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Sujet: "Avis aux apologistes de Bongo"     Précédente | Suivante
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Conférences L'arbre à palabres africaines et internationales Discussion 44
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The Newsman
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17-nov-99, 16h22  (Heure de: New Jersey)
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"Avis aux apologistes de Bongo"
 
   Deux compatriotes ont attires mon attention en tenant des propos d’une etonnante naivete face aux allegations de blanchiment d’argent dont fait l’objet Omar Bongo.

1-Notre ami Malik de s’insuger: " en quoi piquer le sou des Gabonais et le placer a Citibank devient du blanchiment d’argent?"
Cher Malik, justement le principe du blanchiment d’argent consiste a introduire dans les circuits financiers et bancaires des capitaux d'origine illicite pour ultimement effacer le caractère frauduleux de leur provenance. Vous voyez donc que l’action de Bongo repond 100% a ce critere. Ce dernier en se servant des banques occidentales pour masquer le produit de ses activites douteuses, participait indubitablement a un blanchissage en regle de fonds aux origines plus que douteuses. J’espere que vous saurez faire la part des choses dans le futur.

2-L’eternel Bongoiste Moussavou de beugler: "Je constate que personne n’a accuse Bongo de crime".
Naturellement Moussavou, dans le droit fiscal, c’est le pays ou les fonds ont ete vole qui se doit de porter plainte. Dans le cas Salinas, c’est le Mexique (et non les USA ou la Suisse) qui l’a arrete et incarcere. Les USA et la Suisse ne peuvent qu’essayer de proteger leur systeme financier contre l’invasion d’argent sale. En Finance, a la difference des droits de l’homme (affaire Pinochet, Noriega etc…) le pays qui recoit les sous ne peut pas juger le voleur; le voleur doit etre juge par le pays qu’il a vole. Les Abacha et Bongo doivent etre juges par leur pays respectif. Etant donne qu’au Gabon, la loi c’est Bongo, il n’est donc pas etonnant de constater que la presse Gabonaise, le Senat et le parlement restent tous muets. En plus, Moussavou, Bongo est toujours protege par l’immunite de chef d’etat. Des qu’il quitte le pouvoir, on verra bien si ses comptes sont si propres que vous le pretendez.

Les amis Malik et Moussavou continuent de vouloir jouer les autruches. Malik va jusqu’a nous demander de considerer les articles de presse contre Bongo comme etant des attaques a toute l’Afrique ou encore a tous les noirs. Pauvre Malik, je vous peine. Considerer Bongo comme le symbol de l’homme noir, vous ne manquez pas d’air. Bongo merite d’etre attaque car c’est un criminel, un vil fraudeur, un pourfendeur de nos biens collectifs, bref un etre bien minable. Le meme Malik nous recommande de ne point lire ce que "Le Monde" ecrit sur Bongo. Peut etre cher Malik devrions nous lire religieusement les ecrits de Ngoyo-Moussavou et Mbega-Effa dans l’Union. Il n’y a aucun doute que nous serions mieux informes.

Je vous laisse en compagnie d’un article du monde date du 12 Novembre, et je lance un defi a Moussavou et Malik de me prouver apres lecture de cet article que les activites financieres de Bongo ne correspondent pas a du blanchiment d’argent (l’article utilise les termes suivants: Blanchiment, fraude, pot de vin). Lorsque l’on utilise des societes ecrans enregistres dans les Caraibes pour vehiculer des fonds, il doit y avoir anguille-sous-roche.


Le Monde
12 Novembre 1999
Un rapport du Congres americain revele des faits nouveaux lies a l'affaire Elf; Le president gabonais Omar Bongo est notamment cite.
Par: Patrice DeBEER

La sous-commission des enquetes de la Chambre haute vient, a l'initiative du senateur democrate Carl Levin, de publier un rapport (date du 9 novembre) et de tenir des auditions publiques sur la corruption de personnalites politiques etrangeres et le blanchiment d'argent. Quatre personnes et une banque etaient dans le collimateur: la banque privee dependant de Citibank est accusee d'avoir ferme les yeux sur les operations de Raul Salinas, frere de l'ex-president mexicain, condamne pour meurtre, d'AsifAli Zardari, epoux de l'ancien premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, des fils de feu le dictateur nigerian Abacha, et d'Omar Bongo, son client depuis 1970. Au total, precise le rapport, plus de 100 personnes ont ete auditionnees, des milliers de documents ont ete etudies; la plupart des administrations americaines concernees, ainsi que le FMI et la Banque mondiale, ont egalement ete consultees. Concernant le president gabonais, le rapport fait explicitement reference aux enquetes du Monde sur les liens entre Omar Bongo et la firme petroliere Elf-Aquitaine. Le document precise en outre que les revelations du Monde ont incite la Citibank a, au debut de l'annee, clore les comptes de M. Bongo et a l'aider a developper une strategie de sortie lui permettant de transferer ses fonds de maniere ordonnee vers d'autres institutions financieres. Cela devrait etre acheve l'an prochain. Selon le rapport, la famille Bongo a ete en relation avec les succursales de la banque privee en Suisse, a Bahrein, au Gabon, a Jersey, Londres, Luxembourg, New York et Paris. La plupart de ses comptes etaient geres par une societe-ecran enregistree aux Bahamas, Tendin Investments Ltd, choisie par Cititrust en 1985. Certains comptes parisiens etaient au nom d'une autre societe-ecran, Leontine Ltd. Le bureau new-yorkais de la banque a ouvert un compte special a son benefice, intitule OS. Un autre compte a ete identifie a Geneve, ouvert au nom de la societe-ecran Davenport Associated SA, dont les fonds ont d'ailleurs ete bloques, en 1997, sur ordre de la justice suisse, dans le cours de l'enquete sur l'affaire Elf. De tres importantes sommes ont transite par l'ensemble de ces comptes: les fonds de Tendin ont oscille entre 28 et 72 millions de dollars, ceux de OS entre 1 et 5 millions et ceux de Leontine ont toujours superieurs a 7,5 millions. Citibank a en outre prete beaucoup d'argent au president gabonais, dont 50 millions de dollars en 1994 pour financer la derniere campagne presidentielle de 1993. Omar Bongo devait frequemment recourir aux services de la banque puisqu'elle prelevait 1 million de dollars de commission par an et qu'elle s'est felicitee de ces relations extremement profitables. D'ou venait cet argent? Cette question ne semble guere avoir preoccupe Citibank pendant des annees. Elle s'est longtemps satisfaite des explications vagues fournies par la presidence gabonaise et les gestionnaires de ces comptes - dont le dernier etait le Francais Alain Ober-qui ont parfois ferme les yeux sur l'irresistible enrichissement d'Omar Bongo. Selon le rapport, ils ont pris pour argent comptant l'affirmation d'un consultant du president selon lequel 8,5 % du budget du pays, bien que cela ne soit pas ecrit noir sur blanc pour des raisons evidentes, est utilise a la discretion du president, soit 111 millions de dollars en 1995.

LES DONS O M. BONGO
Ceux-ci ont par contre note la coincidence entre l'ouverture du compte OS-dont le conseiller presidentiel pour les affaires petrolieres, Samuel Dossou, avait la signature-et le controle des revenus petroliers impose par le FMI pour le versement d'un nouveau pret. Une note de Citibank explique par ailleurs la fortune de M. Bongo par le fait que le gouvernement et les compagnies petrolieres francaises comme Elf lui ont fait des "dons" qui ressemblent aux PAC americains (structures habilitees a recevoir des financements politiques). Une autre ajoute: Ce type de transactions est normal pour un chef d'Etat africain. Les revelations du Monde ont-elles surpris la vigilance de M. Ober? Non, a-t-il dit a la commission, il etait au courant, mais ses collegues au Gabon emettaient des doutes sur leur credibilite. Dans un e-mail, M. Rogers, responsable des marches africains de Citibank, a ecrit que Francois Herve (alors chef du bureau de Paris) et moi-meme sommes fermement convaincus que nous devons etre tres prudents et selectifs a propos de la couverture de presse que nous choisissons d'interpreter et de la transmission d'informations sur nos principaux clients, surtout aux autorites de regulation. Les interets gabonais ont regulierement croise les pistes financieres suivies par les juges francais et suisses depuis l'ouverture de l'enquete sur les detournements commis, entre 1989 et 1993, au prejudice du groupe petrolier Elf-Aquitaine. Au printemps 1997, l'immobilisation a Geneve de certains comptes bancaires revendiques par le president Bongo ainsi que la decouverte de commissions petrolieres occultes versees au profit de l'ancien responsable des filiales africaines d'Elf, Andre Tarallo, avaient inspire au chef d'Etat gabonais de telles inquietudes qu'il avait ecrit a Jacques Chirac pour l'avertir des consequences funestes que risquaient d'emporter la poursuite des investigations ( Le Monde du 8 avril 1997). Deux ans plus tard, M. Tarallo s'est trouve contraint de justifier devant la justice suisse les mouvements constates sur ses comptes bancaires, credites de 610 millions de francs entre 1990 et 1997. Devenu conseiller de plusieurs chefs d'Etat africains - parmi lesquels figure M. Bongo -, M. Tarallo a affirme avoir gere des fonds verses par le groupe Elf a l'intention des dirigeants africains et avoir ete mandate pour cela par une haute personnalite africaine dont (il) ne souhaitait pas reveler l'identite en raison des responsabilites d'ordre national qu'elle assume. Le juge de Geneve a identifie M. Bongo derriere cette description, d'autant qu'ont ete saisis des documents signes de sa main et adresses a des banques suisses. La publication de ces informations dans Le Monde n'avait suscite la publication d'aucun dementi, hormis un communique diffuse par l'avocat de M. Bongo, Me Jacques Verges, dans lequel etait affirme que le president gabonais n'avait jamais recu directement de commissions petrolieres versees par Elf. S'il est clairement soupconne d'avoir percu des commissions petrolieres en provenance d'Elf-Aquitaine, M. Bongo n'est toutefois l'objet d'aucune poursuite ni en France, ni en Suisse, ni aux Etats-Unis en raison de l'immunite de chef d'Etat dont il beneficie.



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