La Françafrique colle aux basques de la famille Bongo
Après le scandale Elf puis l’affaire des «biens mal acquis», les soupçons de financement de la vie politique française plombent le clan gabonais.
«Omar Bongo était le président africain préféré de la France.» Ce commentaire d’un diplomate américain, sur une note de juillet 2009 dévoilée par WikiLeaks et mise en ligne mercredi par le quotidien espagnol El País, insiste sur un rapport d’amitié largement fondé sur l’argent.
A la tête d’un micro-Etat pétrolier de 1,4 million d’habitants, Omar Bongo a incarné la Françafrique, se montrant généreux avec Paris, qui l’a longtemps soutenu. Bongo est mis en selle en 1967, à la grande époque de Jacques Foccart, conseiller de Charles de Gaulle. Il cultive des liens d’amitié avec Valéry Giscard d’Estaing puis «Papamadi», le surnom de Jean-Christophe Mitterrand quand il était le conseiller Afrique de son père à l’Elysée (1983-1992). Bongo a été si influent qu’il a obtenu la tête de deux ministres français de la Coopération accusés d’impertinence, le socialiste Jean-Pierre Cot en 1982 puis Jean-Marie Bockel en mars 2008.
«Le Gabon sans la France, c’est une voiture sans chauffeur, la France sans le Gabon, c’est une voiture sans carburant», écrivait Omar Bongo dans les années 80, au faîte de sa gloire et de sa puissance. Mais la relation fusionnelle, qui passait par l’exploitation du pétrole gabonais par Elf et le financement de partis politiques français par le Gabon, a mal fini. Bongo faisait semblant de ne pas y croire. «Si la France me lâche, je lâche la France», avait-il répondu à un journaliste qui l’interrogeait, alors que la relation entre les deux pays tournait vinaigre.
Pots-de-vin. En 1997, son nom est cité dans l’affaire Elf. Bongo est soupçonné d’avoir aidé Loïk Le Floch-Prigent, le PDG de la société pétrolière, à renflouer un groupe textile français, Maurice Bidermann, pour des motifs très personnels – liés au divorce du patron d’Elf et à des arrangements favorables à sa femme. Un pan de voile est levé sur un système de commissions et pots-de-vin qui impliquent des politiques français. Eva Joly, la juge qui enquête sur l’affaire, place un des comptes suisses de Bongo sous séquestre.
Dix ans plus tard, le président gabonais est attaqué en France pour détournement de fonds dans l’affaire des «biens mal acquis». Sur une plainte déposée en mars 2007 par les associations françaises Sherpa et Survie, ainsi que l’ONG Transparency International, une enquête est ouverte sur le patrimoine de trois chefs d’Etat d’Afrique centrale : les 33 appartements et hôtels particuliers détenus par la famille d’Omar Bongo, d’une valeur de plus de 150 millions d’euros, mais aussi les propriétés de son beau-père, Denis Sassou-Nguesso, président du Congo-Brazzaville, et les voitures de luxe de Teodoro Obiang Nguema, à la tête de la Guinée-Equatoriale.
Scandale. Après quatre décennies passées à la tête de son pays, le doyen des chefs d’Etats africains, qui se sent trahi, s’éteint à l’âge de 73 ans en juin 2009 dans un hôpital espagnol. Il laisse à son fils Ali, alors ministre de la Défense, un héritage empoisonné. Prompt à se faire élire président, en août 2009, lors d’un scrutin contesté marqué par des émeutes, Ali Bongo ne va pas seulement devoir gérer l’affaire des biens mal acquis. Il est éclaboussé par ce nouveau scandale : selon le câble américain, il a aussi bénéficié de l’argent détourné. Déjà, on s’interroge sur Internet en Afrique : «Ali Bongo va-t-il rembourser l’argent pillé par son père ?» Pour l’instant, rien n’est moins sûr.
SUR LE MÊME SUJET
Omar Bongo, l'ex-président gabonais décédé en 2009, aurait «contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy». C'est ce qu'a affirmé un proche de l'ancien chef d'Etat africain aux journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung.
Leur «enquête sur les milliards volés de la Françafrique» est publiée dans un ouvrage à paraître jeudi intitulé «Le scandale des biens mal acquis».
L'accusation émane de Mike Jocktane, conseiller personnel d'Omar Bongo depuis 2005 promu directeur adjoint de son cabinet en janvier 2009, avant de rejoindre l'opposition à Ali Bongo, qui succède à son père en août de la même ...
Lire l'article
"Je ne connais pas la Françafrique", a affirmé jeudi le président gabonais Ali Bongo en réaction aux accusations de Robert Bourgi sur des financements occultes à des dirigeants politiques français par des présidents africains, dont le défunt président Omar Bongo.
"C'est une affaire qui ne nous concerne pas. (...) C'est une affaire qui pour moi relève du passé, je ne connais pas la Françafrique", a déclaré le président gabonais à l'issue d'un conseil des ministres délocalisé à Franceville (est), en référénce à l'expression désignant des réseaux opaques entre la France et des pays africains.
"Il faut croire qu'il y a beaucoup de ...
Lire l'article
Le président français doit déjeuner avec son homologue gabonais, réélu dans des conditions douteuses en septembre.
Renouer des liens distendus par des derniers mois plutôt agités. Ali Bongo est arrivé à Paris jeudi soir, pour sa première visite bilatérale hors du continent africain en tant que président. Il devait s'entretenir avec Nicolas Sarkozy ce vendredi midi.
Au menu de cette «visite de travail», selon un communiqué de l'Elysée, des discussions sur le sommet de Copenhague, ainsi que sur la prochaine entrée du Gabon au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Mais aujourd'hui, c'est davantage le symbole que l'intérêt diplomatique qui importe. Ali Bongo, ...
Lire l'article
Une centaine de personnes a manifesté ce samedi à Paris, pour contester l'élection d'Ali Bongo et le soutien que lui accorde la France.
Une fillette s’avance au-dessus de la barrière, une rose blanche à la main, et la tend au gendarme qui lui fait face. Les manifestants de ce samedi, Gabonais pour la plupart réunis à Paris, ont fait dans le symbole. Pour certains vêtus de costumes et de lunettes noires, les quelque 150 manifestants ont joué un cortège funéraire, celui de la mort de la Françafrique - ces relations troubles entre la France et les pouvoirs africains-, dix jours après ...
Lire l'article
Omar Bongo Ondimba était incontestablement le dernier pilier de la Françafrique. Depuis qu’il a pris le pouvoir en 1967 jusqu’à sa mort officiellement déclarée le 8 juin 2009, le patriarche de Libreville avait servi tous les chefs d’Etat français et, en retour, avait toujours été servi par eux tous. Fin connaisseur des arcanes de la vie politique française, il avait même financé plusieurs campagnes électorales en France. A ce titre, il bénéficiait du soutien indéfectible de Paris, qu’il avait également aidé à s’extirper de plusieurs guêpiers en Afrique. La solide implantation de la France au Gabon par le biais de ...
Lire l'article
L’inamovible président du Gabon est mort hier à 73 ans d’un cancer.
Depuis le décès de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, fin 1993, il avait repris vaillamment le flambeau d’une «Françafrique» en déclin. Doyen des chefs d’Etat sur le continent, le président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, est mort dimanche des suites d’un cancer aux intestins dans un hôpital de Barcelone. Il avait 73 ans, et en avait passé plus de quarante au pouvoir, sans coup d’Etat. Un record.
Propulsé en 1967 à la tête du petit émirat pétrolier du Golfe de Guinée, ce petit homme aux lunettes noires aura connu et fréquenté pas ...
Lire l'article
Aujourd’hui, 2 juillet, le Président français Nicolas Sarkozy reçoit à l’Elysée le Président du Gabon, Omar Bongo. Ce dernier, interviewé par RFI en marge du 11ème Sommet de l’Union Africaine (qui s’est achevé hier en Egypte), vient de déclarer à propos du président zimbabwéen Robert Mugabe, dont l’élection est contestée par la communauté internationale en raison des violences qui l’ont accompagnée : « Il a été élu, il a prêté serment, il est là avec nous, alors il est président ; on ne peut pas lui demander plus. Ils ont fait des élections, je crois qu’il les a gagnées ». ...
Lire l'article
C’est le temps de rappeler les copains et de remémorer ses services. Marchiani joue à sauve-qui-peut et demande en même temps sa grâce, histoire de…
L’opération « Il faut sauver le soldat Marchiani », lancée au détour d’une question du journaliste Vincent Hervouët lors de la dernière intervention télévisée du bon président Sarkozy, s’accélère. Le parquet général de la cour d’appel de Paris a même transmis, en fin de semaine dernière à la Chancellerie, son dossier de recours en grâce, a-t-on appris hier au détour des dépêches d’agence. Une étape de plus de franchie pour éviter au préfet Jean-Charles Marchiani, alias ...
Lire l'article
Un reportage E-D-I-F-I-A-N-T sur la Françafrique diffusé sur Canal + le 13/04/2008. Autrefois, la Françafrique se cachait. A présent, tout se fait au grand jour sans que personne ne semble trouver à y redire. Reportage sur la visite à Libreville du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant et du secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet le 10 avril dernier. Voir article AFP.
Lire l'article
"L’un des premiers freins au développement, c’est la mauvaise gouvernance, le gaspillage des fonds publics, l’incurie de structures administratives défaillantes, la prédation de certains dirigeants, la Françafrique est moribonde. Je veux signer son acte de décès". Paroles martelées le 15 janvier 2008 par Jean-Marie Bockel, alors secrétaire d’Etat à la Coopération de France. Et ce n’était pas tout : plusieurs semaines après, 2 étudiants gabonais étaient expulsés, et, surtout, France 2, l’une des chaînes publiques, diffusait une élément sur les biens immobiliers d’Omar Bongo Ondimba, un documentaire repris du reste par TV5.
De même, Denis Sassou N’Guesso ne sera pas épargné, ...
Lire l'article
Françafrique : Sarkozy aurait aussi bénéficié des mallettes de Bongo
Accusations de Bourgi: “Je ne connais pas la Françafrique”, dit Ali Bongo
Ali Bongo vient renouer les liens de la Françafrique à l’Elysée
«Ali Bongo, le nouveau-né de la Françafrique »
La Françafrique survivra à Bongo
Avec Omar Bongo, c’est un bout de la Françafrique qui disparaît
Bongo plus fréquentable que Mugabe. Prime à la Françafrique !
Françafrique: Et si Marchiani tirait le Bongo
Françafrique: La non rupture: La Françafrique a de beaux jours devant elle
Françafrique: Joyandet est allé faire allégeance à Bongo
Votez cet article (Cliquez les étoiles · 1 = mauvais - 5 = excellent)

Loading...