Case à Palabres du BDP-Gabon Nouveau

Sujet: "Elf-service/Gabon"     Précédente | Suivante
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mouyabi
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24-mai-02, 06h39  (Heure de: New Jersey)
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"Elf-service/Gabon"
 
  
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Après plusieurs décennies de pompage et des milliards de barils exportés, force est de constater que très peu d'Africains ont vu la belle couleur verte des pétrodollars. Les Gabonais en savent quelque chose. Pendant 30 ans, Elf a pompé du brut dans l'éponge à pétrole qui tient lieu de territoire à ce pays d'un million d'âmes. Sur le papier, le Gabon est un pays au revenu par habitant à quatre chiffres. C'est l'un des rares pays dans ce cas en Afrique sub-saharienne. A priori, le Gabon devrait donc offrir à tout ces citoyens une vie matérielle décente.
Il n'en est rien. Comme Abidjan ou Nairobi, Libreville a ses bidonvilles, les "matitis". Le Gabon est aussi habitué à ces rapports institutionnels et démoralisants qui jettent sur la misère humaine la froide lumière des mathématiques. Selon une enquête du gouvernement gabonais publiée en juin 2001, 28% des enfants de moins de cinq ans "souffrent de malnutrition chronique", dont 7% "sous sa forme sévère". Seulement 17% des bébés de 12 à 23 mois sont vaccinés contre les maladies infectieuses les plus courantes. Près de 65% des ménages ruraux n'ont pas accès à l'eau potable... Avec 2 100 milliards de francs cfa de dette extérieure, le Gabon est aussi un pays endetté jusqu'aux cheveux.
Mais le pire reste sans doute à venir. Dans une dizaine d'années, l'émirat du golfe de Guinée risque d'être en panne de brut. Au cours des trois dernières années, la quantité d'or noir extraite de son sous-sol est passée de 18 millions de tonnes à 11 millions de tonnes. Et les prévisions sont très pessimistes : 9 millions de tonnes en 2003 et une production négligeable en 2010.
Après trois décennies d'euphorie pétrolière, le Gabon n'a donc plus un rond devant lui. Comment en est-on arrivé là ? Sans accuser Omar Bongo de s'en être mis plein les poches Smalto, on peut tout de même, à la lecture de ce bilan très négatif, douter de ses qualités de bon gestionnaire. Bongo ne fait pas dans la rigueur "jospinienne". Doué pour gérer ses affaires familiales et personnelles, Omar semble moins à l'aise quand il s'agit d'équilibrer les comptes de la collectivité.
Brut et brutalités
Dans son malheur, le Gabon a eu de la chance : c'est un pays en paix. En 1999, Bongo a reçu le prix de la stabilité du Conseil des entreprises américaines en Afrique. Rares sont les dirigeants de pays pétroliers africains qui pourraient prétendre à pareille récompense. Les pétrodollars sont comme la bonne sauce : ils aiguisent furieusement les appétits et déclenchent immanquablement de violentes batailles de fourchettes autour de la gamelle de la rente.
Au Nigeria, l'épopée pétrolière s'est accompagnée d'une farandole de putschs et de régimes martiaux. Ce n'est pas l'amour immodéré de la patrie qui a provoqué cet embouteillage de galonnés aux portes du pouvoir nigérian. Mais bel et bien la rente pétrolière. Le gâteau était trop appétissant. Au total, sur les 350 milliards qu'a rapportés le pétrole depuis le début de son exploitation industrielle au milieu des années 60, 100 milliards de dollars ont été détournés. A lui seul, feu Abacha a "bifurqué" 4 milliards de dollars que Obasanjo tente aujourd'hui de rapatrier au pays. La bonne presse nigériane accuse son prédécesseur, Ibrahim Babangida, d'avoir quitté le palais présidentiel d'Aso Rock avec 12 milliards de dollars. Aujourd'hui, le revenu par habitant du Nigeria est de 283 dollars. Juste un peu plus que celui du paysan burkinabè qui n'a pourtant rien d'autre à offrir au marché mondial qu'un peu de millet et de coton. Cherchez l'erreur...
Comme au Gabon, la population nigériane a donc perdu sa chemise au grand jeu du brut. Le pétrole a transformé la politique en clientélisme et démantelé une agriculture qui n'arrive plus à garantir au pays son autosuffisance alimentaire. Le pétrole a en plus agi comme un puissant facteur de déstabilisation.(...)
Extraits du Marabout, Mensuel Satirique Africain


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