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Gabon : Ali Bongo Ondimba et ses conseillers

Auteur/Source: · Date: 8 Fév 2012
Catégorie(s): Politique

Le chef de l’État ne décide pas de tout, tout seul. Autour de lui, conseillers officiels ou officieux “couvrent” des domaines habituellement dévolus aux ministères.

Le Gabon n’a pas d’hyperprésident. Et Ali Bongo Ondimba (ABO) n’est pas un dirigeant hyperactif, intervenant sur tous les dossiers ou omniprésent dans les médias, comme a pu l’être, par exemple, son homologue français Nicolas Sarkozy au début de son mandat. Toutefois, dans la réforme de son organisation, la présidence gabonaise s’est largement inspirée de l’Élysée. Et plus encore qu’au Château, rien n’échappe au Palais du bord de mer, qui centralise l’essentiel du pouvoir.

Il ne s’agit pas d’assurer la tutelle de tel ou tel ministre, encore moins de le coacher.

Un conseiller spécial

Au Gabon comme en France, le chef de l’État ne décide pas de tout, seul, dans le secret de son cabinet. Il concentre et distille le pouvoir au sein du cercle de ses conseillers, en titre ou non. Pour optimiser son fonctionnement, la présidence s’est dotée de départements techniques, chacun « couvrant », selon ses attributions, un ou plusieurs ministères et étant dirigé par un conseiller spécial. « Il ne s’agit pas d’assurer la tutelle de tel ou tel ministre, encore moins de le coacher », relativise l’un d’entre eux. Il est vrai que, dans cette organisation du travail, la personnalité du conseiller, sa compétence présumée, son influence ou sa proximité avec le président déterminent la nature de ses relations avec les ministres de son « portefeuille ».

Conseiller spécial chargé du département des Affaires juridiques et administratives, de la Justice et des Relations avec le Parlement et les institutions constitutionnelles, Guy Rossatanga-Rignault « gère » ainsi trois ministères (Justice, Intérieur, Relations avec le Parlement). Cet universitaire mal à l’aise avec la politique assure surtout une veille juridique. « C’est un peu la voiture-balai, métaphorise un familier de la présidence. C’est lui qui dit : “Attention, ici nous violons la loi et nous risquons un procès”… »

Chaperons ?

Un autre conseiller spécial au profil très « techno », Jean-Yves Teale, chef du département diplomatie, couvre le ministère des Affaires étrangères… dont le ministre d’État à forte personnalité, Paul Toungui, pourrait difficilement s’accommoder d’un chaperon.

Le biologiste Lee White, patron de l’Agence nationale des parcs nationaux, est, avec Étienne Massard, l’une des éminences grises d’ABO en matière d’environnement. Dans ce domaine, tout est conçu à la présidence, les ministres chargés de tout ce qui porte sur le développement durable, le réchauffement climatique ou encore l’écotourisme se bornant à appliquer les orientations revêtues de l’imprimatur présidentiel. Quant aux dossiers concernant la santé publique, ils atterrissent sur le bureau de Radwan Charafeddine, dans l’une des ailes de la présidence.

Leur profil n’a rien à voir avec celui des conseillers politiques du président : Michel Essonghe, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou et Emmanuel Ondo Methogo. Déjà influents sous Omar Bongo Ondimba, ils murmurent eux aussi à l’oreille de son fils et successeur, mais sont devenus beaucoup plus discrets.

Parole et image

L’autre pôle de concentration du pouvoir se trouve au secrétariat général de la présidence, où Laure Olga Gondjout, femme de réseaux – dans le monde politique bien sûr, mais aussi dans les médias -, en impose. Elle a quitté le ministère de la Communication, mais, depuis la présidence, garde la haute main sur la communication gouvernementale. « À la suite de votre demande d’entretien avec le ministre, nous avons adressé une demande de conduite à tenir au secrétariat général de la présidence »… répondent invariablement les cabinets ministériels aux journalistes. Et gare aux ministres qui parlent trop, trop vite ou à tort et à travers. Courroie de transmission entre le politique et l’administratif dans la structure fonctionnelle de la présidence, la secrétaire générale, qui a rang de ministre d’État, assure à la fois le rôle de conseillère du président et de coordonnatrice des politiques définies par ABO.

Le secrétariat général s’affirme également en publiant une newsletter sur l’actualité présidentielle, manière de ne pas laisser l’image et la communication aux seules mains des « technos », les conseillers Igor Nyambie Simard et Mactar Silla. Ce dernier, ex-directeur général de la Radio Télévision sénégalaise (RTS) puis du groupe camerounais Spectrum Télévision (STV), qu’il a quitté pour soutenir la campagne d’ABO en 2009, s’est lancé dans une aventure éditoriale en lançant le mensuel Le Quorum.

Enfin, le personnage le plus puissant de l’état-major du cabinet présidentiel est sans conteste le directeur de cabinet d’ABO, Maixent Accrombessi, secondé notamment par l’avocat Serge Abessolo, nommé premier directeur de cabinet adjoint il y a un an (à ne pas confondre avec Serge Constant Abessolo, directeur des cérémonies), et Liban Soleman, chef de cabinet. Le rôle de Maixent Accrombessi est modelé sur le style du président. Il est à la fois le filtre auquel ABO fait totalement confiance, agissant en son nom et régulant le flux de visiteurs qui entrent au bureau présidentiel, mais aussi le bouclier qui prend les coups visant le chef de l’État.

Domaines réservés

Depuis son investiture, en 2009, ABO a créé des agences exerçant des activités naguère dévolues aux ministères. À l’Agence de promotion de l’investissement privé (Apip), fondée en 2000, il a ajouté l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiales (Ageos), l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG)… Elles ne s’intègrent pas dans l’organigramme administratif et ont le statut d’établissements publics autonomes, rattachés cependant à la présidence pour des raisons « politiques » liées à l’intérêt que porte le chef de l’État à ces questions.

« Selon les textes en vigueur, il s’agit d’un rattachement, pas d’une tutelle », insiste un conseiller. A priori, ces agences ne travaillent sous la coordination de personne, tout au moins sur le plan administratif, mais gravitent autour du président soit par affinités, soit pour des raisons techniques. Ainsi, si l’une d’elles rencontre des problèmes en matière de droit, le dossier est confié au département des Affaires juridiques… de la présidence.

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N. Sarkozy, D. Cameron et M. Abdeljalil (CNT) à Benghazi le 15 septembre 2011. © Reuters
Côte d’Ivoire et Libye : en 2011, la France est directement intervenue sur le continent, opérant un changement de cap placé sous la bannière du “droit d’ingérence”.

« Il n’est plus concevable que l’armée française soit entraînée dans des conflits internes. […] L’Afrique doit prendre en charge ses problèmes de sécurité », déclarait Nicolas Sarkozy le 28 février 2008 dans son discours du Cap, fixant la nouvelle doctrine de l’ancienne puissance coloniale sur le continent. Quelques jours plus tôt, au Tchad, alors que le régime Déby était sous la menace d’une colonne rebelle avançant à vive allure sur N’Djamena, le président n’avait « pas autorisé à ce qu’un seul soldat français tire sur un Africain ». En fait, il y eut bien des tirs… de semonce. Il s’agissait d’« assurer la protection de nos ressortissants », justifiait alors en off un haut fonctionnaire français. Les apparences sont préservées.

“Habillage finement ciselé”

Trois ans plus tard, en Libye et en Côte d’Ivoire, « l’habillage a été finement ciselé », résume un diplomate ouest-africain pourtant favorable aux deux opérations militaires. La France intervient, mais sous mandat de l’ONU, puisque dans les deux cas une résolution a été adoptée. Qui plus est avec des voix africaines (Gabon, Afrique du Sud et Nigeria). La France frappe, mais elle n’est pas seule puisque la « coalition » en Libye et l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) sont chargées d’occuper le premier rang. Le tout au nom du principe de la « responsabilité de protéger », adopté par les Nations unies en 2005 et héritier du « droit d’ingérence » cher à Bernard Kouchner.

« Gbagbo et Kaddafi avaient dépassé les bornes, nous ne pouvions pas rester les bras croisés : Sarkozy a pris ses responsabilités », se félicite notre diplomate. Il est vrai que les solutions négociées et les compromis préconisés par l’Union africaine ne répondaient pas forcément à l’urgence des situations ni à l’obstination des deux dirigeants, incapables de se rendre à l’évidence. 


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