Socialisez

FacebookTwitterRSS

Gabon : Pour les législatives 2011, la biométrie n’est plus possible

Auteur/Source: · Date: 14 Juil 2011
Catégorie(s): Analyses,Lamentations,Opinion,Politique

A force de laisser quelques hommes impopulaires et incompétents de notre majorité faire la pluie et le beau temps sur des questions pourtant très importantes telle que la préparation des élections législatives avec un système à caractères biométriques, nous sommes dorénavant réduits à prendre acte des exigences du peuple gabonais et de l’incapacité du gouvernement à pouvoir y répondre. Cette situation complexe tend à conduire notre pays inexorablement vers le chaos si des mesures républicaines ne sont pas au rendez vous. Et c’est le moins que l’on puisse dire quand on a tous été témoin des évènements qui ont plongé la Côte d’Ivoire dans une semi guerre civile.

Est ce le spectacle macabre que nos dirigeants souhaitent offrir à notre beau pays ?

Il faut quand rappeler publiquement que cela fait maintenant quelques années que la question de la biométrie subit une négligence volontaire sans nom de la part des tenants du pouvoir. Hier, c’était André Mba Obame sous Omar Bongo Ondimba qui refusait délibérément d’installer cet outil susceptible de garantir un minimum de transparence dans les différents processus électoraux. Aujourd’hui, sous Ali Bongo Ondimba et malgré ses injonctions nées des différentes concertations avec la majeure partie de la classe politique, c’est Jean François Ndongou et le chef du gouvernement qui décidèrent de jongler maladroitement sur cette question fondamentale alors que le contexte politique national et international a brutalement changé.

De quoi ont peur les tenants du pouvoir quand à chaque fois il s’agit de transparence et du respect des droits du peuple gabonais?

A ce jeu de dupe inintéressant voire débile, le peuple gabonais ne pouvait mieux espérer que la décision de la Cour Constitutionnelle qui par devoir républicain ne s’est pas inscrite dans la logique des théories jadis usitées. C’est pourquoi, la publication de sa décision fracassante a surpris plus d’un, surtout nos amis de la majorité. On pouvait d’ailleurs entendre dans certains couloirs privés bien introduits : « Mborantsouo et ses pairs nous ont eu » oubliant même que la Cour Constitutionnelle demeure avant tout une institution publique au service du peuple.

Effectivement, en observant de plus prêt la position de la Cour Constitutionnelle, il n’y avait aucun cas de force majeur pouvant justifier le report des élections législatives. Il fallait à tout prix arrêter l’inconscience grandissante de ces hommes chargés de gérer ce dossier déjà bien fragilisé et mettre le gouvernement de Paul Biyoghe Mba face à ses responsabilités. D’ailleurs, on se demande bien comment va-t-il s’en sortir ?

La hauteur prise par Marie Madeleine Mborantsouo et ses pairs a coupé cette chaîne d’union boiteuse et profanée qui ne devait plus imposer ses lois et règles en temps qu’elle marginalisant celles de la République. Angèle Assélé avait pourtant bien chanté : « Aujourd’hui les données ont changé ».

Et voici que nos membres du gouvernement sont contraints de creuser deux fois plus leur ciboulot pour trouver une solution qui éviterait le Gabon de plonger dans le précipice de l’Histoire. Pourtant, le premier ministre et ses collaborateurs disposaient d’un temps considérable pour que la question de la biométrie soit régler une fois pour toute. Rappelons tout de même que, dès la fin de l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, la problématique évoquée ci-dessus avait été au cœur des priorités de la classe politique dans sa majorité. Ce ne sont pas Ban Ki Moon et Nicolas Sarkozy qui pourront dire le contraire.

Aujourd’hui, il est techniquement devenu impossible d’introduire le système biométrique dans le jeu électoral dans les temps qui nous sont impartis. Autrement dit, les différentes étapes exigées par la mise en place de la biométrie sollicitent un certain nombre de préalables. Ils sont même connus de la prophétesse Ayo. Nous pouvons d’ailleurs aisément vous les citer : le recensement du corps électoral, l’enrôlement de chaque électeur pour son indentification biométrique, le traitement informatique des différentes données, la production des cartes d’électeurs biométriques, la distribution desdites cartes et toutes les vérifications nécessaires pour limiter toutes formes de contestation.

Or, pour chacune des étapes citées, il faudrait compter au moins deux voire trois mois. Une marge de manœuvre extrêmement serrée, qui en plus ne se prive pas d’étrangler brutalement le gouvernement. Disons que le mois de novembre 2011pourrait être le pire que le ministre de l’intérieur, Jean François Ndongou alias Jeff, pourrait connaître.

Face à cette situation délicate, ce dernier, malgré son air de sainteté, n’a plus d’autres choix: démissionner très rapidement ou accepter de se libérer intelligemment de cette bombe susceptible de lui exploser entre les mains à tout moment.

Mais qui en veut autant à ce grand charmeur du gouvernement, pourtant sage bonhomme? Louis Gaston Mayila semblerait ne pas être trop loin de la réponse, alors qu’il parle.

Tout compte fait, nous ne nous faisons aucun doute que Jean François Ndongou ait déjà pris acte de la volonté du peuple, de la décision de la Cour Constitutionnelle et du verdict des techniciens sur les délais exigés par la « simplicité » que demande la mise en place de la biométrie dans le processus électoral. Ce qui veut dire qu’il ne restera plus au ministre de l’intérieur qu’à refiler judicieusement le « mort né » à son vrai propriétaire s’il souhaitât encore sauver le pays, et pourquoi pas, lui avec.

Cependant, la question se veut tout de même persistante : qui serait ce prétentieux suicidaire politique qui, devant témoins, a osé offrir malicieusement un tel cadeau venimeux au ministre de l’intérieur pourtant initié au Bwiti?

Avant de découvrir l’heureux élu de cette interrogation cynique, il serait opportun que Jean François Ndongou organisât de sérieuses concertations républicaines avec la classe politique de notre pays. Car, de ces rencontres devraient en principe émerger un fichier électoral crédible malgré l’absence de la biométrie, un code électoral complètement rénové et une commission électorale objective et patriotique telle que l’avait récemment proposé le Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance (ROLBG).

Ensuite, le ministre de l’Intérieur devrait, au nom de sa démarche précitée qui se veut logique et cohérente, lever la décision de la dissolution de l’Union Nationale.

En effet, sa sincérité, sa crédibilité et sa réelle volonté d’apaiser le climat politique en dépendent. D’autant plus que, les actions clandestines que mène le parti de Zacharie Myboto sont extrêmement dangereuses pour la consolidation d’un état de droit. Nous constatons qu’elles échappent totalement à tout contrôle administratif, ce qui est nocif pour notre majorité. Or, pour affronter stratégiquement son adversaire, il est toujours intéressant d’avoir une traçabilité de ses différents mouvements. C’est d’ailleurs ce qui semble justifier les échecs des mesures prises par le gouvernement à l’endroit des responsables de ce parti politique et les tensions vives qui sévissent dans le pays.

Par cette décision courageuse et salutaire de Jean François Ndongou en concertation avec l’ensemble de l’exécutif, nous pouvons être garanti que notre pays repartirait sur de nouvelles bases, une fois les législatives passées.

Avec ces actes posés par le successeur d’André Mba Obame qui a visiblement hérité d’un portefeuille ministériel à problèmes, celui ci pourra dorénavant se targuer d’une quelconque virginité politique en plus de se vanter d’un bilan probant dans un des ministères les plus complexes au monde. Aussi, nous ne nous faisons pas l’ombre d’un quelconque doute que, comme un certain nombre d’acteurs politiques de notre pays, Jean François Ndongou pourra considérablement remonter dans l’estime de ses compatriotes sans avoir eu recours à une séance endiablée de Bwiti.

Ainsi, le ministre de l’intérieur aura su avoir l’attitude républicaine qui cadrerait parfaitement avec les attentes de nos populations et celles du Président de la République. Ce dernier ayant à cœur le maintien de la paix dans notre pays et la concrétisation des différents axes de notre projet de société, l’Avenir en confiance.

Enfin, après avoir accompagné Jeff de Mandji dans cette quête d’apaisement, Ali Bongo pourra prendre davantage de hauteur en organisant une meilleure concertation politique. Durant celle-ci, toutes les forces vives de la nation pourront enfin se retrouver. C’est alors qu’il mettra fin une fois pour toute aux stratégies rafistolées sur les lesquelles certaines prostituées politiques de notre pays voulaient surfer pour espérer récolter une minable crédibilité aux yeux du peuple et qu’il a pourtant toujours combattu dans son élan de rénovateur. D’ailleurs, ce ne serait pas un abus de langage si on venait à confirmer que ces rencontres à l’odeur vicieuses donnaient plus l’impression de vouloir humilier l’Union Nationale qui semblait rire aux éclats des stratagèmes infructueux du pouvoir.

C’est dans cette démarche véritablement républicaine puisée des profondeurs intellectuelles de « Missele Eba », qu’Ali Bongo Ondimba pourrait parvenir à se confectionner une légitimité encore plus consistante. Et c’est sans inquiétude, sous la plume reconnue et appréciée de Guy Rossatanga Rignault que le Chef de l’Etat devra asseoir cette approche par un discours historique sur la nécessité de vivre une élection libre et transparente, sur le respect par tous des règles du jeu électoral ouvert à toutes les forces politiques de notre pays et sur la prise en compte de la nouvelle configuration politique et des rapports de force en présence.

Il serait souhaitable que cette prise de parole publique du président de la République intervienne quelques jours avant le début de la campagne électorale. Ce sera aussi l’occasion pour Ali Bongo de dire publiquement à ses compatriotes que, quelque soit leur choix, il présidera avec la nouvelle représentation nationale qui aura pour mission première la concrétisation du projet « Gabon émergent ».

Par Télesphore OBAME NGOMO 


SUR LE MÊME SUJET
Conformément à la loi électorale y relative et sur invitation du président de la CENAP, le Ministre gabonais en charge de l’Intérieur, Jean François Ndongou, a rendu public, le mercredi 21 décembre dernier, les résultats provisoires de l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale, qui s’est déroulée le samedi 17 décembre dernier. A-t-on constaté. Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) obtient selon les chiffres officiels publiés, une majorité écrasante de 114 députés sur 120. Selon ces chiffres, il y a eu 255.570 votants pour 745.645 inscrits soit un taux de participation de 34,28% (65,72% d’abstention). Le PDG obtient 114 (113 en nom ...
Lire l'article
En vue de la tenue du scrutin des législatives du samedi 17 décembre 2011, le chef de l’État gabonais et son gouvernement ont décrété la fermeture des frontières aériennes, navales et routières. Dans les pays où l’on respecte scrupuleusement les libertés et les droits des citoyens, ce type de décret est une mesure de déclaration d’État d’urgence. Il faut rappeler que l’État d’urgence est une mesure d’exception prise par un gouvernement en prévention d’un cas de péril imminent dans un pays ou dans une partie du pays. Il entraîne la restriction des libertés fondamentales, comme celle de circuler librement ou ...
Lire l'article
Plusieurs partis politiques de l’opposition soutenus par certains acteurs de la société civile, tous regroupés au sein de la coalition « ça suffit comme ça », ont réitéré leur détermination, hier, à la faveur d’un meeting place de la tolérance, au carrefour rio (3ème arrondissement de la commune de Libreville), de ne pas participer aux prochaines élections législatives de cette année, sans l’introduction de la biométrie. Tous les leaders des partis politiques de l’opposition rassemblés au côté d’une frange de la société ont tenu le même discours en substance. Après avoir fait lecture du contenu de la réponse du Ministre ...
Lire l'article
LIBREVILLE — Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a réaffirmé mardi soir dans une adresse à la Nation, à la veille de la fête nationale, que les législatives se dérouleraient sans biométrie et a promis de lutter contre la vie chère, dénonçant "les commerçants véreux". Le président a aussi annoncé des mesures dans les dommaines de la santé et de l'éducation. "La Cour a procédé à son arbitrage" sur la biométrie et la demande de report des élections. "Conformément à la légalité républicaine, et en tant que garant de la Constitution, je m'y soumets, comme tout acteur politique doit se soumettre aux ...
Lire l'article
La société a adressé une lettre ouverte, le 28 juillet, à la Fédération international de football association (FIFA) et à la Confédération africaine de football (CAF), dans laquelle elle exprime ses inquiétudes sur l’état d’avancement des chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, à cinq mois du début de cette compétition. Dans ce courrier, publié in extenso, la société civile alerte également qu’«Ali Bongo et le Parti démocratique gabonais au pouvoir ont décidé de "boycotter" la réussite de la CAN au Gabon» en organisant «les élections législatives dont la décision est déjà contestée par l’opposition et la société ...
Lire l'article
Les prochaines législatives donnent lieu, depuis quelques jours, à des analyses et suggestions diverses quant à leur mode d’organisation. Des leaders associatifs, membres de la société civile gabonaise, ont rendu public, le 18 juin, une déclaration portant sur la «transparence électorale au Gabon». Le document énumère des recommandations portant sur les listes électorales, les bureaux de vote et la réforme des institutions, présentés comme conditions sine qua non pour la participation de ces ONG au prochain scrutin. L’intégrale de cette déclaration. DECLARATION DE LA SOCIETE CIVILE GABONAISE SUR LA TRANSPARENCE ELECTORALE AU GABON Suite à l’engagement du gouvernement à organiser des ...
Lire l'article
Le Gabon a officiellement renoncé à l'introduction de la biométrie dans le processus électoral en vue des législatives qui se dérouleront donc d'ici la fin de l'année 2011 et ne seront pas reportées à 2012, a annoncé le ministre de la Communication mardi. La Cour constitutionnelle a décidé qu'il n'y avait lieu ni à évocation de cas de force majeure ni de report des élection législatives (...) Le gouvernement prend acte de cette décision (...) et va organiser les prochaines élections législatives conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, a annoncé le ministre Paul Ndong Nguema en lisant un communiqué ...
Lire l'article
La biométrie aux législatives Gabonaises : Attention !
Chers compatriotes, Une présidence héréditaire ou génétiquement programmée vous pend au nez en acceptant une fois de plus un nouveau somnifère : la biométrie. C’est comme si une amnésie récurrente ou chronique étourdissait l’opinion générale (intellectuels et citoyens lambda) sur la capacité satanique et mutante du bongoïsme quand on sait que le contexte électoral demeure aussi miné que frauduleux sous le même règne. Ali Ben va soumettre la Biométrie à la Cour Constitutionnelle et certains leaders de l’opposition y croient en cette supercherie qu’est la « Biométrie électorale ». Mais de qui continue-t-il à se foutre si ce n’est de vous « ...
Lire l'article
Les responsables politiques et autres acteurs vives de la nation, réunis ce lundi autour du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, sont tombés d’accord sur le report des législatives pour l’année prochaine (2012) avec introduction de la biométrie. Cette décision découle de la première concertation politique du 28 avril dernier autour du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui, avait renvoyé la classe politique à la réflexion en tenant compte d’un certain nombre de paramètres relatifs entre autres à l’organisation de Coupe d’Afrique des nation 2012 (CAN), que notre pays va co-organiser avec la Guinée-Equatoriale. « Compte tenu du faite qu’il ...
Lire l'article
A l’occasion d’un meeting inaugural, hier jeudi au carrefour des Charbonnages, d'une tournée politique qu'il va entreprendre dans les (Six) arrondissements de Libreville, le président de l'Union du peuple gabonais (UPG, opposition) Pierre Mamboundou, a invité à la transparence électorale et plaidé pour l'introduction de la biométrie dans le processus électoral dans la perspective des législatives de 2011. Face aux nombreux militants venus pour l’écouter sur l'actualité politique nationale, Pierre Mamboundou a rassuré, au cours de son meeting inaugural de la tournée dans les arrondissements de Libreville, sur son engagement à poursuivre son combat pour l'introduction de la biométrie et ...
Lire l'article
Législatives 2011 au Gabon : 113 élus pour le PDG (officiel)
Le Gabon en «État» d’urgence pour cause d’élections législatives, le 17 décembre 2011
Les partis politiques de l’opposition disent « Pas de biométrie, pas d’élection législatives »
Gabon: le président Bongo confirme la tenue de législatives sans biométrie
Gabon : Maintien des législatives 2011 pour boycotter la CAN ?
Gabon : Les conditions de la société civile pour les législatives 2011
Gabon/législatives: pas de biométrie, pas de report
La biométrie aux législatives Gabonaises : Attention !
Politique / Les élections législatives reportées pour 2012 avec la biométrie à l’appui
Politique / Pierre Mamboundou plaide pour la biométrie et des législatives transparentes


Votez cet article (Cliquez les étoiles · 1 = mauvais - 5 = excellent)
1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (Aucun vote pour le moment)
Loading...

Auteur/Source: · Date: 14 Juil 2011
Catégorie(s): Analyses,Lamentations,Opinion,Politique
Fil RSS 2.0 · Commentaires/Trackback autorisés

Une Réponse à Gabon : Pour les législatives 2011, la biométrie n’est plus possible

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*