Et Dieu créa les Africains et la France créa Elf Aquitaine !!!Le pillage caractéristique de la période coloniale et celle du néocolonialisme s'est substitué un système d'exploitation pour alimenter l'économie française. Le groupe ELF Aquitaine est né en 1967 de la volonté du militaire de Gaulle de faire de l'Union Générale des Pétroles(UGP), un groupe capable de limiter la dépendance de la France à l'égard des Majors anglosaxonnes. L'UGP, conduite par l'ancien ministre de la Défense Pierre Guillaumat, commence à exploiter le pétrole et le gaz africains dans les années 60. A ses débuts, le groupe dispose d'un service Protection Sécurité Administrative(PSA), chargé officiellement de la protection des installations pétrolières, par tous les moyens : guerres civiles, coups tordus, barbarie...Composés de nombreux agents secrets(une véritable mine de vipères), le service PSA était présidé, dès ses débuts, par un gaulliste, Guy Ponsaillé, qui deviendra, au Gabon, après l'échec d'un coup d'Etat, conseiller politique de Léon Mba.
Le groupe, en situation de quasi-monopole dans les pays francophones(Congo Brazzaville, Gabon, Cameroun...) où il opère, devient rapidement un partenaire incontournable des chefs d'Etat africains et son président est traîté avec les égards réservés à un président. L'influence d'ELF sur les décisions politiques est parfois considérable. Le soutien officieux de la France aux sécessionnistes biafrais a ainsi relié aux intérêts de la multinationale dans la région. résultat : un million de morts. Localement, Elf intervient aussi directement dans la vie politique. Elle finance toutes les fausses élections(pouvoir et oppositions confondus). Ainsi en 1975, au Congo Brazzaville, Elf obtient un assouplissement des contraintes administratives et financières après avois suspendu le paiement de l'impôt sur les sociétés de sa filiale. Elf aide les gouvernements locaux, car elle paye les traitements des fonctionnaires congolais et gabonais. Aujourd'hui, la part d'Elf(maintenant Total Fina Elf) dans la production totale des gisements opérés par le groupe est de 85%. Le Gabon, en 1985, accorde à Shell un permis d'exploitation, permettant ainsi à la compagnie américaine de détrôner Elf de la place de premier producteur du pays. De nouvelles fictions entre l'Etat gabonais et le groupe français ont fait l'apparition en 1990 quand, à la suite de manifestations et de la prise en otage d'expatriés français par des opposants au régime, Elf, décide de chasser Omar Bongo. Le président gabonais débande et lance un appel au groupe de revenir aux affaires.. Elf s'exécute, mais son attitude à l'égard des opposants au régime gabonais est d'autant plus ambiguë qu'un des principaux dirigeants de l'opposition et l'ancien cadre d'Elf, Marc Saturnin Nan-Nguemma, décide de combattre cette exploitation de l'homme par l'homme. Est-il encore vivant, Marc Saturnin Nan-Nguemma ?
Au Congo Brazzaville, la toute puissance de la firme est cependant remise en cause par Pascal Lissouba qui a été dégagé aujourd'hui lâchement par la France. Commençons par le commencement, c'est-à-dire au mois de juin 1992, lorsque Pascal Lissouba est élu président de la République, il gagne, en même temps, les élections législatives. Au mois de septembre 1992, constatant que son pays va mal : un medecin pour 9000 habitants, mortalité infantile élevée, dette extérieure 6 milliards de dollars, retard de paiement des salaires des fonctionnaires, Pascal Lissouba se demande où passe l'argent du pétrole congolais ? Il convoque aussitôt, les responsables de la Multinationale Elf Aquitaine pour gagner un plus de pognon, afin de subvenir aux besoins des congolais, améliorer leurs conditions de vie. La destabilisation de Pascal Lissouba commence. Sans le pétrole africain, que va devenir la France ? N'oublions pas que les Américains détiennent presque la totalité du pétrole mondial. 85% du pétrole congolais est déstiné à la France et à sa Multinationale. En demandant un plus d'argent pour son peuple, Pascal Lissouba ne pouvait plus assurer normalement une bonne gouvernance.
L'opposition(Sassou-Kolélas) , soutenue par Elf, conteste les élections législatives. Au mois de mai 1993, de nouvelles élections législatives. Le résultat est favorable à Pascal Lissouba. Elf réagit, il est contesté automatiquement par l'opposition qui demande l'annulation du scrutin. Pascal Lissouba refuse d'annuler ce dernier. Elf Aquitaine monte Bernard Kolélas et Dénis Sassou NGuesso contre Pascal Lissouba. Kolelas hésite, mais il faut savoir que l'enveloppe d'Elf méritait d'être corrompu. Pour Elf, il fallait que Pascal Lissouba quitte définitivement le pouvoir. L'armée a été divisée entre partisans de Kolélas, de Sassou NGuesso et de Pascal Lissouba. Elf Aquitaine met tous les moyens nécessaires pour aider Sassou et Kolelas, afin de destabiliser Pascal Lissouba. Des barricades ont été dressées dans les quartiers favorables à l'opposion. On compte de nombreuses victimes dans la capitale Brazzaville.
Lissouba décrète à plusieurs reprises l'état de siège dans la capitale(au mois de juillet 1993). Les protagonistes se rendent au Gabon pour une possible réconciliation. C'est impensable. Comment le nouveau musulman Bongo, peut-il réconcilier Pascal Lissouba et Dénis Sassou NGuesso sans les intérêts de la multinationale française ? C'est impensable et très difficile pour le singe gabonais. De 1993 à 1997, Pascal Lissouba n'a pas pu faire ce qu'il voulait faire. Il a été complètement destabilisé par la Multinationale. C'es normal, car le pétrole congolais échappait, de jour en jour, à la France. Elf Aquitaine, soutenant l'opposition, exaspérant Lissouba, semant des troubles partout avec ses agents secrets, la gouvernance de Pascal Lissouba est devenue insuportable. C'est en ce moment que Pascal Lissouba décide de retirer complètement le contrat qui le liait avec la multinationale pour une autre multinationale anglo-saxonne(OXXY). Paris averti, Pascal Lissouba est convoqué au Quai d'Orsay, au Ministère des Affaires Etrangères. Il refuse catégoriquement de se présenter. Il l'avait déjà fait avec Mitterand, lors de son élection à la présidence de la République du Congo. Je me pose cette question : le Congo Brazzaville est-il un pays indépendant ? Quelle est la différence entre ce Congo, les Antilles ou la Corse ? Donc, Pascal Lissouba ne s'est pas présenté. Pour Paris, il faut l'éliminer ou le dégager. La dernière solution est la bonne. Elf Aquitaine arme Sassou NGuesso qui dégage "sauvagement" Pascal Lissouba.
Comment peut-on accepter, en tant que chef d'Etat, que 85% du pétrole de son pays soient accaparés lâchement par une multinationale étrangère ? Certains chefs d'Etat peuvent l'accepter. Par contre d'autres, comme Pascal Lissouba, ne pourront jamais se coucher devant ce crime contre son peuple. Il a eu le courage singulier de revendiquer le pétrole de son pays qui est le bien légitime des populations congolaises. Cet ancien président, dégagé aujourd'hui lâchement par Elf Aquitaine, a toujours fait preuve d'une grande personnalité. Ainsi, le 26 avril 1966, il abandonne ses fonctions de Premier ministre, suite à désaccords avec Marien Ngouabi. De même, en 1973, suite à des divergences avec ce dernier, il quittait le comité central de son parti, la PCT. Son combat pour la démocratie, l'indépendance et la souveraineté de son peuple ne date pas d'aujourd'hui. Dès le 26 juillet 1968, en compagnie de Pierre Thystère Tchicaya, Henri Lopez et Jean Sathoud, il suggerait au président Massemba-Débat de remplacer le dogme sacro-saint du marxisme-Léninisme et de la dictature du prolétariat par l'idée de démocratie nationale. A l'époque, il fallait le faire. Dans le même d'ordre d'idées, Pascal Lissouba publiait, en 1972, une étude intitulée "conscience du développement et démocratie". Un discours panafricaniste. Il sera condamné à mort en 1977 après l'assassinat de Marien NGouabi par SASSOU NGUESSO. Il sera grâcié, mais connaîtra la prison à plusieurs reprises.
Après avoir tué Marien Ngouabi et dégagé lâchement un président démocratiquement élu, Pascal Lissouba, au nom de la France et de sa multinationale, Sassou Nguesso est devenu le dictateur le plus dangereux en Afrique. Après avoir tué 20 000 Congolais, au de la France et de la Multinationale Elf aquitaine, Sassou Nguesso a été reçu comme un héros le 16 décembre 1997 à Matignon. Le 20 décembre 1997, c'est le président Jacques Chirac qui remettait le couvert à l'Elysée : embrassades, félicitations, encouragements, diner tête à tête. Tous les Démocrates, Républicains et Droits de l'hommistes français se sont bousculés à l'Hôtel Crillon où logeait le responsable de la mise à mort de plus de 20 000 Africains, notamment Philippe JAFFRE( le ministre de la guerre coloniale - Elf), Michel rocard( ancien Premier ministre - PS), Alphanderie( Ps), Messier( Générale des EAUX). Pourquoi tout ce beau monde rendrait-il visite à un nègre, comme Sassou Nguesso ? Faut-il aller chercher loin la réponse à cette question ? Non, Sassou a vendu complètement le Congo Brazzavile aux impérialistes français. C'est triste et lamentable. Des dictateurs comme Sassou Nguesso, l'Afrique n'en a plus besoin. Il représente la Honte pour l'Afrique.
Ibrahima BAH
Ibrahima BAH