Case à Palabres du BDP-Gabon Nouveau

Sujet: "Bongo-Sassou: Attention à la queue du dragon"     Précédente | Suivante
Format d'impression     Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)    
Conférences L'arbre à palabres africaines et internationales Discussion 54
Discussion 54
BDPadmin
Membre doyen
Auteur de: 140 messages sur ce forum, Evaluez ce membre
12-sept-01, 21h41  (Heure de: New Jersey)
Envoyer un message email à: BDP Ecrire un message privé à: BDP Profil de ce membreAjouter ce membre à votre liste des potes  
"Bongo-Sassou: Attention à la queue du dragon"
 
   L'histoire est toujours porteuse de leçons pour ceux qui savent
observer. Et parfois, ceux qui ne savent pas observer ou anticiper les leçons de l'histoire finissent toujours par se faire fouetter par la queue du dragon.

Par exemple, quand Omar Bongo épousa la fille de son voisin Sassou, il n'avait pas par exemple pu prévoir que le Congo Brazzaville finirait un jour dans la guerre civile et que des militaires et autres réfugiés congolais viendraient gonfler le nombre des Gabonais désoeuvrés et appauvris par le Bongoïsme qui aujourd'hui causent de l'insécurité dans les villes, les routes et les campagnes gabonaises. La différence entre l'insécurité d'aujourd'hui et celle des années précédentes au Gabon est
que les criminels et brigands qui rendent la vie impossible aux Gabonais ont des armes.

Ces armes, certaines nous viennent du Congo Brazzaville, tandis que d'autres furent données à des milices du PDG pour intimider les opposants dans tout le pays. Aujourd'hui, ayant été incapable de retirer ces armes de la circulation, le régime Bongo est mis sur les dents et menace. Avec du vent.

Bongo et son régime ont-ils, dans le contexte de l'imbroglio
marito-militaro-politique actuel qui nous lie au Congo Brazzaville, les moyens d'expulser des militaires congolais armés du territoire gabonais sans risquer d'allumer un incendie militaro-guerrier entre le Gabon et le Congo?

Dans un article d'il y a quelques temps, l'AFP rapportait des propos émis par Mboumbou Miyakou menaçant de reconduire chez eux les militaires congolais armés qui sont implantés au Gabon.

D'abord, une telle déclaration surprend car on se pose alors la question suivante: qui sont ces militaires?

Seraient-ce des militaires officiels du Congo Brazzaville de Sassou ou d'anciens militaires ayant combattu Sassou lors de la très génocidaire guerre civile dans ce pays?

S'il s'agit de militaires de l'armée officielle congolaise, Bongo et Miyakou ne sont-ils pas en train de nous dire, sans le savoir, qu'ils ont laissé Sassou Nguesso coloniser tout l'Est du Gabon? Et si des militaires de l'armée officielle congolaise refusent de rentrer chez eux, ceci ne voudrait-il pas dire que l'Est et le Sud-Est du Gabon sont pris en otage par Sassou Nguesso?

Quel scandale!

Et s'il s'agit de milices privées ou rebelles congolaises, cela ne nous avance pas non plus. A moins de nous tromper, où Bongo trouvera-t-il les moyens nécessaires à une telle action d'épuration? Car, en fin de compte, ces militaires pourraient très bien décider de ne pas rentrer chez eux et de prendre en otage tout l'Est du Gabon, ce qui serait le début de la fin du pacifisme social et politique au Gabon!

En jetant un regard troublé du côté du Congo Kinshasa (ancien Zaïre), on se rend compte que l'instabilité et la guerre civile au Congo Kinshasa vinrent des mêmes conditions explosives que Bongo est en train de recréer dans l'Est du pays. Les génocides du Rwanda et du Burundi furent la source de l'explosion militaro-civile dans l'ancien Zaïre à cause de l'afflux de réfugiés armés qui, fuyant les représailles dans leurs pays, sont venus semer l'instabilité chez les Zaïrois. Aujourd'hui, le Congo Kinshasa n'est plus que l'ombre de lui-même, divisé entre des groupes
rebelles et écartelé ethniquement.

Au Gabon, l'enfer viendra des conditions que Bongo lui-même a contribué à créer au Congo- Brazzaville. Ayant épousé la fille de Sassou, il fut celui qui, avec les Français d'Elf, organisèrent le retour de Sassou au pouvoir alors que ce dernier avait patriotiquement accepté la défaite électorale et s'était retiré. C'est également Bongo qui finança une bonne partie de l'effort de guerre de Sassou avec de l'argent gabonais pour permettre son retour. Le génocide congolais porte donc la marque
indubitable de Bongo.

Il est donc ironique qu'aujourd'hui Bongo se réveille ou prétende se réveiller (on a connu plusieurs réveils de ce type dans le passé, sans résultats). A quoi peut bien aboutir un tel réveil? En réalité, ce sont là les gesticulations habituelles de Bongo, surtout à l'approche de chaque élection. Il veut rassurer les populations de l'Est et du Sud-Est gabonais qui se trouvent frappées de plein fouet par une instabilité chronique qui empêche un cours normal de la vie dans ces zones. En effet, des militaires et civils congolais en armes circulent librement
dans ces régions et y font la loi, sans que l'armée de Bongo ne lève le petit doigt. Les villages gabonais se vident petit à petit face à cette insécurité et une bonne partie du territoire gabonais est en train de devenir un no-man's land où sévissent en toute impunité les milices et réfugiés armés congolais.

On reste donc dans un état de scepticisme total quant à la capacité de Bongo à faire quoi que ce soit dans cette zone, à part laisser le Congo prendre, petit à petit, possession d'une bonne partie de notre territoire.

D'une part, Sassou n'a pas encore rappatrié tous ses compatriotes vu que beaucoup ont peur de rentrer chez eux en l'absence de garanties contre de possibles représailles de la part de la dictature Sassou. D'autre part, Bongo serait obligé, s'il voulait vraiment renvoyer les Congolais chez eux, de renvoyer tout le monde, y compris les ressortissants de
l'ethnie de Sassou et de Bongo lui-même qui s'étaient réfugiés chez nous. Cependant, Bongo ne peut procéder à un rappatriement sélectif de peur de donner l'impression d'un filtrage ethnique qui ne ferait pas bonne impression sur le plan international.

En même temps, même si un tel rappatriement était possible, qui en paierait les frais? Sassou ou Bongo?

Mais alors, le grand "mais" serait celui-ci: les milices armées qui sévissent dans les régions Est et Sud-Est vont-elles se laisser rappatrier comme cela alors qu'elles disposent de l'avantage d'être insaisissables dans une jungle congo-gabonaise dont ils maîtrisent les contours?

En gros donc, un tel rappatriement mènerait inexorablement le Gabon dans la guerre civile congolaise car il est facile d'entrevoir, par cette action, l'éclatement d'une guerre contre des soldats fantômes dont personne ne pourra venir à bout. Seuls les villageois gabonais vivant dans les zones troublées en souffriraient.

De plus, l'armée de Bongo est-elle capable de faire une guerre?
Dispose-t-elle des moyens nécessaires à une opération d'épurement d'une telle ampleur? Au Gabon, on a pris l'habitude de parler sans l'appui de faits. L'armée gabonaise, qui n'a jamais fait de guerre, serait-elle capable de faire mieux que l'armée zaïroise face à des enfants-maquisards marchant pieds-nus dans la forêt, enfants-soldats qui créèrent la débandade au sein des forces armées zaïroises de Mobutu Sese Seko et réduisirent sa garde présidentielle à une blague militaire?

Et si un jour, Bongo est forcé par son entourage à lâcher Sassou, Bongo serait-il capable, au cas où Sassou voudrait punir ce beau-fils ingrat, de faire une guerre à Sassou tout en continuant à savourer les délices de sa très chère Edith?

Les questions sont multiples, mais les réponses inexistantes. Les seules réponses constantes restent qu'il faut toujours se méfier des gesticulations bongoïstes à la veille des élections. Les problèmes de sécurité se posent au Gabon avec acuité depuis le milieu des années 80. Pendant ces 25 ans, ils n'ont fait qu'augmenter et aujourd'hui, avec l'imbroglio congolais, sont devenus insurmontables. Ce n'est donc pas avec leurs gesticulations verbales que Mboumbou Miyakou et Bongo vont
les résoudre.

La grande leçon de notre histoire à nous, Gabonais, est que Bongo et sa clique ont fait leur temps. Leurs gesticulations devraient être pour nous désormais comprises comme celles d'un fou parlant à un sourd qui ne peut l'entendre, ou faisant des gestes insultants à un aveugle qui ne peut les voir.

Pour nous Gabonais, il est essentiel de comprendre que le Gabon existe aujourd'hui sans gouvernement et est désormais un pays sans foi ni loi à la tête duquel sévit une clique de cleptocrates qui le vident de sa dernière substance. L'économie gabonaise est par terre et la pauvreté s'accroit à un rythme vertigineux. Aujourd'hui au Gabon, on meurt d'un simple mal de tête quand on est pas de la clique Bongo.

Le constat est donc simple. Rien de bon n'est venu du régime Bongo hier. Rien de bon ne viendra du régime Bongo demain. Voilà pourquoi il est essentiel que Bongo et son régime prennent des vacances bien méritées, pour permettre la construction d'un Gabon nouveau dès maintenant.

Mais nous nous disons toujours ceci: la fin d'un tyran est toujours prévisible quand ce tyran donne l'impression de creuser sa propre tombe. En d'autres mots, les tyrannies sont toujours la cause de leur propre déchéance. Parce qu'elles créent toujours elles-mêmes les conditions de leur fin par des cafouillages totalement insensés, nous, au BDP, ne pouvons qu'encourager Bongo à plus de cafouillages. Il nous débarrassera
ainsi plus vite de lui-même et nous évitera de rechercher des moyens de suppression radicaux si son obstination persiste.

Et si un jour, comme au Congo-Zaïre, on voyait une petite armée de soldats aux pieds nus partir à la conquête du Gabon à partir du Sud-Est, et finir le travail en une petite semaine de combats, personne ne s'en étonnera. On aura compris que Bongo avait lui-même creusé sa tombe, et cette armée aux pieds nus ne faisait que l'aider à y reposer en paix.

Parfois, l'intelligence d'une personne, quand cette personne a fait le constat de son incapacité, consiste à quitter les choses quand elles sont encore "quittables." Continuer à tripatouiller sans fin comme Bongo et son régime le font actuellement relève donc d'une folie suicidaire que beaucoup d'entre-nous ne comprenons pas.

Mais, comme nos parents nous le disaient à l'époque, quand un fou se décide à aller à sa fin, essayez de l'en dissuader. Mais s'il insiste avec violence, écartez-vous et laissez-le aller à sa perte comme il le souhaite.

Cela fait dix ans que le Gabon appelle Omar Bongo à la raison. Il
semble, malheureusement, que sa folie ait dépassé le niveau de
saturation qui aurait encore pu permettre son salut.

Nous, au BDP, ne pouvons dire qu'un seul mot devant une folie aussi suicidaire:

Amen.

------------------------------
BDP-Gabon Nouveau
------------------------------


  Alerte | IP Format d'impression | Modifier | Répondre | Répondre avec citation | Haut

  Sujet     Auteur     Posté le     ID  
  RE: Bongo-Sassou: Attention à la queue du dragon guerrier 19-sept-01 1

Conférences | Retour au forum | Précédente | Suivante
guerrier
Membre doyen
Auteur de: 1 messages sur ce forum, Evaluez ce membre
19-sept-01, 06h16  (Heure de: New Jersey)
Envoyer un message email à: guerrier Ecrire un message privé à: guerrier Profil de ce membreAjouter ce membre à votre liste des potes  
1. "RE: Bongo-Sassou: Attention à la queue du dragon"
En réponse au message #0
 
   monsieur je ne sais qui vous qui avez ecrit de telle oribilite sur mon pere je sais que tt est vrai mais une chose des qu'il sera valse ou des qu'il partira de son propre gre pensez vous aun seul instant que le successeur de son trone pourras faire mieux ?
a vous d'y reflechir pour qu'il y ait changement arret de corruption et cession de pauvrete laisse moi vous dire que il faudrait une mentalite differente que celle d'un gabonais et des sanctions tres severes
car la seule idee d'un gabonais au pouvoir c'est de voler en bon terme et surtout terme direct pour ne pas dire de s'enrichir encore plus qu'il ne le devrais bon je suis desole je doit partir je suis au cyber mais je continuerais plus tard ecrivez moi aussi bye ciao


  Alerte | IP Format d'impression | Modifier | Répondre | Répondre avec citation | Haut

Conférences | Retour au forum | Précédente | Suivante
Evaluez cette discussionEvaluez cette discussion
 

Copyright©1998-2005 BDP-Gabon Nouveau.
Tous droits réservés.