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Sujet: "Le sous-développement de l'Afrique!!!"     Précédente | Suivante
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Conférences L'arbre à palabres africaines et internationales Discussion 72
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IB
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23-mai-02, 06h53  (Heure de: New Jersey)
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"Le sous-développement de l'Afrique!!!"
 
   Le sous-développement de l'Afrique!!!

Avec son cortège de souffrances et d'injustices, il reste à nos yeux, le problème central de notre continent. Si nos peuples restent divisés, il continuera de former la sombre boîte de fonds de nos conflits, car la paix et le développement sont toujours liés. Matériellement, nous sommes des peuples pauvres, cela va s'en dire, mais riches dans tous les domaines. Cette Afrique, au Sud du Sahara, embrasse près de 7 % de l'humanité, soit près de 600 millions d'individus, au sein desquels végètent de 400 à 450 millions d'analphabètes, l'ensemble souffrant, à des dégrés divers, des épidémies, du sida, des maladies endémiques, de la faim, etc...les Africains, au Sud du Sahara, ne maîtrisent pas leurs richesses, cela engendre, évidemment, le sous-développement.

A quoi reconnait-on le sous-développement ? Agriculture primitive, structures sociales archaïques, industrie à l'état embryonnaire ou encore quasiment inexistante, l'analphabétisme généralisé. L'Afrique est dans une situation déplorable, qu'on peut résumer succinctement de la façon suivante : l'aide financière, qui a atteint des sommes colossales, a lourdement endetté les pays pauvres d'Afrique. Le réglement des intérêts a atteint des milliards de dollars par an et encore chaque prêt nouveau est, en grande partie, absorbé par les intérêts et le remboursement contracté les années précédentes; dans le domaine de l'alphabétisation, la situation est catastrophique, malgré les efforts qui en trompent l'oeil de l'UNESCO: des millions d'Africains viennent grossir chaque année la triste cohorte des ignorants ( c'est vraiment triste quand on est obligé d'apprendre la langue d'autrui pour pouvoir réussir dans la vie); sur le plan du commerce international, la part de nos pays a considérablement regressé. Le prix de nos matières, qu'on ne contrôle pas, est au plus bas. Nous ne contrôlons rien du tout et enfin le développement accéléré des pays industrialisés a rendu les produits plus chers, effectivement, la consommation a baissé. Nous n'arrivons pas à suivre le cours effréné de l'histoire.

Donc, nous disons sans matières premières, il n ' y a pas d'industries et, sans industries, il n' y a pas de développement. Comment se fait-il que nous possédons toutes les matières premières sans aucune industrie ? Pourquoi l'Occident, qui n'a presque qu''aucune matière première, détient toutes les industries ? Deux belles questions. Comment comprendre la persistance de la misère en Afrique ? Quelles en sont les causes ? Cette carrence est significative de l'absence dans la plupart des Etats africains d'un tissus industriel intégré seul à même de provoquer un effet d'entraînement sur toutes les autres activités économiques. Il nous faut des Africains capables d'exploiter nos matières premières. Ces Africains doivent être formés par qui ? Le colonisateur qui doit défendre d'abord ses propres intérêts, c'est tout-à-fait normal. Ce dernier a, d'abord, détruit notre culture, notre façon de faire, et ne veut pas nous former proprement et sérieusement dans sa propre culture, afin de ne pas perdre ses intérêts. Je vous le jure, ici, que la colonisation n'est pas une bonne chose. Ce colonisateur est notre seul adversaire, et c'est devant cette adversité que dépend forcément notre bonheur. Il nous faut aussi des usines qui fabriquent des machines, des machines qui fabriquent des produits. Dans certains Etats, des paysans labourent aujourd'hui encore avec leurs mains. Les équipements les plus ordinaires font défaut. On achète presque tout à l'étranger. Et quand la machine tombe en panne, il faut faire venir le colonisateur, en attendant le puits reste sans pompe, le camion à l'arrêt et l'ascenseur out of order. Il suffit d'une toute petite pièce pour bloquer le fonctionnement d'un sile. Une récolte va pourrir, faute de camions pour transporter au marché ou de sacs pour l'emballer. Le sous-développement, c'est un peu tout cela. C'est l'impuissance de gérer ses propres richesses, c'est compté sur quelqu'un pour manger, c'est l'exploitation, sans condition de nos matières premières, c'est la société de consommation avant la société de production, c'est l'argent détourné sans l'investissement productif, l'aide extérieure sans résultat positif.

Le développement dépend avant tout des transformations sociales internes des Etats africains. Ces dernières dépendent forcément de leur unité. C'est vrai que l'Afrique est un continent sous-développé, c'est à dire pauvre. Mais on ne peut dire, réellement, que l'Afrique est totalement pauvre, car elle regorge des richesses naturelles considérables, qu'asi-inépuisables, dispose des réserves gigantesques de matières premières, de pétrole, de métaux précieux, de diamant. Donc, l'Afrique a des potentialités fabuleuses, y compris dans le domaine agricole, ce sont les Africains qui sont pauvres, pace qu'ils n'arrivent pas à conjuguer ensemble. Voilà, il nous manque un petit quelque chose qui nous permettrait de décoller. Ce "petit quelque chose", c'est quoi ? C'est l'unité réelle de nos peuples exploités, appauvris. Si nous n'arrivons pas à unir ces Etats, nous nous contenterons uniquement des institutions internationales, comme le FMI (Fonds Monétaire International) et la Banque mondiale. Les fonctionnaires de ces deux institutions harcèlent nos esprits, manipulent nos sentiments et gaspillent notre existence : tout devient machinal, uniforme et conditionnné. Notre vie s'est transformée en une course sans mesure, dominée par les Occidentaux où se précipitent hommes, femmes et enfants, aves les appétits et peurs qu'on leur fabrique. Mais avec quelle espérance ? Chaque Africain récuse l'engrenage et dit "Il faut que cela change". Mais cédons-nous à la facilité ou à la fatalité ? Et pourtant, étape par étape, il faut que nous auusi, nous apprenions à avancer en fixant chaque fois l'objectif à atteindre et les moyens de nos ambitions.

Les Américains, les Français et leurs officines plus ou moins maquillées en " organismes internationaux ", nous manipulent et nous exploitent. Agences pour le développement, économistes, agronomes, financiers, experts en toutes spécialités ont sorti de leurs chapeaux une impressionnante quantité de projets dont chacun était censé tirer immanquablement l'Afrique de l'ornière. Ils ont dressé une multitude de plans, établi une foule de stratégies pour la faire enfin décoller, vaincre le sous-développement. On peut apprécier aujourd'hui le résultat, mesurer l'efficacité de ces recettes : l'Afrique est au bout du gouffre et cela ne les décourage nullement. Ont-ils oublié peut-être que l'Afrique est habitée par des Africains ? La mentalité occidentale est différente de la mentalité africaine. On ne peut pas changer des mentalités avec des additions et des soustractions. Aucun plan ou projet ne peut marcher sans la matière, la pâte humaine à laquelle il doit être appliqué. Depuis toujours, ils nous transforment comme ils veulent : des Africains en Maliens, Congolais, Libériens, Marocains, etc.. des Africains en francophones, anglophones; des pêcheurs en agriculteurs; des bergers en pêcheurs, uniquement parce que ça arrange leurs calculs, ça ne marchera jamais. Et ils continuent de nous parler de libéralisation, déréglementation ou de privatisation. Mais comment voulez-vous privatiser l'agriculture d'un pays où il n' y a jamais eu d'agriculture privée ? Le développement économique est d'abord le résultat d'un travail productif, d'une accumulation capitalistique durable et positive. La richesse sert à produire de la richesse et ainsi de suite. On ne peut, si on a la volonté de sortir du sous-développement, continuer à être exploités sans condition, consommer sans produire, cueillir sans planter et, surtout rester divisés. Et là il n' y a aucune fatalité.

Ibrahima BAH


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