Le Pérou accuse le Gabon d'être impliqué dans un "trafic illicite" d'individus à la suite d'une dénonciation présentée par les parents de miss Pérou affirmant que leur fille avait été victime d'une tentative de recrutement par un réseau international de prostitution sous couvert d'une invitation à participer à un concours de beauté à Libreville, a indiqué mardi un communiqué du ministère des Relations extérieures péruvien.
Les parents d'Ivete Santa Maria, 22 ans, ont également affirmé qu'à l'occasion de ce concours, baptisé "Miss Humanity", le président du Gabon, Omar Bongo, 67 ans, avait tenté de "séduire" leur fille.
Les parents d'Ivette Santa Maria ont expliqué que celle-ci aurait été retenue pendant 12 jours dans un hôtel de Libreville, après avoir refusé de céder à ses avances et être parvenue à fuir le palais présidentiel, et n'a pu finalement quitter Libreville que grâce à une intervention d'Interpol et d'une ONG anti-prostitution, Nouvel espoir pour les femmes, basée à Paris.
Son retour à Lima est prévu pour mercredi après avoir pu finalement rejoindre Bogota lundi où réside son fiancé.
Selon les parents, Ivette Santa Maria a été autorisée à quitter le Gabon à la condition expresse de se taire.
Le représentant du Pérou à l'Onu Alfonso Rivero a adressé mardi une protestation à l'attaché commercial gabonais auprès de l'organisation internationale dans laquelle il exprime "la grave préoccupation" de son pays et demande "une explication" sur les faits dénoncés.
Les parents de miss Pérou ont indiqué qu'ils allaient engager une action en justice contre une Argentine Fabiana Segovia et un Suisse Patrick Etho, les organisateurs du concours qui cacherait en fait une opération internationale de racolage.
Les deux organisateurs du "concours" avaient contacté miss Pérou par le truchement d'internet et convenu des conditions financières de sa participation.
Mais, à son arrivée à Libreville à la mi-janvier, ces derniers qui allèrent l'accueillir à l'aéroport l'informèrent que le président Omar Bongo souhaitait la connaître.
Elle aurait été alors conduite directement au palais présidentiel où le chef de l'Etat gabonais l'aurait fait conduire à une chambre où il aurait tenté "de la séduire".
Après avoir pu fuir le palais présidentiel, elle aurait été rattrapée par des gardes, mais aurait, une seconde fois, réussi à leur fausser compagnie en sautant du véhicule officiel dans lequel ils l'avaient contrainte à prendre place.
Elle aurait à ce moment bénéficié du secours et de la protection d'un touriste américain présent sur les lieux. Elle a ensuite pu trouver refuge dans un hôtel qu'elle n'a pu quitter qu'au terme de 12 jours.