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Sujet: "EN AFRIQUE CENTRALE LE RAP BANTU!"     Précédente | Suivante
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Conférences L'arbre à palabres africaines et internationales Discussion 11
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Alexandre Ondo Ndong
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26-avr-99, 07h40  (Heure de: New Jersey)
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"EN AFRIQUE CENTRALE LE RAP BANTU!"
 
   "Nous devons recentrer le débat sur l'humain qui est un atout majeur de l'Afrique." Cette citation, est celle de Mme la Ministre Malienne de la Culture et du Tourisme, Aminata Dramane Traoré.

Dans son ouvrage, intitulé "l’Étau, l'Afrique dans le Monde sans frontières, Édition actes Sud". Elle évoque des aspects qui concernent non seulement le Mali, mais de l'Afrique dans un cadre général.
Certains ont d'ailleurs cru qu'elle s'insurgeait contre le FMI. Mais il en ressort de ses prises de position, que le FMI et bien d'autres systèmes, poussent les « États Africains » à prêcher la démocratie et de n'être elles-mêmes pas démocratiques pour un sou. Elles ne laissent pas l'Afrique aucune latitude de se prononcer sur la manière dont les choses vont se dérouler.

Ainsi, par sa méthode, elle met en avant l'humain, dans le concept "maya" qui signifie l'humain en bamabra, mutu en bantu. Ce concept s'adapte à tous les niveaux traditionnels, sociaux et religieux dans nos sociétés. Cette méthode d’approche favorise l’union et la communication à l’intérieur d’un groupe humain ou d’une nation. Dès que vous posez ce même concept dans chacune de nos langues, de suite tout le monde saisit les implications. On ne dit jamais à personne "toi, tu n'es rien" ou "gouda à gouda pour à rien", selon l'expression locale gabonaise. Quel que soit son pouvoir ou son bien, mais quand on lui dit" tu es un "maya", un "mutu" alors il est réconcilié avec soi-même et sa communauté. Comment aurions-nous réussi à vivre ensemble dans un écosystème si ingrat, si difficile, n'eût été ces valeurs de solidarité? Si ce monde doit être un, alors nous, nous le pensons davantage universel qu'unique. C’est le monde auquel le BDP souhaite rétablir. Car les Gabonais, toute option politique confondu ou pas, aspirent à celui-ci pour le plus grand nombre.

Pour recentrer donc ce débat, il faut voir dans quel contexte chacun peut investir et redresser certains aspects du Gabon. L’investissement ici, fait suite à l’engagement d’une pensée, logique ou pas logique soit. Mais à chaque commencement, toute réflexion se façonne comme le nid d’oiseau, progressivement. Et cet aspect se confirme au Gabon malgré l’étouffement de la culture Gabonaise. Il s’agit d’un groupe de jeunes artistes Gabonais ayant pour centre d’intérêt la musique.

Selon un certain O.B du journal continental n°8 MARS 1998, à ne pas confondre avec Omar Bongo, en Afrique centrale, le rap Bantu existe comme dans d’autres villes du monde. La sonorité n’est peut-être pas la même, cela n’empêche que, la musique dans le groupe Siya Po'ossi X, fasse référence aux groupes humains, solidaire pour animer et rappeler les valeurs des traditions gabonaises. De plus, dans le rap, il y a du Hip Hop, mais il ne demeure pas l’apanage des groupes célèbres de l’Afrique de l’Ouest! L’année 1998 a vu l’émergence sur le marché international de groupes d’Afrique centrale conscients de leur différence.
Bien sûr les Positives Black Soul ou Daara J restent une référence, mais l’Afrique centrale émergent des groupes également originaux qui montrent que le hip hop est partout grouillant et débordant, et submerge toute la jeunesse africaine. Plus d’une centaine de groupes au Cameroun! Au point que les Rencontres Musicales de Yaoundé organisent régulièrement des Nuits du Rap à l’Africain Logik de Yaoundé. Une compilation est annoncée, qui reprendra les hits des meilleurs groupes locaux.

Même engouement au Gabon où Libreville fourmille de groupes cherchant à se faire un nom Longtemps catalogué comme voyou, les rappers étaient condamnés à évoluer dans l’ombre. Aujourd’hui, les concerts se multiplient, qui révèlent reprenant les thèmes de toute la jeunesse. Événement pour deux groupes: leur entrée sur le marché français avec la sortie de CD remarqués. Les Gabonais de « Siya Po’oosi X, la terre à abattre en langue fang », ont produit MapaneGroove-Act2 (Distribution MSI), un rap assuré et flow fluide sur 18 titres qui égrènent des textes à faire grincer les dents: « mes rimes sont aussi des armes pour combattre ceux veulent nous battre », déclare l’un d’eux.

Dans l’optique, de corrélation avec des idées du BDP, ils dénoncent les conditions de vie des jeunes et ceux qui détiennent le pouvoir: « Bongo et son arène ». L’autre gabonais de connivence avec le groupe cite « vous avez pourri notre époque! et en appellent à une réaction africaine: l’Afrique, l’Afrique, c’est toi, c’est moi! On attend la sortie prochaine d’une compilation des meilleurs groupes camerounais: Cité M, Malekum-Ful Section Extreme, Bantou Possee, Kevin Kastel, Magma Fusion, Tchek V, Arborigènes, la Source et Umar. Ces derniers, dont le titre signifie: Un Monde Aussi Rebelle, ont été invités en décembre dernier à Marseille par le festival Sud du sud à l’occasion de la sortie de leur CD trois titres: Urban Villageois (Distrib.MGI).

Dans le constat de ces CD, il se trouve que la grande la qualité de leur album et reconnu de tous, c’est de ne plus jouer la copie des groupes occidentaux. Cela commence par utiliser les langues locales dans les textes: « c’est pour faire écouter ce que nous avons à dire au-delà de la population intellectuelle, dans les villages, dit Bilik Jo d’Umar. Je suis Africain, Gabonais, dit Djassi de Siya Po’ossi X. Si quelqu’un écoute mon rap, il doit se poser la question d’où je viens. "Si je ne rappe qu’en français, on pourrait penser que je suis Français" On mélange le fang, le téké, le myéné.... Ce sont nos langues! Mais on utilisera aussi le wolof et le lingala. Tous les membres d’UMAR sont Béti, « nous sommes des Africains: tout est déjà chez nous ». Ils mixent des sons camerounais, africains et occidentaux, du pop et des instruments et rythmes traditionnels comme le kalangou, le mvet, la kora, la flûte pygmée... Siya Po’ossi X se déplace même au village pour poser des questions aux personnes âgées, en prenant des notes: « une fois revenue en zone urbaine, on fait la sauce entre nous, le nyèmbouè quoi! (plat typique gabonais) ».

Les mêmes problèmes sont évoqués dans toute l’Afrique mais c’est au niveau des langues et des rythmes que la différence apparaît: « nous sommes marqués par le bikutsi, le makossa, le merengué plutôt que par le mbalax par exemple » précise UMAR. Les sonorités sont dans notre environnement: il suffit d’y être attentif » dit Ndjassi de Siya Po’ossi X. « L’Afrique doit imposer son propre son! Dont acte...


De la même manière, nous devons imposer notre maturité politique non à l’occidental, mais à la Gabonaise. Un mélange de point de vue même divergent, entraîne une richesse d’idée et de fait pratique lorsque les êtres ont su concevoir, le concept de « l’Homme ». L’exemple de la musique rap gabonaise, ne fait qu’affirmer que l’Homme gabonais est capable de transcender les frontières linguistiques et franchir la pierre d’édification de notre pays. Le fait que la musique ne soit pas chantée qu’en français, montre le souci de transmettre aux autres gens du village ne sachant pas la langue de Molière, de saisir le message. Le rap dans ce cas, devient l’élément catalyseur entre le groupe et le peuple. Le rôle immédiat est donc de faire prendre conscience au peuple de ce qui se passe. Le rap comme la radio servent de lieu de carrefour et d’écoute pour le peuple.


Le BDP répond et se trouve dans cette logique. C’est pourquoi, toute idée venant d’ailleurs trouvera sa place au BDP, quel que soit le groupe politique ou ethnique. Nous devons nous dire, « l’Homme est égal à l’Homme » et par ce concept, l’intégrité de chaque être s’avère indispensable pour la poursuite et l’élaboration de notre pays. Alors, soyons des Hommes d’honneurs. Ceux qui ont détruit leur honneur cherchent les issus de sortie, parce que la voix du peuple est comme celle d’une mère qui maudit son fils.

Eveillons-nous Gabonais, Gabonaise


Alexandre Ondo Ndong


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