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Sujet: "Important document d’analyse la politique Francaise en Afrique."     Précédente | Suivante
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Conférences L'arbre à palabres africaines et internationales Discussion 30
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Adrien Nguema
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29-juil-99, 15h56  (Heure de: New Jersey)
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"Important document d’analyse la politique Francaise en Afrique."
 
   Un ami vient de me faire parvenir ces extraits d’un ouvrage publié par un organisme appelé le Stratedec. Bonne lecture.

Extrait du nouvel ouvrage du STRATEDEC

TITRE: REQUISITOIRE SUR LA RESPONSABILITE DES AUTORITES FRANÇAISES DANS LES DRAMES EN AFRIQUE.

"Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit" Article 19 (Déclaration universelle des droits de l'homme).

AVANT PROPOS: Dans le cadre de son fonctionnement, le STRATEDEC organise des séminaires de réflexions sur des sujets ayant un rapport déterminant avec le développement du Congo. En 1998-1999, son département Relations Extérieures a organisé un séminaire sur le thème : " France-Afrique : les mutations d'une vision esclavagiste du développement du 16e siècle à nos jours ". Cet ouvrage est le rapport condensé des conclusions de ce séminaire ; il ne contient que 50 pages (soit 4 Chapitres), pour éviter un prix de vente prohibitif et favoriser sa plus large diffusion en Afrique et en France. En raison de l'importance de son contenu, le Directoire du STRATEDEC s'est engagé de le faire publier, pour lutter contre la désinformation manifeste des peuples français et africains sur les relations franco-africaines. Il va de soi que le développement du Congo et de l'Afrique noire francophone en général, est désormais intimement suspendu aux réactions de l'opinion publique française ; c'est à ce titre que l'objectif déclaré du STRATEDEC par cette action, est de faire de la politique africaine de la France un sujet fondamental du débat de la future élection présidentielle de 2002. Puisse cet ouvrage changer le cours de l'histoire de l'Afrique francophone. Nous ne saurions terminer cet avant-propos, sans remercier les nombreux auteurs, les associations citoyennes et certaines personnalités éminentes dans le monde, qui ne ménagent aucun effort pour atteindre ce même objectif. Enfin, que les membres du STRATEDEC trouvent ici, leurs inlassables efforts intellectuels récompensés.

Extrait de l'INTRODUCTION: En dépit de l'abondante littérature existante en France sur les problèmes qui ruinent l'Afrique (famines, sous-développement chronique, endettement excessif, guerres civiles, dictatures entretenues par la France, etc.), il est assez choquant de constater que des citoyens français-même les personnes ayant fait des hautes études-, nombreux sont ceux qui discutent et analysent les causes des difficultés de l'Afrique noire, avec une naïveté déconcertante et persistante. Un avantage de disposer d'une information abondante en France qui ne paraît leur servir de rien et nous ne saurions nous montrer surpris, tant en France " la faible implication des intellectuels, de la presse et des parlementaires reste dans ce domaine très symptomatique " écrit Marc Pilon dans l'introduction d'un ouvrage récent sur la coopération française . C'est du reste ce que dénonce le professeur J-F. Médard, lorsqu'il affirme : " Depuis le début , les rapports se sont succédés : la plupart n'ont pas été publics, il ne fallait pas informer la population ; seul le dernier - rapport Michailof - a été rendu public par ses auteurs, en 1993. (…). C'est vrai, depuis toujours, l'opinion française n'a été informée ni de la réalité de la colonisation, ni de la réalité de la post-colonisation. La presse porte là une grande responsabilité, y compris "Le Monde" - peut-être même ce quotidien en priorité, dans la mesure où il passait pour le grand journal sérieux : or, j'aurais beaucoup à dire sur sa politique de l'information concernant l'Afrique " . Que cherche-t-on donc avec autant d'acharnement et de précaution à cacher au peuple français ? Pourquoi ? Ce réquisitoire apporte des réponses précises. Cet appui sert également au STRATEDEC pour s'affranchir du turbo du "secret d'Etat" qui pourrait empêcher la parution de ce rapport. De nombreux témoignages insoutenables et plusieurs études l'attestent : la politique africaine de la France encore appelée politique de coopération ne sert ni les intérêts de la France, ni ceux de l'Afrique, mais plutôt un cercle d'initiés affairistes et mafieux, qui parasitent les structures officielles de l'Etat français au nom du peuple français, en se servant du "secret d'Etat" comme moyen de protection.

Extrait du CHAPITRE 2. LA POUSSEE DES INNOVATEURS ET LES RESISTANCES AU CHANGEMENT DE LA POLITIQUE FRANÇAISE DITE DE "COOPERATION": Ce qui frappe aujourd'hui en s'intéressant aux événements dramatiques qui affectent l'Afrique francophone, c'est sans aucun doute, la levée progressive - mais encore timide- du voile qui protège la politique africaine de la France. Et l'on découvre avec stupeur l'enchaînement des causes et des effets qui continuent à accabler l'avenir de l'Afrique depuis les indépendances dans les années 60. Voici plus de trente ans, en effet, que les pays africains francophones sont indépendants, et l'on constate paradoxalement au fil des ans, une accentuation des souffrances des populations "esclaves" concurremment à un accroissement phénoménal des fortunes de leurs chefs d'Etat ou "maîtres-esclaves" avec l'aide de la France. A l'origine de cette situation se trouve le soutien de nombreuses personnalités françaises aux dictateurs africains avec lesquels de véritables contrats occultes d'enrichissement mutuel ont été signés. En décembre 1979, Chr. D'Epenoux et Chr. Hoche in "Les cahiers de L'Express" constataient que " , le secret devient contagieux. Les tenants et aboutissants de cette politique, à plus forte raison ses dessous, sont des sujets presque tabous ". Et de préciser : " Paris renverse un chef d'Etat comme on déplace un préfet. Et envoie ses légions rétablir l'ordre comme des CRS dans une révolte de vignerons… Des protestations ? A peine quelques chuchotements navrés ou de vaines indignations. Aucune mobilisation générale à l'ONU ; pas de mise au banc des nations. C'est là l'un des aspects les plus singuliers de cette politique : Rarement, des actions engageant à ce point la France - ses finances, ses armes, son image - auront suscité en proportion de si modestes réactions. Les français ? De la Bastille à la République, personne n'a encore défilé en criant : "Bas les pattes en Afrique !"
J-F. Bayart (chercheur au Centre d'études et de recherches internationales) écrivait de façon prémonitoire dans le journal "Le Monde" du 05 mars 1992 : " Aucun des gouvernements qui ont succédé à ceux du Général de Gaulle n'est parvenu à se détacher des péchés originels de sa politique africaine : primauté des relations personnalisées, et plus ou moins occultes, avec les dirigeants du cru ; maternage de pouvoirs autoritaires, rentiers et prédateurs… coopération visant à reproduire le ravaudage monétaire du vieux pacte colonial et une forme d'Etat vouée à la faillite financière (…). Pis encore, laisse se rétablir des pouvoirs autoritaires requinqués par un usage pervers du multipartisme, pouvoirs dont l'incurie intéressée est maintenant avérée. S'il devait se confirmer, ce retour à la case du despotisme prédateur laisserait le champ libre à tous les désespoirs et à toutes les aventures dont celle de la guerre ". Il en résulte un système clientéliste mafieux utile soit au renversement des démocraties naissantes (par le biais des coups d'Etat par exemple), soit à la pérennisation des pouvoirs dictatoriaux (en soutenant par exemple des résultats délibérément tronqués aux élections présidentielles) prétextant les obligations d'accords de défense. Le système de clientèle pudiquement appelé "réseaux d'amitiés" consiste en un échange personnalisé de relations entre chefs d'Etat, mettant en scène leurs ressources clientélaires, pour venir en aide à ceux qui sont en difficultés, afin de les aider à conquérir et/ou conserver leur pouvoir. Dans ce système, on retrouve les grands traits de la politique de coopération française en Afrique analysée précédemment.
Par ce système mafieux, les élites africaines au pouvoir et de nombreuses personnalités françaises se sont constituées de confortables fortunes au détriment des populations africaines esclaves, laissées pour compte. D'ailleurs, la médiatisation des conflits ethniques par des médias ou journalistes gravitant autour du système clientéliste en tant que caisse de résonance, de même que la mise en scène d'une armée française au service des populations déshéritées, ne servent, en fait, qu'à désinformer l'opinion française et internationale, pour cantonner les cris désespérés des populations africaines dans les limites souhaitées par les acteurs dudit système clientéliste. Mongo Beti, dans son ouvrage intitulé " La France contre l'Afrique ", écrit : " Le discours de la coopération franco-africaine institutionnalisée, quand il existe, évoque toujours sous les couleurs de la fatalité les drames africains qu'elle a elle-même encouragés sinon suscités, que du moins elle aurait dû prévoir et pu conjurer " . Dans cet ouvrage, des multiples faits réels vous font pénétrer dans l'essence de cette coopération franco-africaine, en prenant comme exemple la coopération franco-camerounaise. L'ouvrage de J-P. Gouteux apporte également un éclairage déroutant sur le rôle actif joué par l'armée française dans les préparatifs, l'exécution et le contrôle du génocide rwandais, ainsi que la complicité avérée de certains journalistes français corrompus, dont le rôle est la désinformation manifeste de l'opinion française.

De l'Etat galvaudé à l'Etat informel: Contrairement à ce que certains idéologues prétendent, ce n'est nullement l'existence d'une multitude d'ethnies qui est à l'origine des conflits en Afrique noire ; les conflits sont la résultante d'une politique détestable procédant d'une vision étriquée des intérêts réels à long terme de la France en Afrique. L'exemple patent est celui du Congo-Brazzaville où la France a manifestement encouragé la guerre civile, quand elle ne l'a pas tout simplement financée.- D'une part, ainsi que l'écrit "Le Canard enchaîné", " L'explication a la vulgarité des vérités première. Tout conflit politique, tout complot ou toute opération militaire aux abords, ou non loin du golfe de Guinée a les couleurs de l'or noir. La sale guerre de Brazzaville ne fait pas exception à cette triste règle du jeu. (…). Avec l'accord tacite de Paris, des livraisons d'armes via l'Angola, le Gabon et le Sénégal ont permis d'équiper les milices de Sassou-Nguesso. Parfois même, achats et expéditions ont eu la capitale française pour cadre. Exemple: les quelques 25 tonnes de caisses bien lourdes parties de l'aéroport du Bourget, le 04 juin dernier, et transitant par Franceville, au Gabon avant d'être livrées aux hommes de Sassou. (…). C'est l'Elysée qui a mené le jeu ; le gouvernement Jospin a suivi sans trop d'enthousiasme " ou " Autre épisode qui prête à réfléchir : un responsable RPR qui s'intéresse à la coopération et à l'Afrique a pris contact avec des marchands d'armes afin d'en fournir à Sassou-Nguesso. Accompagné d'un ex-général du "client" qui souhaite acheter des missiles, l'homme du RPR affirme - mais est-ce certain ? – avoir obtenu le feu vert de l'Elysée et celui de certains dirigeants d'Elf… On imagine mal une commission d'enquête parlementaire sur ces dérapages incontrôlables".
A la faveur de cet exemple, les participants au séminaire se sont penchés sur une hypothèse de travail qui se présente comme suit. A supposer que pendant la guerre froide, l'URSS ait alimenté en armes de destruction massive, les ethnies corses et basques dans leur revendication indépendantiste face à l'Etat français. Dans l'hypothèse où un conflit armé serait advenu, rares sont ces journalistes ou politiciens qui appliqueraient en France le cadre d'analyse, qu'ils s'empressent d'utiliser par ethnocentrisme en Afrique. On peut étendre le raisonnement à tout le continent européen. Il s'en dégage une idée forte, à savoir: c'est à dessein que la mafia de la coopération a essaimé en Afrique des Etats galvaudés, pour satisfaire d'autres logiques que ceux du développement. J-F. Médard aboutit à la même conclusion : " Ce sont les intérêts des dirigeants africains et français et non ceux de la France et des pays africains qui ont été pris en considération. L'objectif de la France n'était ni la coopération, ni le développement.(…). Nos partis et nos politiciens ont trouvé en Afrique une des sources majeures de leur financement ". La politique de coopération a ainsi encouragé les évasions des capitaux, la violence et la corruption généralisée au point de distordre le processus de développement. On est alors passé en Afrique, comme le dit J-F. Bayart , d'un "Etat kleptocrate", c'est-à-dire pilleur des fonds publics dans les années 70 et 80 à un "Etat mafieux" fondé sur un degré de corruption qui interdit toute saine gestion. Une telle situation a induit un dysfonctionnement des Etats africains francophones, au sens où l'Etat mafieux - l'Etat utile pour la "coopération" - est l'Etat informel. Autrement dit l'Etat qui satisfait le mieux les intérêts à court terme d'une politique de "coopération" sans autre ambition, que le développement du sous-développement de l'Afrique. L'étonnement de F-X. Verschave est compréhensible : " Vous vous rendrez compte que, quelque part, notre propre Etat, notre propre société politique marchent sur la tête, qu'ils sont en train de nier toutes nos valeurs. Nous sommes un pays fondé sur l'Etat, qui croit à l'action publique, et qui cependant considère comme tout à fait normal le détournement systématique du bien public . "Par sa nature même, la politique africaine de la France a été suicidaire, car des pans entiers des conditions du développement ont été atrophiés. Cette mise au point est nécessaire pour démontrer l'inanité du discours fade et raciste postulant que des pesanteurs connaîtrait le développement que l'on sait… " .Ce discours ethnocentrique et raciste est désormais irrecevable. D'ailleurs, J. Romano, dans son ouvrage , démontre que même en France, on a pu constater " le manque d'intérêt pour la productivité avant la seconde guerre mondiale ". Ce n'est qu'au sortir de cette guerre qu'une stratégie volontariste de transformation de la société française sera mise en œuvre, avec l'aide des USA. L'auteur précise:" La logique à l'œuvre dans les missions de productivité et l'esprit qui anime les américains sont clairs depuis le début. Il s'agit bien de transformer en profondeur l'esprit, la manière d'être et de penser des agents économiques français. (…). Les américains mettent comme condition à l'obtention des crédits pour la France, la formation d'un groupe de gestionnaires indigènes, économiquement compétents et politiquement sûrs (et plus généralement, l'établissement d'un ordre social stable) ". C'est en 1948 qu'un groupe de travail sur la productivité est crée au sein du Commissariat général au Plan. Le groupe prévoit… l'envoi de stagiaires expérimentés aux USA, la formation d'hommes capables d'enseigner la productivité (…). La faible compétitivité des entreprises françaises, dans les années 50-60, tient, au moins partiellement, au nombre trop élevé des autodidactes parmi les cadres. Dès lors, le développement des écoles de management, la formation à l'administration des entreprises, les cours de gestion et des sciences humaines appliquées au fonctionnement des entreprises vont lentement se mettre en place ". Et l'auteur d'ajouter que dans ce mouvement, des jeunes " se voient accéder vite à des positions de pouvoir… contre la bourgeoisie établie, contre les vieilles valeurs et les vieilles familles, incarnent les valeurs nouvelles ". En se fondant sur cette coopération franco américaine, il est non moins intéressant d'insister sur quatre idées essentielles.
1- Tout en respectant la souveraineté nationale française, les américains se sont particulièrement investis avec une obligation de résultat, et pas seulement une obligation de moyens. Ce qui explique les conditions draconiennes imposées aux français dont la constitution d'un groupe de gestionnaires indigènes économiquement compétents sur lequel s'appuyer.
2- Cette expérience de coopération n'a pu être renouvelée dans le cadre de la coopération franco-africaine, car la coopération a favorisé des " pratiques désastreuses, en termes de choix industriels, agricoles ou d'infrastructures - qu'on pense au Transgabonais… - , elle a alimenté la corruption, cautionné d'obscurs despotes, sous prétexte qu'ils étaient les amis de la France, permis à des gouvernements incompétents de se maintenir au pouvoir en leur donnant les moyens de continuer à distribuer la manne qui leur tenait lieu de légitimité politique. " . En réalité, les objectifs poursuivis par la France en Afrique n'ont jamais été identiques à ceux que poursuivaient les américains en France. A preuve que sur 40 milliards de francs d'aide publique française octroyés à l'Afrique en 1992, moins de 5% des sommes dépensées ont effectivement été consacrés au développement nous dit S. Brunel ; le reste s'évapore dans des circuits opaques que nul ne vient jamais contrôler. Ce que confirme F-X. Vershave : " On est donc en permanence dans le mensonge. On dit que la priorité de la France, c'est la lutte contre la pauvreté. Le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) a établi un instrument de mesure : il montre que moins de 4% des dépenses de l'aide publique française au développement servent effectivement aux priorités du développement " .
3- L'accès rapide des jeunes élites bien formées à des positions de pouvoir, démontre - si besoin est - l'impératif du renouvellement de l'élite dans une société, pour imprimer une dynamique novatrice. Or, la France - à but de perpétuer le système clientéliste et mafieux - impose aux populations africaines la vieille classe politique, c'est-à-dire la frange la plus exécrable, la plus aliénée et donc la plus dépréciée que le système d'éducation coloniale peut se vanter d'avoir façonné. De véritables épaves humaines, animées par un instinct irascible proche de la bestialité et mesurant en cadavres les étapes de leur règne.
4- Toutes les mesures envisagées à ce jour pour sauver l'Afrique francophone sont de la poudre aux yeux, car elles se placent en aval du problème. Les "spécialistes" de l'Afrique se trompent de réponses parce qu'ils se sont toujours trompés de diagnostic. En effet, ils prennent les conséquences pour les causes. Le diagnostic stratégique établi sur l'Afrique noire au travers du Congo-Brazzaville dans l'ouvrage de Bayonne Oméga et J-C. Makimouna Ngoualat aux Editions l'Harmattan, est sans conteste le diagnostic stratégique qui prend à revers les diagnostics esclavagistes des " pseudo spécialistes français de l'Afrique ", tant il prend en compte plusieurs variables de la société africaine, tout en révélant leurs interactions profondes.
Finalement, pour avoir galvaudé l'Etat et pour l'avoir rendu informel, la France a affaibli l'instrument essentiel d'impulsion du développement ; d'où cette pensée de Montesquieu qui interpelle ses concitoyens : " Si j'avais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce que je suis homme avant d'être français, ou bien parce que je suis nécessairement homme et que je ne suis français que par hasard… Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, ou bien qui fût utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime. " C'est d'ailleurs à cette condition ultime - le développement socio-économique de l'Afrique francophone - que la cohésion linguistique, c'est-à-dire la force unificatrice de la langue française aurait eu des chances réelles de se développer en Afrique. Qu'est-ce la francophonie honnêtement pour des populations africaines dont les besoins les plus élémentaires restent la priorité ? Tous les beaux discours des sommets de la francophonie n'y changeront rien, tant s'en faut, les discours de ces Chefs d'Etat servent à masquer, pour certains, leurs infidélités à la langue française. Le seul et unique vecteur efficace de propagation d'une langue n'est rien de moins que le vecteur économique. David Hume ne s'était pas trompé lorsqu'il écrivit en 1767 : " Laissez les français tirer vanité de l'expansion actuelle de leur langue. Nos établissements d'Amérique , solides et en pleine croissance (…) promettent à la langue anglaise une stabilité et une durée supérieure " . Il en résulte qu'en affaiblissant politiquement, économiquement et socialement l'Afrique francophone, par des stratégies aussi idiotes qu'aveugles - exemple : la prolifération des guerres civiles – la politique de coopération s'apparente à un sado-masochisme, puisqu'elle met en péril les fondements les plus efficaces de l'affermissement de la langue française ; celle-ci étant réputée être la langue de la cohésion nationale. Le cas du Congo-Brazzaville est édifiant.

Extrait de la CONCLUSION: Ce réquisitoire vient de mettre en lumière l'existence d'un véritable système mafieux dans les relations entre la France et l'Afrique. Par une mise en scène efficace, les hommes politiques français et certains journalistes corrompus gravitant autour de ce système mafieux ont réussi à faire croire à l'opinion française que les drames en Afrique résultent de conflits inter-ethniques relevant de communautés primitives incapables de vivre ensemble en harmonie. Par ce système mafieux, de nombreuses personnalités françaises se sont constituées de confortables fortunes au détriment des populations africaines, en détournant par exemple plus de 95% de l'aide publique au développement que les citoyens français sont censés octroyer à l'Afrique. C'est du reste la crainte de voir l'opinion française découvrir la vérité de ces pratiques mafieuses, qu'il est strictement interdit en France de discuter de la politique africaine au Parlement. Cette politique relève du secret d'Etat de la cellule africaine de l'Elysée. Une réaction virulente sur le secret d'Etat est celle de E. Plenel : " Le temps est peut-être venu de nous évader de cette religion du secret d'Etat qui nous fait vénérer, telle une idole primitive, le mystère ésotérique qui serait au principe de l'Etat et, ce faisant, nous emprisonne dans une vision archaïque du politique, toute d'obéissance, de docilité et de fascination " . Pour perpétuer ce système mafieux, il faut à tout prix empêcher l'avènement de la démocratie en Afrique, au risque de voir les dirigeants africains, associés du système, perdre le pouvoir ; d'où le rôle nocif de la France en Afrique, caractérisé par la gestion des coups d'Etat, guerres civiles, fraudes électorales, bref, tous les artifices permettant de maintenir les dictateurs africains au pouvoir. En définitive, lorsqu'il s'agit des peuples d'Afrique noire, toutes les atrocités sont réputées excusables ou justifiées en France. En d'autres termes, que le citoyen français se souvienne chaque jour que:
· En dépit du faste des festivités marquant le 150è anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France en 1998-1999 ;

· En dépit des belles déclarations morales sur l'universalité des droits de l'homme ;

· En dépit du fait que la France se définit comme le pays des droits de l'homme ;

· En raison des atrocités commises quotidiennement en Afrique - exemple récent au Congo-Brazzaville - avec la bénédiction des plus hautes autorités françaises, sans le moindre remords ;

· Sachant que toutes ces atrocités sont le prix d'obtention du "sucre" pour le financement des partis politiques, des campagnes électorales et pour l'enrichissement personnel de certaines personnalités françaises ;

· Finalement, ces écrits de Voltaire sur l'esclavage issu du racisme en 1759 - soit 240 ans après - restent d'actualité, dans la politique de coopération menée par les autorités françaises en 1999 :

Voltaire écrit ae qui suit : Candide, s'adressant à un Nègre étendu de souffrances par terre, lui dit : " Eh, mon Dieu, que fais tu là, mon ami dans l'état horrible où je te vois ? " ; - Le Nègre répondit : J'attends mon maître, monsieur Vanderdendur, le fameux négociant ; " Est-ce monsieur Vanderderdur qui t'a traité ainsi ? ", dit Candide ; - Oui monsieur, dit le Nègre, c'est l'usage ; on nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries et que la meule nous happe un doigt, on nous coupe la main. Quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix monsieur, dit le Nègre, que vous mangez du sucre en Europe.
Afin de mieux fragiliser les Etats africains et les contraindre à accepter ses conditions d'exploitation, la société Elf alimente des conflits armés par un financement et/ou un approvisionnement systématique d'armes aux milices ou autres groupes armés. Cette stratégie permet de détourner l'attention des africains de l'exploitation pétrolière, en la focalisant davantage sur la guerre qui en résulte. "Les dossiers du Canard enchaîné sur Elf" publiés en 1998 révèlent ce qui suit : " L'explication a la vulgarité des vérités premières. Tout conflit politique, tout complot ou toute opération militaire aux abords, ou non loin, du golfe de Guinée a les couleurs de l'or noir ". Et de rajouter : " Bien avant la guerre civile, "Le Canard enchaîné" a décrit ces jeux troubles de Chirac et de nos pétroliers. Après la victoire de Sassou, divers journaux en ont rajouté. " Avec la bénédiction de l'Elysée, la compagnie française aurait donc financé l'effort de guerre de Sassou ", écrit "Le Figaro" du 15/10/1997. " Selon les services de renseignements français (…) les miliciens "Cobras" de Sassou Nguesso ont pu, grâce à des financements occultes fréquents dans les milieux pétroliers, acheter des armes en Europe ", révèle "Le Monde" du 17/10/97.


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