Aux origines de la passivité des Gabonais
Plusieurs lecteurs internationaux, pour la plupart non Gabonais, nous ont posé des questions concernant le manque de réaction du public Gabonais face aux 41 ans de pillage des richesses nationales par la famille Bongo. Ils nous ont demandé comment évaluer avec précision les niveaux de soutien ou d’ambivalence ou de résistance de la population gabonaise vis-à-vis du régime. Bien que ce blog tende à exprimer la situation en termes de dictature contre la population, il est bien sûr évident que la population n’est guère monolithique dans ses désirs, ses peurs ou son engagement à lutter pour sa propre liberté.
Au Gabon, il est certain qu’il y a un très petit segment de la population qui est vraiment favorable au régime. La dictature Bongo a maintenu une délicate matrice de «tribus» et «clans» de soutien, principalement dans les provinces du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo. Pour recruter le soutien d’autres parties du Gabon, ils ont utilisé le parrainage politique et des méthodes différentes d’inclusion sociale et de favoritisme. Au Gabon aujourd’hui, la population peut être divisée en trois catégories:
a) ceux qui sont mécontents du régime et comprennent que le changement doit arriver ;
b) ceux qui sont favorables au régime (une minorité) et c) les ambivalents, ceux qui ont renoncé à s’impliquer et ne se soucient plus de rien. Pour créer des partisans, le régime a besoin d’une coterie de laquais. Cela peut être visualisé comme une série de cercles concentriques de sympathisants fidèles à la cause des Bongos en raison des largesses qu’ils leurs offrent (argent et nominations politiques). Ces personnes ont lié leurs intérêts à la survie du régime Bongo. Comme éloquemment décrit par George Ayittey, l’éminent économiste ghanéen, les laquais des gens comme les Bongo sont:
«des hordes d’hommes politiques, d’enseignants, de professionnels, d’avocats et de médecins eux-mêmes se vendant sous forme de prostitution volontaire et de servitude pour faciliter les diktats de vagabonds qui ont la moitié de leur intelligence. Et maintes et maintes fois, après avoir été violés, maltraités, et souillés, ils sont jetés dehors comme des ordures, ou même pire. Pourtant, encore plus de prostitués intellectuels se bousculent pour prendre leur place … ”
Le seul moyen par lequel un dictateur peut gouverner est par la peur. Comprendre cela amène à reconnaitre que les sous-fifres soutenant le dictateur sont pareillement eux aussi dirigés par la peur. Malheureusement, le long règne des Bongo a créé une situation où la population est devenue abattue par la dictature avec comme conséquence que les Bongo pensent que la passivité des gabonais soit un signe qu’ils peuvent rester au pouvoir pour toujours. Les Bongo vont donc toujours refuser de renoncer au pouvoir. Les Bongos ont éliminé tous les groupes d’opposition significative au Gabon, ils ont truqué toutes les élections dans le pays et ont maintenu le peuple gabonais dans la pauvreté afin d’effacer en lui l’espoir qu’il puisse se débarrasser d’eux. Ce schéma a fonctionné au Gabon pendant des décennies et des décennies et continue à marcher parce que la population a été mise sous anesthésie. Tant et si bien qu’aujourd’hui, Omar Bongo soit capable de simplement remettre le contrôle du pays à son fils, qui bien sûr manque complètement de qualifications pour diriger un pays. Mais combien de gabonais se sont profondément demandés: “Mais comment et pourquoi ces Bongos sont capables de faire ces choses ridicules? » Alors que le peuple Gabonais vit dans une pauvreté abjecte, Ali Bongo dépense 88000 euros pour acheter des costumes. Pourtant, au Gabon, pas grand monde ne parle de cela, parce que ce genre de chose est normal et attendu. La réponse évidente est la peur. Les Bongos sont capables de garder le pouvoir et transmettre le pouvoir à leurs enfants parce que les gabonais ont peur. Parce qu’ils ont convaincu la population gabonaise de croire en l’idée que si quelqu’un devait prendre la parole et s’insurger contre l’imposture, il serait attaqué, emprisonné, voire exécuté. Sa famille serait mise en danger, et ses amis seraient compromis. Il perdrait son emploi, ses libertés, un bras ou une jambe, sinon la vie.
Mais alors que tout cela est réel, la vérité est que, finalement, le peuple gabonais a le gouvernement qu’il mérite. Au Gabon, les Bongos ont rempli la fonction publique, les médias, la magistrature, les forces de sécurité, la commission électorale et la Cour constitutionnelle, de leurs copains et les ont enjoins à servir leurs intérêts. En raison de ce système, tout ce qu’Ali Bongo a à faire est de donner des ordres pour que quelqu’un soit attaqué et quelques voyous qui vivent avec la même peur que la personne à qui ils sont censés faire du mal, feraient ce qu’il dit. Ils le font tous. Des centaines et des milliers de personnes font ce qu’il commande, soit parce qu’il les paie très bien pour le faire, ou parce qu’ils craignent que s’ils ne font pas comme le veut Ali Bongo, quelqu’un d’autre à la solde d’Ali Bongo va le faire pour eux, et cela aura des conséquences fâcheuses, car ils seraient chassés du cercle intérieur. Ali Bongo est un homme, juste un grassouillet d’homme pas très brillant. Comment peut-il contrôler plus d’un million de personnes? Comment peut-il faire peur aux gens? La vérité est qu’il est capable de faire ce qu’il fait parce que de nombreux gabonais, ordinaires, sont prêts à être faibles; de donner ce pouvoir qu’ils ont sur leur vie aux Bongos. Ali Bongo, en réalité, n’a aucun pouvoir mais le pouvoir qui lui est donné par la timidité de la population générale, le pouvoir que tous les Gabonais ont décidé collectivement de lui abdiquer. C’est ça la peur, la reddition de la puissance collective d’un peuple à une famille despotique. Les Bongos gardent le pouvoir parce que le peuple gabonais ne réalise pas qu’ils ont abdiqué leur pouvoir et l’ont donné aux Bongo. Ali Bongo ne pouvait pas simplement prendre le pouvoir si la population avait réellement dit « pas question ! » Aucun homme ne le pourrait. Aucune personne ne peut tout simplement aller dans un palais présidentiel et déclarer qu’il est le leur. Personne ne peut aller dans les coffres de l’état et de retirer purement et simplement des milliards ici ou là selon ses propres caprices ou humeurs. Non, ce sont les gens, la population, qui permettent que cela se produise. Les gens au Gabon abandonnent tout ; leur pouvoir, leur argent et leur vie. Ils disent prenez ce que vous voulez et ce que vous aimez. Pas littéralement, mais par leur inaction, par leur peur, par le fait qu’ils se soient rendus et abdiqués leur pouvoir. Parce qu’il a abandonné son pouvoir aux bongos, le peuple gabonais, ce faisant, a créé un monstre qui le dévore désormais. La question est: “le peuple gabonais peut-il neutraliser le monstre et de récupérer son pouvoir?”
Posted by Charlie M.
Gabon énervant
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