dans la politique de la « mangeoire » au sein du PDG, elles sont tout simplement exclues de tout processus décisionnel  et des grands débats nationaux.

C’est une honte.

Et pourtant, ce ne sont pas les vrais chantiers de réforme qui manquent au Gabon. Or, sur ce point, Ali Bongo a, au bout d’une année de gesticulations névrotiques dans tous les sens, fait montre d’un immobilisme excessif. Non seulement parce qu’il a totalement galvaudé le sens du mot « réforme » en présentant comme « réformes » de simples « mesures » gouvernementales visant à résoudre des problèmes ponctuels, mais également parce que ces mesures tant vantées n’offrent aucune garantie de résolution durable puisque non basées sur des attitudes résolument réformistes et démocratiques. Voilà pourquoi toutes les mesures engagées par Ali Bongo ont, par la suite, échoué car toute idée de « réforme » non basée sur ce qu’on appelle la réforme des INSTITUTIONS est automatiquement vouée à l’échec. Lancer des projets de route, de construction de ceci ou de cela n’est pas ce qui avance un pays. Ce qui avance un pays, ce sont les institutions, dès lors que celles-ci sont huilées et outillées en vue de l’implantation et de l’affirmation de l’état de droit, et donc, du progrès.

Autrement dit, comme l’a dit Barack Obama aux jeunes leaders africains à Washington en août dernier, il ne peut y avoir de développement économique ni de progrès sans démocratie. La condition du progrès consiste donc à d’abord asseoir les paramètres de démocratie (garantie des libertés fondamentales) et d’état de droit (mécanismes de contrôle de l’action gouvernementale), sans lesquels on aboutit à l’immobilisme et à la dégénérescence. Les nations sont, a priori, confinées à deux choix simples et absolus : soit elles s’engagent sur la voie de réformes sincères en vue du progrès national, auquel cas elles choisissent une démocratie sans fards, soit elles s’engagent sur la voie de l’absolutisme, auquel cas elles s’engagent dans le type d’arbitraire dans lequel s’est engagé Ali Bongo depuis un an. Chez les Bongo, la culture du despotisme qui les mène à la personnalisation du pouvoir et la conception familiale et clanique du pouvoir sont tellement implantés que cette famille n’a jamais su faire la distinction entre l’intérêt national et l’intérêt clanique ou familial. Et la notion de fierté nationale leur est tellement étrangère qu’il serait plus facile à un animal de chanter le Mvet qu’à un Bongo de respecter la Constitution.

En d’autres termes, donc, il faut désormais aux Gabonais se poser les bonnes questions pour comprendre qu’Ali Bongo n’a, en réalité, proposé aucune réforme progressiste depuis plus d’un an et que, en fait, il se situe dans la logique de continuité qui consiste à consolider les acquis des Bongo au détriment de la nation. Et pour y parvenir, il a entrepris d’organiser la division et les conflits ethniques au Gabon.

A ce titre, les oreilles des Gabonais sont fatiguées d’entendre depuis un an Ali Bongo et ses sbires se plaindre de l’ampleur du problème de l’ethnisme au Gabon. Or, on s’étonne qu’au-delà des mots, aucune mesure ni réforme anti-ethnisme ne soit venue ponctuer les grandes proclamations. La pratique des embauches basées sur l’ethnie commencée sous papa Bongo a connu, en une seule année au Gabon sous le règne d’Ali Bongo, une recrudescence non égalée dans toute l’histoire politique et sociale du Gabon.  Plus que jamais, des ministères  entiers sont aux mains des ethnies correspondant à l’origine du ministre coiffant l’édifice. Toutes les ethnies y passent : Fangs, Punus, Tékés, etc., au point que la tribalisation des effectifs administratifs au sein des ministères a fait de certains ministères des ministères punus, tékés, fangs, etc., avec comme pratique insolite depuis 43 ans le fait qu’au Gabon le poste de Premier ministre soit devenu la chasse gardée des Fangs.

Mais une autopsie plus profonde du phénomène de l’emploi tribalisé au Gabon montre que tout part, encore une fois, des défaillances institutionnelles. La notion d’« Etat » et de ses responsabilités ayant été, sous les Bongo, supplantée par la notion d’ethnie, le Ministre n’est jamais nommé pour servir sa République et développer le Gabon. Il est nommé pour représenter et développer son ethnie, sa région, sa province. Quand Omar Bongo faisait ses campagnes présidentielles et qu’on lui posait la question de savoir pourquoi, lui, Président de la République, n’avait jamais assuré un développement optimal de toutes les provinces du pays, il retournait la question aux villageois en disant : « Mais, n’ai-je pas nommé tel ou tel  fils de chez vous ministre ? Posez-lui la question de savoir pourquoi votre département, votre province, votre village n’a pas évolué ». C’est que, finalement, sous le régime des Bongo, et dans la tête de Bongo père comme celle de Bongo fils, la responsabilité de l’Etat est une notion qui n’a jamais été maîtrisée, et c’est ce manque de maîtrise qui a informé la pratique de la géopolitique à la gabonaise : sous le couvert de vouloir assurer la représentation de toutes les ethnies au gouvernement, on a ignoré la compétence et on a clanifié et tribalisé la gestion des affaires de l’Etat.

Et quand on ajoute à cela le fait qu’Ali Bongo ait organisé sa campagne sur le thème de « Tout Sauf les Fangs », on ne peut que comprendre la recrudescence des approches ethniques au Gabon.

Le problème, en réalité, vient de la même source : les Bongo. Les Bongo ont toujours voulu créer l’amalgame pour se protéger des critiques. Ils ont ainsi présenté toute attaque politique contre eux comme une attaque contre toute l’ethnie téké. Et dans leurs campagnes, ils se sont toujours efforcés de trouver des points d’équivalences entre des slogans comme « Tout Sauf Ali » et le slogan « Tout Sauf les Fangs ». Pourtant, ces slogans sont clairs. Dans « Tout Sauf Ali », c’est le personnage d’Ali Bongo, et par extension, la dynastie des Bongo, qui est visé. Cela n’a rien à voir les Tékés. Par contre, avec « Tout Sauf les Fangs », c’est toute une ethnie qui est visée alors même que le pouvoir politique et militaire se trouve aux mains du clan Bongo, qui n’a rien à voir avec les Fangs. On comprend donc pourquoi, pour Ali Bongo, et son père avant lui, il est important d’entretenir l’amalgame. Ali Bongo sait que sociologiquement il n’a aucune chance de gagner une élection crédible et transparente au Gabon. Quelle meilleure stratégie, donc, que de diaboliser les Fangs aux fins de créer un bloc « bilop » qui s’opposerait à une mythique et hypothétique hégémonie fang, alors même que le seul fang qui avait jadis occupé le poste de président de la République n’avait eu aucune hésitation à laisser le pouvoir à un non-Fang en 1967. Mais c’est par des transactions politiques comme celles-là qu’Ali Bongo a pu accéder au pouvoir car, en 2009, il a voulu se présenter comme le défenseur des « Bilops » contre les Fangs, détourant ainsi le discours politique national, non pas vers la pathétique performance des Bongo au Gabon, mais vers un ethnisme à outrance, ethnisme qui continue, un an après, à faire des ravages au sein de toutes les couches sociales et politiques du pays.

Là où, donc, « Papa Bongo » avait utilisé l’ethnie pour « partager » les responsabilités de son échec, dont le principal moteur fût le Parti Démocratique Gabonais toutes ethnies confondues, Ali Bongo, lui, a fait de l’ethnisme sa première ligne de défense, en dedans et en dehors du PDG. Il ne s’agit plus, dans sa philosophie, d’un débat sur la construction du Gabon, mais simplement d’un débat entre ceux qui veulent dominer le Gabon (les Fangs) et ceux qui refusent cette domination (les « Bilops », toutes ethnies confondues). C’est cela, la méthode Ali : diviser les ethnies pour mieux organiser le pillage du Gabon dans un cadre quasi monarchique. Pourtant, aucune des ethnies du Gabon, qu’elles soient fang, punu, téké ou autre, n’a véritablement profité du règne des Bongo. Les seuls à avoir réellement tiré profit du règne des Bongo, ce sont les Bongo eux-mêmes. Les Gabonais ne sacrifieront pas leur unité à cause d’une seule famille.

Le BDP affirme que le vrai combat pour le Gabon, actuellement, est le combat pour des institutions justes et crédibles, celles-là mêmes que le régime des Bongo se refuse à entériner.

Le BDP-Gabon Nouveau, et le peuple gabonais avec lui, rejette le pouvoir d’Ali Bongo comme un pouvoir illégitime construit sur un socle institutionnel illégitime. Il met Ali Bongo en garde contre toute approche qui viserait à museler non seulement la diaspora gabonaise, mais également le peuple gabonais, aux fins de les exclure du débat national.

Le BDP-Gabon Nouveau, et le peuple gabonais avec lui, rejette avec force la révision constitutionnelle illégale entérinée lors du Conseil des ministres du 21 octobre 2010.  Il n’acceptera comme réformes que celles basées sur un modèle constitutionnel démocratique entériné par une conférence nationale souveraine et basé sur la matrice constitutionnelle proposée en 2009 par le mouvement « Bongo Doit Partir » dans le cadre de la Coalition du Refus et de Salut National, une coalition de Gabonais de la diaspora qui avait pris soin de se rassembler à Bruxelles pour imaginer, pour le Gabon, un modèle constitutionnel capable de transformer notre pays en état de droit.

Si Ali Bongo n’a pas peur de la démocratie et de la transparence, qu’il commence immédiatement des négociations avec le peuple gabonais sur la base de ce modèle constitutionnel avec en toile de fond la convocation conséquente, d’abord d’une conférence nationale souveraine, ensuite d’un référendum, qui entérineront, une bonne fois pour toutes, les progrès démocratiques du Gabon. Et cela devrait être suivi, dans la foulée, de nouvelles élections plus crédibles qui établiraient la légitimité à a fois des institutions et de ceux qui les dirigent. Si Ali Bongo est réélu dans un tel cadre transparent, les Gabonais s’inclineront. Mais sans une telle avancée démocratique, le peuple gabonais sera prêt à agir dans tous les sens et domaines qui lui paraîtront nécessaires, en vue de l’établissement d’une démocratie réelle et durable au Gabon.

En outre, le BDP-Gabon Nouveau appelle les Gabonais épris de démocratie à continuer à se mobiliser pour un Gabon meilleur. Il ne s’agit plus aujourd’hui de se mobiliser autour des bongoïstes au pouvoir qui continuent de fomenter la mort du Gabon. Il s’agit encore moins de se mobiliser autour des bongoïstes assemblés au sein de la pseudo-opposition qui, depuis l’élection ratée d’août 2009, s’est établie en complice non seulement de cette mort, mais aussi de la confiscation du débat politique au profit d’Ali Bongo.

Il s’agit aujourd’hui  de se mobiliser autour de Gabonais nouveaux, ceux-là mêmes que le régime Bongo veut aujourd’hui ostraciser parce qu’il les sait engagés avec sincérité dans le combat pour les vraies libertés publiques et le bien-être de tous, sans considérations ethniques, de sexe ou d’origine.

Le peuple gabonais refuse désormais de se taire. Il en a également assez de subir et de souffrir. A la dictature toujours grandissante des Bongo au Gabon, il est prêt à répondre par la violence de son droit à la révolution. Si les Bongo se croient tout permis au Gabon, ils ne connaissent pas vraiment les vrais Gabonais. Si les Bongo croient que quelqu’un a dit quelque part qu’ils sont les seuls à pouvoir diriger le Gabon comme si ce pays était une monarchie, qu’ils se détrompent. La peur qu’ils se sont évertués à semer au Gabon depuis 43 ans doit changer de camp. A la violence dictatoriale des Bongo, les Gabonais répondront par tous les moyens violents à leur disposition. Nous ne nous laisserons plus endormir par les faux discours de paix alors que les Bongo s’accaparent les richesses nationales générations de Bongo après générations de Bongo. Nous en avons marre.

Si c’est la violence que les Bongo veulent au Gabon, ils trouveront de vrais Gabonais sur leur chemin. Advienne que pourra.

Fait à Montclair dans le New Jersey (USA), le 21 Novembre 2010

Dr. Daniel Mengara
Président, « Bongo Doit Partir »
Professeur d’études francophones, Montclair State University, New Jersey, USA.

P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey, 07052, USA
Tel: 973-447-9763
Fax: 973-447-9763
Site: https://www.bdpgabon.org


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